5 actions réalisées en 2020 face aux changements climatiques

L’année 2020, marquée par la pandémie mondiale de Covid-19, a semblé mettre un temps en suspens les questions climatiques. Alors que nous avions vu en 2019 des millions de personnes descendre dans la rue et se mobiliser pour le climat, les restrictions auxquelles la quasi intégralité des pays du monde ont dû faire face ont mis un coup d’arrêt brutal à ces manifestations. Pourtant, l’urgence climatique est plus que jamais d’actualité et la mobilisation citoyenne ainsi que celle des ONG comme Oxfam France, ne faiblit pas.

Retour sur 5 actions que nous avons réalisées ensemble cette année. Elles montrent que la lutte contre les changements climatiques se poursuit bel et bien, avance, grâce à l’engagement de toutes et tous. Et continuera en 2021.

Grande-Synthe et l’Affaire du Siècle : le recours juridique comme avancée majeure contre l’inaction climatique

En novembre 2020, le Conseil d’Etat a rendu une première décision historique dans le dossier de Grande-Synthe. Cette commune du nord de la France, particulièrement exposée aux événements climatiques, avait été à l’origine en 2018 d’un recours en justice contre l’Etat français. Le maire de l’époque, Damien Carême, avait alors saisi la plus haute juridiction française – le Conseil d’Etat – afin de contraindre l’Etat français à prendre les mesures nécessaires pour lutter contre les changements climatiques et respecter les objectifs fixés dans l’Accord de Paris. L’Affaire du Siècle, portée par Oxfam France avec Notre Affaire à Tous, Greenpeace France et la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, était partie prenante du dossier en déposant une intervention volontaire, afin de venir documenter les impacts multiples des changements climatiques et les preuves de l’action insuffisante de l’Etat français.

Suite à la récente décision du Conseil d’Etat dans ce dossier, l’Etat a désormais 3 mois pour prouver que les moyens mis en place sont à la hauteur de ses engagements climatiques. Il s’agit ici d’une avancée majeure car elle met l’Etat face au mur. En matière climatique, les lois et objectifs fixés deviennent ainsi obligatoires : finies les belles paroles, il faut des actes concrets.

Cette décision laisse par ailleurs entrevoir une potentielle victoire pour l’Affaire du siècle, qui avait déjà souligné à plusieurs reprises l’insuffisance des actions menées par le gouvernement. Cela permettrait notamment à la justice de préciser davantage la nature et l’étendue de la responsabilité de l’État face aux dérèglements climatiques.

Prochaine étape dès le début de l’année 2021 : la première audience de l’Affaire du Siècle au Tribunal administratif de Paris se tiendra le 14 janvier. Un rendez-vous qui pourrait faire date.

>>> Tout comprendre sur Grande-Synthe et l’Affaire du Siècle

La pression sur les banques et leur modèle s’accentuent

L’année 2020 a également été une année importante pour notre mobilisation en faveur d’une réorientation des financements, afin de soutenir la transition écologique.

Un rapport d’Oxfam France publié en octobre, « Banques : des engagements à prendre au 4ème degré ? » , a révélé que l’empreinte carbone des 6 principales banques françaises – BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, Banque Populaire Caisse d’Epargne, Crédit Mutuel et la Banque Postale – représente près de 8 fois les émissions de gaz à effet de serre de la France entière. En continuant à ce rythme, les banques françaises nous emmèneraient ainsi vers un monde à +4°C ! Une trajectoire intenable qui rappelle l’urgence de changer de logiciel et celle, notamment, de réguler l’activité des banques par une intervention de l’Etat.

Ces chiffres édifiants confirment que le secteur bancaire est encore très loin d’être à la hauteur des enjeux climatiques et qu’il est donc primordial de maintenir la pression. Car elle fait une réelle différence !

Au moment même de la sortie de notre rapport, le Crédit Mutuel est devenu la première banque française à s’engager à réduire de 15% son empreinte carbone d’ici 2023. Un premier pas encourageant, qui montre qu’il est possible de faire le choix de la transition écologique, et que doivent désormais suivre toutes les autres banques !

>>> Tout comprendre sur l’empreinte carbone des banques

Dans le monde entier, démontrer les inégalités extrêmes d’émissions de CO2

Face aux changements climatiques, les inégalités sont considérables. Entre 1990 et 2015, les 10% les plus riches de la population mondiale ont été responsables de 52% des émissions de CO2 cumulées, et les 1% les plus riches de deux fois plus d’émissions que la moitié la plus pauvre de l’humanité ! C’est ce qu’a mis en lumière une étude d’Oxfam publiée en septembre. Les mêmes tendances s’observent au niveau européen et français.

Ces inégalités extrêmes ont de lourds impacts sur les vies de millions de personnes. Les personnes les plus pauvres sont les premières touchées par les dérèglements climatiques, alors qu’elles en sont les moins responsables. Les générations futures sont également les grandes sacrifiées : si rien ne change, elles hériteront d’une planète au climat de plus en plus dévastateur.

Le travail de recherche et d’information du public que nous avons réalisé cette année permet de sonner l’alarme. Et pas seulement. Notre objectif est de défendre des solutions durables qui permettent de prendre le problème à la source et de mettre en place les actions politiques qui s’imposent pour corriger ces injustices profondes.

