2018 : les vrais chiffres des financements climat

Où en est-on de l’engagement des 100 milliards de dollars ?

Oxfam a analysé les derniers chiffres publiés par les bailleurs pour la période 2015–2016 et publié dans ce nouveau rapport « 2018 : Les vrais chiffres des financements climat », la façon dont les financements climat sont affectés et comptabilisés. Il en ressort des tendances très préoccupantes pour les pays et les populations les plus pauvres dans le monde.

· L’augmentation des financements climat résulte en grande partie d’une recrudescence des prêts, en particulier à destination des pays à revenu intermédiaire.

· L’aide publique accordée sous forme de subventions ne répond pas aux besoins et n’augmente pas assez vite. Selon les estimations, le montant des subventions se situe entre 11 et 13 milliards de dollars, contre 10 milliards lors de notre dernière évaluation portant sur la période 2013-2014.

· Le financement de l’adaptation au changement climatique reste largement négligé, ne représentant que 20 % des financements climat publics, contre 19 % en 2013 et 2014.

· La part des financements publics accordés aux pays les moins avancés n’a pas augmenté, stagnant à environ 18 %.

L’un des principaux problèmes que pointe ce rapport concerne la comptabilisation excessive des financements fournis. En effet, nombre de bailleurs surévaluent l’élément climat d’un projet de développement dont le changement climatique n’est en fait qu’un aspect d’un programme plus vaste. Oxfam estime que les financements publics nets spécifiquement consacrés au climat en 2015 et 2016 se situent entre 16 et 21 milliards de dollars par an, ce qui est très en-deçà des 48 milliards de dollars annuels de financements climat publics, si l’on prend les chiffres déclarés par les bailleurs à leur valeur nominale.

Alors que le président de la République Emmanuel Macron se pose en chef de file de la lutte contre le changement climatique, les chiffres de la France révèlent une tout autre réalité. Seuls 7 % des financements climat versés par le pays ont été accordés sous forme de subventions au cours de la période 2015-2016, ce qui est très peu par rapport aux chiffres de ses voisins.

Auteur(s) du rapport

Oxfam