Jean, membre du groupe local de Dijon et ancien vice-président à la vie locale au sein du Conseil d’administration, est un des militants d’Oxfam de la première heure. Son engagement dans l’association démarre en 1989 et se poursuit aujourd’hui encore. Après presque 30 ans d’actions avec Oxfam France, il nous parle de ses motivations et de sa vision de la mobilisation citoyenne.

Une vision commune : agir sur les causes profondes de la pauvreté

Ma rencontre avec Agir ici (qui deviendra Oxfam France en 2006) s’est faite par le biais d’un ami, qui comptait parmi les 10 000 premiers signataires à avoir répondu à l’Appel de l’association. Ce qui m’a tout de suite convaincu ? L’approche d’Agir ici, cet objectif, au cœur de son ADN, d’agir sur les causes profondes, structurelles, de ce qu’on appelait alors le « sous-développement », de l’absence de solidarité Nord-Sud, des politiques économiques et commerciales et de la pauvreté, que les crises humanitaires venaient successivement mettre en lumière.


La volonté de l’association a toujours été clairement affirmée : faire bouger les responsables politiques, afin que chaque personne puisse se construire une vie qui lui corresponde. Cette ligne n’a pas changé depuis 30 ans.


Un principe d’action fort contre les inégalités et la pauvreté : le plaidoyer


Pour porter cette vision, Agir ici a, dès sa création, initié un mode d’action encore peu développé en France : le plaidoyer. Derrière ce mot un peu « barbare », ce sont des campagnes d’opinion, des lettres envoyées directement aux responsables politiques – député-e-s, ministres, premier ministre, Président – et une sensibilisation continue du public, pour faire évoluer l’opinion. Ce sont aussi des rendez-vous avec les décideurs politiques et économiques, pour exposer et défendre nos positions en direct, demander des réponses et des engagements : c’est une partie de ce que nous faisons en tant que relais local. Et ce n’est pas rien !

 

Ce plaidoyer local, direct, est la preuve que chaque citoyen.ne peut faire prévaloir ses droits, agir en direct et demander des comptes aux personnes qu’il ou elle a élu. C’est important, je pense, que tout le monde soit conscient de ce pouvoir concret que nous avons.  

Nous avons une force supplémentaire dans ces actions : nous les menons de concert. Avec tout le mouvement Oxfam, qui s’étend désormais dans le monde entier, mais également avec un grand nombre d’associations françaises partenaires. Ce travail en coalition est porteur de changements majeurs.


De nouveaux modes d’engagement citoyen


Depuis le temps que je suis engagé, l’association a bien évolué et, si la vision et les objectifs restent inchangés, les modes d’actions eux se sont adaptés à leur époque, avec une volonté affirmée de toujours chercher à innover.

Je me souviens lorsque l’on m’a parlé du Trailwalker Oxfam . Je me suis sincèrement dit que l’on était devenus fous : marcher 100km, pour collecter 1 500 euros… personne n’allait vouloir participer. Dix ans après sa création, on ne peut que reconnaître son succès, toujours croissant. Surtout, le Trailwalker Oxfam démontre qu’il est possible d’agir autrement, de toucher le public différemment.


Aujourd’hui, nous comptons parmi les membres du groupe local de Dijon des personnes qui se sont engagées après avoir participé au Trailwalker Oxfam. Elles ne viennent pas forcément du monde associatif, n’étaient pas investies auprès d’une autre association auparavant. Elles nous ont rejoints car séduites par l’ambiance du Trailwalker, sa convivialité, et après avoir participé à quelques entraînements que nous organisons dans la région, qui nous permettent de plus échanger sur ce que nous faisons.

L’engagement, c’est ça, un cheminement personnel.


Dernièrement, j’ai également pu voir le travail mené par les recruteurs de donateurs dans la rue. Là encore, j’étais au départ assez dubitatif. Mais, en les rencontrant à Dijon, au cours d’une de leur mission, j’ai pu observer leur travail et j’ai retrouvé beaucoup des actions de sensibilisation que nous faisons avec le groupe local.  Lorsque, quelques temps plus tard, nous avons organisé une manifestation contre l’évasion fiscale, des personnes, qui avaient rencontré ces équipes de recruteurs sont venues nous voir.


L’évolution de l’association, au cours des ans, va dans ce sens : diversifier les actions de mobilisation du public, de sensibilisation, pour continuer à faire monter la pression et à impulser le changement.


Continuer de provoquer le changement


Lorsque l’on est engagé depuis des années, on peut parfois être partagé sur l’impact de nos actions, notre capacité à initier le changement. Quand bien même la population reconnaît le problème, le diagnostic et la solution, les responsables politiques ne suivent pas forcément. Et la sanction ne vient pas automatiquement par les urnes.


Pourtant, je le sais, nos campagnes ont des impacts concrets, réels et indispensables. Elles sont souvent complexes, car la réalité, l’analyse des causes l’est tout autant. C’est aussi notre travail de les expliquer et de montrer le changement qu’elles provoquent, en quoi il est indispensable.


Les évolutions que l’on observe sur la question des inégalités, les enjeux autour de la finance, identifiés mais toujours pas solutionnés, sont des problématiques sociétales aujourd’hui majeures, qui rappellent avec force la pertinence de la vision et des objectifs qui ont prévalu à la création de l’association il y a 30 ans.

Alors, plus que jamais, il est crucial de s’engager, partout en France, à sa manière. Il en existera forcément une qui convient à chacun.e avec Oxfam France !

Rejoignez un des groupes locaux d’Oxfam France !