Equateur : épanouie sur le champ

Dans la région de Cotacachi, en Equateur, près d’une personne sur deux vit dans l’extrême pauvreté. Les trois quarts de la population y pratiquent l’agriculture, mais les revenus qu’ils en tirent sont trop faibles. Beaucoup d’hommes quittent les villages pour essayer de trouver du travail en ville, laissant aux femmes les champs et les enfants.

En aidant 800 familles à cultiver et tirer profit de l’amarante et de la quinoa, Oxfam et ses partenaires locaux permettent à ces femmes de gagner un revenu complémentaire. En moyenne, les revenus des familles participant à ce programme ont augmenté de 18%.

Concrètement, Oxfam et ses partenaires forment et accompagnent les bénéficiaires du programme aux techniques d’agro-écologie pour diminuer l’utilisation d’intrants, économiser l’eau en améliorant les techniques d’irrigation, fournissent également une assistance technique sur le stockage des graines… En cultivant des plantes et en suivant des techniques adaptées à la région, les familles sont plus résilientes.

"Je vois comment le fruit de mon travail procure de la joie aux personnes qui m’entourent et cela me rend heureuse et me donne la force de poursuivre." Carmen, petit bout de femme de 59 ans, est une des bénéficiaires de ce programme d’Oxfam en Equateur, qui vise à renforcer la souveraineté alimentaire, en réintroduisant la culture de céréales locales oubliées.

"J'ai été une des premières à semer l'amarante, une plante qui m'était inconnue et qui à présent ne quitte plus mon cœur. Je ne me sens complètement épanouie que quand je suis dans mon champ, quand je peux produire de quoi nourrir ma famille et vendre ces produits de la terre, des produits sains et différents."

Oxfam et ses partenaires aident aussi les producteurs et productrices à mieux tirer profit de leurs récoltes par la vente, mais aussi la réappropriation de la quinoa et de l’amarante dans la cuisine familiale. Ce projet, soutenu par la Fondation Ensemble, va plus loin que l’amélioration du quotidien de ces familles : "c’est une promesse d’autonomie", explique Fabio Scotto, responsable du projet pour Oxfam.

Le travail que mène Oxfam et ses partenaires à Cotacachi permet aussi de valoriser l’identité et la culture indigène locale, les savoir-faire traditionnels et la place des femmes. Ainsi Carmen, qui parce qu’elle était une fille, n’est jamais allée à l’école, a aujourd’hui gagné le respect de sa communauté, qui lui demande désormais des conseils.

Oxfam met aussi en oeuvre des actions d'accompagnement et de renforcement de ses partenaires locaux, avec, par exemple, des formations sur la gestion et l'administration d'une association ou encore sur la législation locale et ses conséquences concrètes. Main dans la main avec ses partenaires, Oxfam mène également un travail de plaidoyer pour faire avancer la souveraineté alimentaire de la région et l'implication de la société civile équatorienne dans les politiques agricoles.