Face aux inégalités, défendons une économie centrée sur l’humain

En ce début d’année 2017, Oxfam révèle un nouveau chiffre éloquent sur les inégalités dans le monde : 8 personnes détiennent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la population mondiale.

Le fossé entre les plus riches et les plus pauvres de ce monde est de plus en plus grand. C'est ce que révèle Oxfam dans son étude "Une économie au service des 99 %", publiée en amont du Sommet économique mondial de Davos. Huit personnes face à 3,6 milliards d’autres : une nouvelle illustration de l’ultra-concentration des richesses aux mains de quelques individus, et de l’injustice du système économique qui profite aux plus riches au détriment des plus pauvres.

Dans le monde, depuis 2015, les 1 % les plus riches détiennent désormais autant de richesses que les 99 % restants. Entre un capitalisme débridé, le recours massif à l’évasion fiscale, la pression sur les travailleurs et les producteurs, il est clair que les fruits de la croissance ne sont pas équitablement partagés. Les inégalités sont sources d’inquiétudes majeures car elles compromettent la lutte contre la pauvreté et menacent la stabilité de la société, leur coût humain étant très lourd à porter, pour les femmes plus particulièrement.

Partout dans le monde, des femmes et des hommes sont laissés pour compte. Leurs salaires stagnent, alors que les grands patrons s’octroient des primes qui se chiffrent en millions de dollars. A titre d’exemple, un PDG d’une entreprise du FTSE (les cent entreprises britanniques les plus capitalisées et cotées à la bourse Londres) gagne en un an autant que 10 000 ouvriers de l’industrie textile au Bengladesh. Les services de santé et d’éducation sont réduits pendant que les entreprises et les grandes fortunes se soustraient à l’impôt. Le Kenya perd chaque année 1,1 milliard de dollars en exonérations fiscales accordées aux entreprises, soit près du double du budget de la santé, dans un pays où une femme sur 40 décède lors de l’accouchement.

En France, prenons le parti de la solidarité

La France n’est pas épargnée par ce fossé entre les plus riches et les plus pauvres : les 21 personnes les plus riches détiennent autant que les 40 % les plus pauvres. Et la tendance est à l’accroissement des écarts : alors que le niveau de vie mensuel moyen des français les plus riches a progressé de 272 euros de 2003 à 2014, celui des plus pauvres a diminué de 31 euros au cours de la même période.

Les inégalités ne sont pourtant pas une fatalité, elles peuvent être corrigées. Nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir défier le statu quo et défendre une alternative solidaire qui ne créé pas de divisions et repose sur la solidarité et le bon sens. Il est désormais clair que le modèle actuel doit être transformé et laisser place à une économie centrée sur l’humain, qui serve le plus grand nombre, au lieu d’une petite minorité privilégiée.

Dans le cadre des prochaines élections présidentielle et législatives, les dirigeant-e-s qui s’apprêtent à être élu-e-s ont la responsabilité de s’attaquer aux inégalités et de réduire le fossé croissant entre riches et pauvres, en France et dans le monde.

Oxfam appelle donc les candidat-e-s aux élections présidentielle et législative à prendre le parti de la solidarité.

Mobilisez-vous et demandez aux futurs président-e élu-e et député-e-s d’agir pour une France solidaire dans le monde.