Le droit à l’alimentation : déjà 10 ans, le combat continue !

Il y a dix ans, en novembre 2004, les Etats ont reconnu que la faim n'est pas simplement un problème d'offre et de demande, mais avant tout un problème de volonté politique. A l’unanimité, ils ont assumé la responsabilité de respecter, protéger et mettre en application le droit à une alimentation adéquate, en adoptant, au sein de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture des Nations unies (FAO), des "Directives volontaires à l’appui de la concrétisation progressive du droit à une alimentation adéquate dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale", plus communément appelées "Droit à l’alimentation".

Aucune excuse pour ne pas agir

Le Comité pour la sécurité alimentaire mondiale des Nations unies (CSA) a également réaffirmé ces directives comme un cadre global particulièrement important pour assurer la sécurité alimentaire et la nutrition. Cela signifie qu’à tous les niveaux, les activités en faveur de la sécurité alimentaire devraient être guidées par les principes des droits humains fondamentaux (participation, redevabilité, non-discrimination, transparence, dignité humaine, renforcement de la société civile, et Etat de droit).

Depuis 2004, l'importance d'un cadre juridique et politique fondée sur le droit à l'alimentation avance : une étude de 2011 a identifié 24 Etats où le droit à l'alimentation a été explicitement reconnu. L'Amérique latine a été très active pour adopter des lois-cadres afin de soutenir la réalisation du droit à l'alimentation. Des progrès ont été accomplis dans des pays comme la Tanzanie, le Malawi, le Mozambique, l’Ouganda, l'Indonésie et la Thaïlande.

La baisse du taux de malnutrition des enfants au Brésil au cours de ces 15 dernières années témoigne de la puissance de stratégies remarquables telles que le programme «Faim Zéro».

Les femmes, un atout dans la lutte contre la faim

Mais beaucoup reste à faire pour assurer la pleine réalisation du droit à l’alimentation. Il ne faut pas oublier que dans de nombreux pays, la sécurité alimentaire repose sur des millions de petites exploitations agricoles familiales. L’agriculture familiale fournit 80 % de la production alimentaire en Asie et en Afrique subsaharienne. Il est grand temps qu’elle soit mise au cœur des politiques de lutte contre la faim.

Aider les petits producteurs à atteindre leur plein potentiel est le moyen le plus simple delutter contre la faim qui touche aujourd’hui une personne sur neuf dans le monde.

Les femmes, surtout en milieu rural, ont un rôle crucial à jouer. Les responsables politiques doivent s’engager à les aider en réorientant les programmes publics, par exemple pour encourager les agricultrices et les coopératives de vente. La mise en place de programmes de soutien à l’agriculture pouvant stimuler les rendements, régler les problèmes de transport et fournir en temps utile toutes les informations nécessaires sur les prix du marché doit plus particulièrement cibler les femmes. 

Permettre aux femmes d’accéder aux mêmes ressources de production que les hommes pourrait réduire de 100 à 150 millions le nombre de personnes qui souffrent de la faim dans le monde.

Un challenge que de nombreuses femmes sont prêtes à relever, alors chiche !

 


Ce communiqué a été produit avec le soutien financier de la Commission européenne. Son contenu relève de la seule responsabilité d'Oxfam France et de ses partenaires et ne reflète pas nécessairement les positions de la Commission européenne et de ses services.