La lutte contre les inégalités en matière d’émission de CO2 doit être une priorité pour les Etats du monde entier. Au niveau européen, nous avons besoin d’un Green Deal équitable, qui cible les émissions des citoyens les plus riches tout en bénéficiant aux citoyens à faible revenu. La France doit également prendre sa part de responsabilité en investissant dans les services publics et les secteurs sobres en carbone, comme les transports publics. La mobilisation de tous et toutes doit se poursuivre afin de maintenir la pression sur le gouvernement et ainsi, faire bouger les lignes.

>>> Tout comprendre aux inégalités d’émissions de CO2

Mettre en lumière l’action insuffisante de la France en matière de réduction d’émission de gaz à effet de serre : le calcul du Jour du dérèglement

Depuis le 5 mars 2020, la France vit à découvert climatique. Autrement dit, la France a émis plus de gaz à effet de serre que ce qu’elle devrait émettre en une année entière, si l’Etat respectait l’objectif de neutralité carbone qu’il s’est lui-même fixé pour 2050. C’est le Jour du dérèglement.

Ce calcul, réalisé par les organisations de l’Affaire du siècle (Oxfam France avec Notre Affaire à Tous, Greenpeace France et la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme), montre que le chemin est encore très long pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. L’Etat français a désormais moins de 30 ans pour tout changer et prendre des mesures ambitieuses, alors que les impacts des changements climatiques se multiplient chaque année partout dans le monde.

Notre objectif, à travers l’Affaire du Siècle, mais également tous nos travaux de recherche, de pédagogie et de sensibilisation, est d’obtenir des mesures permettant de véritablement diminuer les émissions de gaz à effet de serre de la France. Nous utilisons pour cela tous les outils à notre disposition, du travail scientifique, à la mobilisation citoyenne, jusqu’aux tribunaux. Ce calcul de Jour du dérèglement est ainsi venu appuyer notre argumentaire, en montrant tout le chemin encore à parcourir et le fossé à combler.

Cette réalité climatique ne touche pas seulement les populations à l’autre bout du monde : c’est également d’ores et déjà le quotidien de milliers de Françaises et Français ! La pression citoyenne est capitale et ne doit pas faiblir. L’Affaire du Siècle a décidé de mettre en lumière ces changements déjà visibles dans notre quotidien en appelant à remplir la première carte citoyenne des conséquences des changements climatiques en France. Plus de 26 000 personnes ont déjà témoigné, et vous ? Devenez à votre tour #TemoinDuClimat.

>>> Tout comprendre au Jour du dérèglement

Partout dans le monde, Oxfam continue son action auprès des personnes directement impactées par les changements climatiques

Grâce à vous, la mobilisation des équipes d’Oxfam auprès des populations les plus vulnérables se poursuit sans relâche. L’année 2020 a été marquée par une nouvelle succession de phénomènes climatiques extrêmes, se superposant à la pandémie de Covid-19 qui a frappé de plein fouet les pays pauvres et les a encore davantage fragilisés.

Invasion de criquets en Afrique de l’Est détruisant les récoltes et exposant des millions de personne à la faim, inondations au Niger, ouragan Eta en Amérique latine, cyclone Harold dans le Pacifique, sécheresse dans la zone sahélienne accentuant là-encore la crise alimentaire… Face à ces crises, les équipes de la confédération Oxfam sont sur le terrain et mettent tout en œuvre pour soutenir les plus vulnérables et leur permettre de s’adapter aux changements climatiques afin de ne pas sombrer dans la pauvreté.

Lors d’une catastrophe naturelle, la confédération Oxfam travaille de concert pour assurer aux populations déplacées et qui ont tout perdu :

  • L’accès à l’eau potable
  • L’accès à des produits d’hygiène et la sensibilisation aux pratiques d’hygiène
  • L’accès à une aide alimentaire et à des abris
  • Un soutien financier direct, pour acheter les produits de base et soutenir les marchés locaux

La confédération Oxfam travaille également sur le long terme dans de nombreux pays, pour aider les populations, vivant notamment de l’agriculture, à s’adapter aux changements climatiques. Installation de points d’eau et de système d’irrigation alimentés par l’énergie solaire, travail sur l’adaptation des cultures aux nouvelles conditions climatiques, soutien financier direct… Nos projets sont nombreux mais essentiels pour changer des vies sur le long terme. Aux Philippine et dans le Pacifique, nos équipes agissent avec les organisations locales pour renforcer la préparation aux catastrophes naturelles, les systèmes d’alerte et de réponse rapide, dans une région où les cyclones sont de plus en plus fréquents et intenses.

Chaque action menée par la confédération Oxfam est possible grâce aux personnes qui soutiennent l’association, en France et dans le monde. Grâce à vous, nous construisons un monde plus juste et plus durable.

Au Bangladesh, dans le camp de réfugiés Rohingyas de Cox Bazar, Oxfam a installé de nouvelles formes de stations de lavage de main, pour permettre d'éviter les contacts et promouvoir les pratiques d'hygiène nécessaires pour endiguer l'épidémie de Covid-19. Crédit : Fabeha Monir / Oxfam
Distribution de kit d'hygiène par Oxfam, pour soutenir les populations impactées par le séisme et le tsunami qui ont touché les îles Célèbes en Indonésie, à l'automne 2018.

Ces actions sont les vôtres 

Nos travaux de recherches, nos publications, notre travail de sensibilisation, notre plaidoyer auprès des responsables politiques, des entreprises, des banques, nos actions humanitaires, nos projet de développement… Contre les changements climatiques, une action globale est nécessaire. Nous la réalisons chaque jour grâce à votre soutien. Merci !

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