Des chiffres clés pour mieux comprendre les inégalités entre les hommes et les femmes dans le monde

Les inégalités entre les hommes et les femmes perdurent dans le monde entier. Malgré des évolutions notables dans différents pays et différents domaines, l’égalité femmes-hommes est encore loin d’être atteinte en 2021. C’est un combat quotidien qui se joue sur tous les fronts pour que les femmes puissent bénéficier des mêmes droits que les hommes. Nous avons sélectionné des chiffres clés qui permettent de mieux comprendre les enjeux autour des inégalités de genre et les injustices qu’elles entraînent.

 

Dans le monde, les hommes détiennent 50 % de richesses de plus que les femmes.

Ce chiffre vertigineux, qu’Oxfam décrypte dans son rapport « Celles qui comptent »,  est révélateur des inégalités économiques qui perdurent entre les hommes et les femmes, et qui résultent de choix politiques favorisant un modèle économique sexiste. En 2021, la Banque Mondiale analyse les lois et règlements de 190 pays et observe un manque d’encadrement juridique défavorable à l’inclusion économique des femmes. Elles ont seulement les trois quarts des droits reconnus aux hommes en matière de sécurité économique , c’est-à-dire qu’elles sont moins protégées par la loi concernant leur rémunération, congé, maternité, entrepreneuriat, retraite, actifs… Elles sont ainsi confrontées à de nombreux obstacles pour atteindre l’autonomie professionnelle et financière qui peuvent avoir de graves répercussions dans leur quotidien.

  61% des personnes les plus pauvres sont des femmes*

Elles sont également minoritaires dans les postes conférents un pouvoir économique et politique : seulement 18 % des ministres et 24 % des parlementaires dans le monde sont des femmes. Ce chiffre est révélateur d’un sexisme structurel générant et reproduisant des inégalités multiples en matière d’éducation, de famille et de travail qui créent un fossé entre les hommes et les femmes.

 

L’écart salarial entre les hommes et les femmes est de 19% dans le monde.

Pouvoir exercer une activité professionnelle librement n’est pas encore un acquis universel : dans 24 pays du monde, les femmes doivent obtenir la permission de leur mari ou tuteur légal pour pouvoir travailler.

50% de la population mondiale e âge de travailler sont des femmes mais seulement 39% d'entre elles occupent un emploi.

Mais une fois le marché du travail accessible, les inégalités ne sont pas pour autant effacées. En effet, les femmes sont sous représentées dans les postes qui confèrent un pouvoir économique et politique. A l’inverse, elles sont sur représentées dans les postes les plus précaires dont le secteur du soin dont elles représentent les deux tiers des travailleur.se.s. Ces métiers sont mal rémunérés et contribuent à affaiblir économiquement les femmes. Malheureusement, 100 pays n’ont encore aucune loi imposant une rémunération égale pour tout travail de valeur égale.

L’écart salarial entre les hommes et les femmes s’explique aussi par le fait que les femmes sont amenées à travailler à temps partiel, seules 22 % des femmes en âge de travailler le font à plein temps. Pourtant, elles aimeraient pouvoir travailler plus mais la charge domestique qui leur est attribuée arbitrairement est trop importante pour le leur permettre. C’est pourquoi des mesures doivent être prises dans l’ensemble des pays du monde pour une rémunération juste, mais également pour l’instauration de congé paternité et de garde d’enfants accessible à tou.te.s afin de laisser l’opportunité aux femmes, si elles le souhaitent, d’occuper pleinement un emploi.

 

Les femmes assurent plus des trois quarts du travail domestique non-rémunéré.

Le travail domestique regroupe de nombreuses tâches, telles que la garde et l’éducation des enfants, les tâches ménagères, la cuisine mais aussi l’accompagnement des personnes âgées, handicapées ou malades. Ce travail, indispensable à nos sociétés et à nos économies, n’est pourtant que peu reconnu socialement, et assuré en grande majorité par les femmes. Oxfam, dans un rapport publié en 2020, évalue la valeur monétaire du travail domestique à plus de 10 800 milliards de dollars chaque année. La charge que représente le travail domestique et de soins empêche 42% des femmes dans le monde d’avoir un travail rémunéré. Certaines femmes de communautés rurales passent 14 heures par jour au travail domestique, c’est cinq fois plus que les hommes. En plus de ne pas pouvoir travailler, elles ne peuvent pas non plus étudier, se divertir ou même s’impliquer dans la vie politique de leur pays afin de faire évoluer la situation. Encore une fois, il est important de mettre en place des mesures politiques fortes pouvant soulager ces femmes et leurs permettre de disposer plus librement de leur temps. Une étude montre que lorsque l’Etat met en place un système de garde d’enfants, on observe une augmentation de 18% des femmes occupant un emploi salarié.

