Climat : l’après-Copenhague en trois questions

Les dirigeants du monde entier avaient jusqu’à la fin du mois de janvier 2010 pour annoncer si leurs Etats s’associaient à l’accord de Copenhague et avec quels objectifs. Romain Benicchio, chargé de plaidoyer à Oxfam France, fait le point sur les engagements de la France, leurs conséquences à long terme et les prochains grands rendez-vous sur le thème du changement climatique.

Quels engagements la France et l’UE ont-ils pris ?

Malheureusement la France et l’Europe n’ont pas pris de nouveaux engagements sur la réduction des émissions, et ils se sont contentés de réitérer leur objectif de moins 20%, pouvant aller jusqu’à moins 30% si les autres Etats s’engagent eux-aussi à aller plus loin, dans les mois à venir, dans le cadre d’un nouvel accord. Sur le volet financement, la France s’est engagée à financer des projets d’adaptation et d’atténuation à hauteur de 420 millions d’euros par an sur les trois prochaines années. Ces financements sont essentiels pour répondre aux besoins urgents d’adaptation dans les pays les plus vulnérables. C’est un premier pas même si sur le plan comptable, il ne s’agit pas réellement de nouveaux engagements budgétaires mais d’un recyclage de financements déjà prévus.

Quelles sont les conséquences de ces décisions ?

Sur la base des annonces faites au 31 janvier, les réductions des émissions des pays développés se situent dans une fourchette de 12 à 18% d’ici à 2020, par rapport aux niveaux de 1990. Les dernières estimations scientifiques demandent une réduction d’au moins 40% sur cette même période pour éviter des changements climatiques catastrophiques et irréversibles. Avec ce niveau d’ambition, on va vers une augmentation des températures de 3,5 à 4 degrés Celsius d’ici à la fin du siècle, alors même que l’objectif de l’accord de Copenhague est de maintenir la hausse des températures en deçà de 2 degrés. Cela démontre les limites d’une approche volontaire basée sur un accord politique a minima, qui ne sera pas à même de répondre au défi de la crise climatique.

Quels sont les prochains grands rendez-vous ?

Les gouvernements semblent être encore dans une phase de réflexion post-Copenhague, et l’agenda des mois à venir est encore vague. On peut toutefois citer quelques moments importants comme le Sommet extraordinaire des chefs d’Etat européens du 11 février 2010, le Sommet sur la Forêt organisé par la France à Paris le 11 mars, ou la reprise des négociations sous l’égide de l’ONU fin mai à Bonn. Mais la mobilisation devra surtout être très forte fin novembre autour de la COP 16, qui se tiendra au Mexique. Lire également le communiqué de presse d’Oxfam France : « Copenhague : l’écart se creuse entre science et politique » (01-02-2010)

|<img1844|left>|Communiqué envoyé dans le cadre d’une campagne lancée en septembre 2009 sur la lutte contre le changement climatique et réalisée avec l’aide financière de l’Union européenne. Le contenu de cette campagne relève de la seule responsabilité d’Oxfam France et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne.|</img1844|left>