Accord de Paris : un coup d’accélérateur en marge du G20

Réunis en Chine les 4 et 5 septembre dernier à l’occasion du G20, les pays les plus riches de la planète – représentant 74% des émissions mondiales de gaz à effet de serre – ont manqué une occasion d’accélérer les efforts dans la lutte contre le changement climatique, pourtant à l’agenda du sommet.

C’est finalement en marge du G20 que s’est déroulé le vrai temps fort sur le sujet. La Chine et les Etats-Unis, responsables à eux deux de 40 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ont annoncé la ratification de l’Accord de Paris sur le climat. Signé par 195 pays, l’Accord de Paris doit être ratifié par au moins 55 pays représentant 55 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial pour pouvoir entrer en vigueur en 2020. Jusqu’à ce jour, seuls 24 pays, représentant moins de 2 % des émissions, ont ratifié l’Accord de Paris. Cette annonce de la part des deux plus gros pollueurs de la planète pourrait donner un véritable coup d’accélérateur pour une entrée en vigueur de l’Accord dès cette année.

Mais la ratification ne suffit pas 

L’Accord signé à Paris constitue un point de départ pour demander davantage d’efforts aux Etats. Si le texte fixe bien l’objectif d’un réchauffement « loin en dessous des 2 degrés », les mécanismes concrets ne sont pas au rendez-vous et les engagements de financement sont bien insuffisants pour faire face au défi posé.

Pour répondre à l’urgence climatique, il faut également combler de toute urgence le déficit de financement pour l’adaptation des populations les plus vulnérables. 60 millions de personnes dans le monde sont aujourd’hui confrontées à la faim et à la pauvreté du fait du changement climatique et des sécheresses et mauvaises récoltes induites par l’un des plus puissants épisodes El Niño jamais enregistrés. Dans des régions déjà sèches comme l’Éthiopie, l’impact est terrible et tout porte à croire que le nombre de personnes peinant à survivre va augmenter.

Lors de la COP22 qui se tiendra au Maroc en novembre prochain, les pays riches doivent livrer une feuille de route sur la façon dont ils vont réunir chaque année les 100 milliards de dollars promis pour venir en aide aux pays les plus pauvres, qui sont les plus touchés par le changement climatique. Oxfam poursuivra son action pour défendre la justice climatique et demander des comptes aux décideurs.