 

Deux tiers des analphabètes dans le monde sont des femmes

L’éducation est une étape majeure pour tout enfant. Ne pas pouvoir y accéder a des répercussions importantes sur son futur, or ce sont 129,2 millions de filles dans le monde qui ne sont pas scolarisées. Dès le plus jeune âge, la charge du travail domestique pèse sur les jeunes filles. Si elles sont 91% à aller à l’école primaire, l’école secondaire est quant à elle moins accessible. Or, on le sait, l’accès à l’éducation est un vecteur d’égalités entre les hommes et les femmes. Un an d’études dans le secondaire réduit d’au moins 5% les risques d’un mariage de mineurs. Mais l’éducation diminue aussi les taux de mariage forcé et de mortalité infantile tout en facilitant l’accès au monde du travail pour les femmes. Chaque année de scolarité supplémentaire augmente les revenus des femmes de 10 à 20%.

5. Un tiers des femmes a subi des violences physiques et/ou sexuelles au cours de sa vie.

Ces violences qui ont des répercutions physiques et psychologiques conséquentes ne sont pour autant toujours pas punies par la loi dans 31 pays.

67 pays

43 pays 

ne considèrent pas les violences domestiques comme un crime.

 

n’ont aucune législation concernant la question du viol conjugal.

Dans le monde entier, des mesures juridiques doivent être prises pour protéger les femmes victimes de violences et punir les agresseurs. Mais il est également important d’accompagner la victime car celle-ci n’ose que rarement porter plainte. Seulement  10% d’entre elles engagent des poursuites à l’encontre de leurs agresseurs. Ces violences physiques infligées aux femmes s’intègrent dans une société sexiste et s’ajoutent à d’autres formes de violences reflétant la mainmise des hommes sur les femmes. Ces derniers ont dans certains pays davantage de pouvoir sur les choix de santé, de contraception, de vie sexuelle des femmes que celles-ci.

Le mariage forcé est une forme de violence parmi d’autres, 20 % des femmes de 20 à 24 ans, ont été mariées ou en concubinage avant leur majorité. Dans une vingtaine de pays des lois imposent aux femmes d’épouser leurs violeurs.

 

80 % des personnes déplacées climatiques sont des filles et des femmes.

Le réchauffement climatique aura et a déjà des conséquences désastreuses sur l’ensemble de la population mais ce sont les personnes les plus pauvres qui en subiront le plus les conséquences, dont les femmes. Les déplacements liés au réchauffement climatique font reculer les droits des femmes qui perdent leur autonomie . Le statut de réfugié climatique n’est pas reconnu par le droit international. Pourtant les déplacements ont des répercussions économiques importantes, les déplacé.e.s doivent abandonner leur foyer, travail et ressources. Ce sont donc les femmes qui sont le plus confrontées à  cette situation et qui se retrouvent grande difficulté face à l’accès aux ressources et services de base. Elles sont également davantage victime de barrières sociales et culturelles qui sont un frein à leur intégration.

Dans de nombreux pays le réchauffement climatique rajoute une charge supplémentaire au travail domestique que les femmes endossent, impactant alors leur quotidien. Comme elles sont souvent en charge du foyer et du repas, ce sont elles qui doivent parcourir des kilomètres supplémentaires pour ramener de l’eau et de la nourriture à leur domicile. Il en est de même pour les ressources servant à se chauffer, comme le bois. Les femmes, dans leur travail de soins, se voient attribuer la responsabilité de s’occuper des victimes des catastrophes naturelles. Les conséquences sont nombreuses pour les femmes, qui voient leur temps libre se réduire tout comme leurs ressources économiques. C’est également un risque supplémentaire pour les jeunes filles de devoir abandonner l’école pour aider aux  tâches domestiques croissantes. Le réchauffement climatique laisse entrevoir un fossé encore plus grand entre les hommes et les femmes.

 

Dans les pays en développement, les femmes représentent près de 50% de la main d’œuvre agricole. Mais seulement 13% de ces agricultrices possèdent les terres qu’elles cultivent.

Les femmes ont montré leur rôle plus qu’essentiel dans le modèle agricole actuel en nourrissant des centaines de millions de personnes et en produisant la moitié des aliments dans le monde. Pour autant ce sont les premières à souffrir de la faim. Bien que leur présence dans les terres soit importante, elles ne possèdent que rarement ce qu’elles cultivent. En effet moins de 13% des femmes possèdent leurs terres. Elles subissent alors le manque de législations dans l’encadrement des salaires et des conditions de travail des ouvrier.e.s agricoles.  impactent déjà ces femmes agricultrices, car leur travail dépend directement des ressources naturelles. Leur situation économique risque de fortement se dégrader, les amenant à travailler deux fois plus. Dans ces situations, les femmes sont les premières à se priver de nourriture au profit du reste de leur foyer, mettant alors leur santé en danger. Ainsi les changements climatiques risquent de renforcer les inégalités de genre dans de nombreuses régions du monde. Il est important de travailler main dans la main avec les agricultrices du monde entier qui possèdent des connaissances extraordinaires. Comme le soulignait Oxfam, si les femmes avaient les mêmes ressources et opportunités que les hommes, elles pourraient augmenter leur production de 30 %, permettant alors de réduire le nombre de personnes souffrant de la faim de plus de 150 millions.

Pour aller plus loin, découvrez notre article dédié aux inégalités entre les femmes et hommes en France.