L’aide publique au développement a le pouvoir de changer des vies

L’aide publique au développement (APD) est un catalyseur de changement, qui permet d’améliorer les vies de millions de personnes à travers le monde. Oxfam se bat pour que les pays riches tiennent leurs promesses et fournissent une aide importante et efficace aux populations les plus vulnérables.

L'aide est plus efficace lorsqu'elle soutient les acteurs sur le terrain pour leur permettre d'agir sur les circonstances qui les maintiennent, eux et leurs concitoyens, dans la pauvreté : en les aidant à construire un projet et aider leur communauté, comme le font Nourou, le RADDO et Nohad.

Nourou se bat pour l’accès aux soins des personnes vivant avec le VIH

Au Bénin, 35% des adultes vivant avec le VIH n’ont pas accès aux traitements antirétroviraux (ARV). Chez les enfants, le chiffre est encore plus important : 77% des jeunes Béninois vivant avec le VIH n’ont pas accès à des médicaments adaptés.

Depuis 14 ans, Nourou Adjibade travaille auprès de ces personnes atteintes du VIH. Juriste de formation, Nourou est directeur du CeRADIS (Centre de Réflexions et d’Actions pour le Développement Intégré et la Solidarité), une association qui œuvre pour l’amélioration des conditions de vie des populations dans le domaine de la santé et de l’éducation en matière de sexualité et de reproduction.

En 2012, le CeRADIS a renforcé ses activités et mis en place un observatoire sur la qualité de la prise en charge médicale, financé par l’aide publique au développement française. Grâce à une ligne d’écoute gratuite, des médiateurs présents dans les centres de santé remontent des informations sur la disponibilité des traitements, la présence du personnel médical et la qualité des examens menés dans tous les établissements de santé. Le CeRADIS s’appuie ensuite sur ces informations pour interpeller les pouvoirs publics béninois et réclamer de meilleures conditions de soins. Face à ce que Nourou Adjibade appelle "le dialogue de sourds entre les personnes vivant avec le VIH et les institutions", le travail du CeRADIS est capital pour faire entendre les voix des malades. Un nouveau financement a permis depuis le 1er avril 2014 d’étendre ce dispositif au Niger.

Selon Nourou Adjibade, sur ce projet, l’APD française permet aux acteurs locaux d’être de vrais acteurs associatifs et d’exercer un réel contrepouvoir citoyen pour faire changer l’accès aux soins au Bénin et aider les personnes atteintes du VIH à faire valoir leurs droits.

Les oasis, en première ligne face au changement climatique

150 millions de personnes à travers le monde vivent dans des oasis. Ces écosystèmes riches et uniques, ilots de vie au milieu des déserts, sont menacés par le changement climatique qui entraine  une pénurie progressive en eau, la diminution de la biodiversité et la dégradation des sols. Pourtant, les oasis constituent de vrais pôles économiques essentiels pour les populations qui en dépendent. Ce sont également de véritables exemples de développement durable en zones arides, qui parviennent à valoriser des ressources naturelles peu abondantes.

Entre 2011 et 2013, le RADDO (Réseau Associatif de Développement Durable des Oasis), un regroupement d’associations actives au Maghreb coordonné par une association française( le CARI), a menéun projet visant à promouvoir le développement durable des oasis et la gestion durable des ressources pour améliorer les conditions de vies des Oasien-ne-s. En s’appuyant sur l’organisation et le renforcement de la société civile oasienne dans 4 pays (Tunisie, Mauritanie, Algérie et Maroc), ce projet  a permis, entre autres, de former les paysan-ne-s, à travers l’échange d’expérience ou le conseil, à de nouvelles techniques de gestion des ressources naturelles. Des panneaux solaires pour le pompage et des bassins de stockages ont aussi été mis en place.

Ce projet, d’un montant total de 830 000 euros, dont plus de la moitié financée par l’aide publique au développement française,  a bénéficié, directement ou indirectement, à plus de 50 000 personnes habitant en zone oasienne.

Lorsqu’elle contribue à des  projets comme celui-ci, l’Aide Publique au Développement permet de trouver des réponses concrètes face au changement climatique et de lutter contre la pauvreté.

Grâce à l’APD, Nohad contribue à subvenir aux besoins alimentaires de familles réfugiées

Nohad, jeune Palestinien de 30 ans né au Liban, travaille pour Nabaa, une ONG libanaise qui soutient les communautés palestiniennes et libanaises avec pour mission de promouvoir le droit des enfants et des jeunes. Nohad est responsable d’un projet, coordonné par Oxfam et mené avec PARD, une association de Palestinien-ne-s réfugié-e-s au Liban, qui permet de renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des personnes affectées par la crise syrienne. Ce projet vient en aide aux ménages de réfugiés palestiniens de Syrie et du Liban dans les régions de Saïda et de Tyr et vise tout particulièrement les femmes et les enfants âgés de moins de 5 ans.

Face à la recrudescence de la violence en Syrie, de nombreuses familles syriennes et palestiniennes ont été contraintes de fuir le conflit vers les pays limitrophes comme le Liban. Ces familles vulnérables se retrouvent pour la plupart sans revenus dans un pays où les prix des denrées alimentaires sont bien plus élevés que ceux pratiqués en Syrie.

Financé à 100% par le Ministère des Affaires étrangères via à l’aide publique au développement française, ce projet permet de venir en aide à 4 000 réfugié-e-s palestinien-ne-s  majoritairement originaires de Syrie. "A travers des transferts monétaires, plutôt que de l’approvisionnement direct en nourriture, nous souhaitons permettre aux familles de rester autonomes dans leurs choix alimentaires. Ces personnes ont besoin de se nourrir, elles ont aussi besoin de respect et de dignité, après avoir tant perdu", témoigne Nohad. 800 ménages pourront ainsi accéder à des produits alimentaires de base et 1 250 femmes ayant des enfants de moins de 5 ans auront accès à des produits alimentaires à forte teneur nutritionnelle.

A peine la moitié des fonds nécessaires pour répondre aux besoins humanitaires engendrés par la crise syrienne sont actuellement disponibles, et la France fait partie des donateurs dont la contribution est insuffisante : renforcer l’aide publique au développement française peut contribuer à sauver des vies.