Journée mondiale de l’alimentation: les femmes sont la solution !

Aujourd’hui, 16 octobre, est la journée mondiale de l’alimentation. Il s’agit moins de fêter la nourriture que nous consommons que de célébrer les personnes qui la produisent. Malheureusement, trop de ces productrices et producteurs ne mangent même pas à leur faim.

Aujourd »hui étant la journée mondiale de l’alimentation, profitons-en pour nous intéresser aux productrices et producteurs qui oeuvrent – dans des conditions souvent difficiles – pour cultiver ou transformer nos aliments.

Dans son rapport « Derrière le Code Barre », Oxfam a démontré que des millions de femmes et d’hommes cultivent, pêchent ou transforment nos aliments pour un salaire dérisoire, travaillant souvent dans des conditions difficiles.

Femmes agricultrices : au cœur des inégalités

Les femmes en particulier, productrices ou salariées, sont confrontées aux inégalités et font face à de nombreux obstacles sociaux, économiques et politiques. Lorsqu’elles sont embauchées dans des usines de production ou de transformation, elles perçoivent des salaires faibles, sont soumises à des contrats précaires et sont plus exposées au harcèlement au travail. Agricultrices, elles ont des difficultés d’accès à la terre, au crédit, aux intrants agricoles, à la recherche, aux techniques et aux services d’éducation.

Le rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO en anglais) sorti hier sur la situation mondiale de l’agriculture et de l’alimentation met l’accent sur les flux migratoires et leurs impacts sur l’agriculture et le développement rural, et souligne les inégalités femmes/hommes que cela induit. Il montre que dans les sociétés rurales où s’opère une émigration masculine, la féminisation de l’agriculture pourrait s’accompagner d’un renforcement du pouvoir de décision. Or dans les faits, la productivité agricole peut se trouver réduite puisque les femmes ne bénéficient pas forcément d’un meilleur accès aux ressources productives, aux marchés et au crédit. De plus, cela induit souvent une augmentation de la charge de travail qui incombe aux femmes qui prennent déjà sur leurs épaules une grande partie des tâches domestiques de leur foyer, la nutrition, la santé et l’éducation des enfants, ce qui leur laisse peu de temps pour une participation dans les instances de décision.

Un autre facteur d’inégalités de genre est le changement climatique, qui rend les femmes agricultrices d’autant plus vulnérables et présente le risque de les marginaliser encore plus lorsqu’elles vivent en milieu rural.

Mais ces inégalités ne sont pas une fatalité ! Il est possible de vivre dans un monde dans lequel les femmes agricultrices qui nous nourrissent pourront sortir de la pauvreté et assurer leur sécurité alimentaire et celle de leur famille. Une étude d’Oxfam International sur les besoins de financements pour les femmes agricultrices a démontré que l’aide apportée à celles-ci par les États et les bailleurs de fonds en matière d’agriculture et d’adaptation au changement climatique est inadéquate et manque de pertinence.

Femmes agricultrices : la clé de la solution

Alors que les chiffres de la faim dans le monde sont en augmentation et que 1 personne sur 9 est sous-alimentée, les femmes sont ont un rôle crucial à jouer. En effet, la FAO estime que si les femmes avaient autant accès aux ressources et aux opportunités que les hommes, elles pourraient augmenter leur production de 30 %, ce qui pourrait permettre de réduire le nombre de personnes souffrant de la faim de plus de 150 millions.

En cette journée mondiale de l’alimentation, Oxfam appelle de nouveau la France à consacrer les 400 millions d’euros annuels dédiés à sécurité alimentaire dans les pays du Sud au développement de l’agroécologie paysanne et à flécher une majorité de ces financements vers la réduction des inégalités femmes/hommes.