51 élu·e·s locaux appellent à accélérer les efforts pour l’égalité femmes-hommes sur les territoires !

En amont du 8 mars, Journée internationale du droit des femmes, 51 élus signent un appel à l’initiative d’Oxfam France pour accélérer les efforts en faveur de l’égalité femmes-hommes sur les territoires.

Cette tribune a initialement été publiée dans le JDD le dimanche 5 mars 2023.

Cette semaine, nous célébrons la Journée internationale des droits des femmes. Le 8 mars est une journée de mobilisation générale pour rendre hommage aux luttes féministes et rappeler les combats qui restent à mener pour faire avancer les droits des femmes. Mais ce 8 mars 2023 nous rappelle une chose : en période de crise, les droits des femmes sont toujours fragiles.

Les femmes ont été en première ligne de la crise du Covid-19, mais subissent de plein fouet les effets de la crise économique. Selon le Forum économique mondial, au rythme actuel, les femmes devraient attendre encore plus de cent trente ans ans avant de connaître un monde égalitaire, un recul de trois décennies imputable à la pandémie de Covid-19. Les femmes continuent d’être concentrées dans les métiers les moins valorisés et assurent la grande majorité du travail domestique non rémunéré.

Et cinq ans après la révolution MeToo, les violences sexistes et sexuelles persistent et les puissances conservatrices gagnent du terrain partout dans le monde. La France n’est pas en reste et la dernière étude du Haut Conseil à l’égalité alarme sur la persistance du sexisme dans notre pays : 40 % des hommes trouvent normal que les femmes s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants, et un quart des hommes de 25 à 34 ans estiment qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter.

Au-delà des mentalités, les chiffres sont sans appel : les femmes gagnent toujours 16 % de moins que les hommes à travail égal, 20 % des femmes inactives le sont à cause de leurs « obligations familiales », deux tiers des personnes ayant recours à l’aide alimentaire sont des femmes et les cas de violences conjugales ont bondi de plus de 20 % en 2021.

En tant que maires, président.e.s de métropoles, conseils départementaux ou régionaux, nous constatons ces réalités tous les jours. C’est pourquoi nous voulons faire de nos territoires des laboratoires de politiques publiques féministes et accélérer les efforts. Dans toute la France, des initiatives féministes émergent pour faire de l’égalité une priorité transversale de l’action publique locale. Des expérimentations comme la budgétisation sensible au genre sont des outils formidables à développer car, nous le savons, aucun choix politique n’est neutre en matière d’égalité femmes-hommes.

« Aucun choix politique n’est neutre en matière d’égalité femmes-hommes. » 

 

Nous devons mieux analyser l’impact de notre action sur la réduction des inégalités femmes-hommes, nous sommes prêt.e.s à le faire, mais nous avons besoin de plus de moyen pour mettre en œuvre les changements et mesures qui seront identifiés comme vertueux. Dans de nombreux domaines, beaucoup reste à faire pour faire avancer les droits des femmes sur les territoires : augmenter les places d’hébergement et améliorer la prise en charge des femmes victimes de violences, créer un véritable service public de la petite enfance pour que la maternité ne soit plus source d’inégalités professionnelles, investir dans la sensibilisation dès le plus jeune âge à une culture de l’égalité, promouvoir la participation des femmes à la vie publique, garantir à toutes les femmes l’accès à la santé sexuelle et reproductive, notamment l’interruption volontaire de grossesse.

Nos territoires s’engagent et prennent de nombreuses initiatives. Néanmoins, nos marges de manœuvre sont très limitées par les baisses des financements des collectivités et les effets de l’inflation qui pèsent sur nos budgets. L’égalité femmes-hommes « grande cause du quinquennat » ne sera jamais une réalité si les collectivités n’ont pas les moyens de mettre en œuvre des politiques clés pour les droits des femmes. C’est pourquoi nous demandons un plan d’urgence de financements dédié à l’égalité femmes-hommes sur les territoires. Aujourd’hui, nous réaffirmons notre volonté de faire de l’égalité femmes-hommes une priorité de notre action. Nos territoires sont et resteront des territoires féministes ! Il est temps de nous donner les moyens d’agir.

Les signataires

  1. Nathalie Appéré, maire de Rennes
  2. Martine Aubry, maire de Lille
  3. Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg
  4. Fabien Bazin, président du conseil départemental de la Nièvre
  5. Lionel Benharous, maire des Lilas
  6. Bruno Bernard, président de la métropole de Lyon
  7. Sophie Borderie, présidente du conseil départemental du Lot-Et-Garonne
  8. Philippe Bouty, président du conseil départemental de la Charente
  9. Jean-Luc Chenut, président du conseil départemental de l’Ille-Et-Vilaine
  10. Christian Coail, président du conseil départemental des Côtes d’Armor
  11. Carole Delga, présidente du conseil régional d’Occitanie
  12. Emmanuel Denis, maire de Tours
  13. Gregory Doucet, maire de Lyon
  14. Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional de Bourgogne Franche Comté
  15. Philippe Dupouy, président du conseil départemental du Gers
  16. Jean-Luc Gleyze, président du conseil départemental de Gironde
  17. Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis
  18. Anne Hidalgo, maire de Paris
  19. Pierre Hurmic maire de Bordeaux
  20. Florence Jardin, Présidente de Grand Poitiers
  21. Patrick Jarry, maire de Nanterre
  22. Bertrand Kern, maire de Pantin
  23. Chaynesse Khirouni, présidente du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle
  24. Yves Krattinger, président du conseil départemental de Haute-Saône
  25. Nicolas Langlois, maire de Dieppe
  26. Françoise Laurent-Perrigot, président du conseil départemental du Gard
  27. Jean-Claude Leblois, président du conseil départemental de Haute-Vienne
  28. Hermeline Malherbe, présidente du conseil départemental des Pyrénées-Orientales
  29. Christian Métairie, maire d’Arcueil
  30. Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l’Assemblée de Corse
  31. Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen
  32. Michel Ménard, président du conseil départemental de Loire-Atlantique
  33. Léonore Moncond’huy, maire de Poitiers
  34. Denis Öztorun, maire de Bonneuil-sur-Marne
  35. Christophe Ramond, président du conseil départemental du Tarn
  36. Philippe Rio, maire de Grigny
  37. Johanna Rolland, maire de Nantes
  38. Germinal Peiro, président du conseil départemental de la Dordogne
  39. Clément Rossignol Puech, maire de Bègles
  40. Hélène Sandragné, présidente du conseil départemental de l’Aude
  41. Gilles Simeoni, Président du Conseil exécutif de Corse
  42. Sophie Pantel, présidente du conseil départemental de la Lozère
  43. Benoît Payan, maire de Marseille
  44. Éric Piolle, maire de Grenoble.
  45. Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine Saint-Denis
  46. Cédric Van Styvendael, maire de Villeurbanne
  47. Anne Vignot, maire de Besançon
  48. Sébastien Vincini, président du conseil départemental de Haute-Garonne

Signataires ayant rejoint l’appel après le dimanche 5 mars :

49. Loïg Chesnais-Girard, président du conseil régional de Bretagne
50. Patrick Haddad, maire de Sarcelles
51. Mathieu Klein, maire de Nancy