Changement climatique : causes, conséquences et solutions

C’est un constat sans appel : depuis de nombreuses années nous parlons de « changement climatique ». Nous savons que le dérèglement du climat est principalement dû à l’activité humaine et qu’il représente une menace réelle pour la planète. Ce dérèglement engendre déjà de multiples perturbations dont les impacts sont dévastateurs, en particulier pour les populations les plus vulnérables.

Si rien n’est fait dès maintenant, les conséquences seront dramatiques et irréversibles, non seulement pour notre environnement mais aussi et surtout parce que les changements à l’œuvre réduiront à néant les progrès réalisés ces dernières décennies pour lutter contre la pauvreté.

Qu’est-ce que le changement climatique ?

Définition du changement climatique :

Le changement climatique correspond à une modification durable du climat au niveau planétaire ou de ses divers climats régionaux. S’il peut être dû à des phénomènes naturels, tels que des variations de l’activité solaire par exemple, il résulte depuis le milieu du XIXe siècle d’une augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, engendrée par les activités humaines.

Effet de serre et réchauffement climatique : un mécanisme déréglé par l’humain

Les gaz à effet de serre, comme le gaz carbonique et le méthane, sont naturellement présents dans l’atmosphère et jouent un rôle essentiel dans la régulation du climat. Ils forment une barrière autour de la Terre, qui permet de retenir la chaleur provenant du soleil et de maintenir la température de la planète à une moyenne d’environ 15°C.

Depuis la révolution industrielle, les activités humaines, telles que l’utilisation de combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz), l’exploitation des forêts ou encore l’élevage intensif, ont entraîné une augmentation de ces gaz qui se sont accumulés dans l’atmosphère, provoquant un réchauffement de la planète, appelé aussi réchauffement climatique.

Depuis la fin du XIXe siècle, la température à la surface de la terre a augmenté d’environ 1°C, entraînant un bouleversement des écosystèmes et une fréquence accrue des catastrophes naturelles, qu’on qualifie désormais d’événements climatiques extrêmes. Certaines régions du monde sont encore plus impactées, à l’image de l’Arctique qui se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète.

En Ethiopie, des sécheresses intenses dus aux changements climatiques ont entraîné de graves crises alimentaires.
Dans la région de la Corne de l’Afrique, des épisodes de sécheresse intense survenus en 2011, 2017 et 2019 ont décimé les cultures et le bétail et entraîné de graves pénuries alimentaires et d’eau. (Photo : Pablo Tosco/Oxfam)

Les effets du réchauffement climatique : des impacts visibles et mesurés

En modifiant les équilibres naturels (températures, cycle de l’eau, courants marins et aériens…), le dérèglement climatique est responsable de perturbations importantes. Parmi les conséquences les plus immédiates : l’augmentation de la fréquence, de la durée et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes (inondations, tempêtes, cyclones, sécheresses et feux de forêts, épisodes caniculaires…)

D’autres phénomènes à évolution plus lente sont aussi perceptibles : la fonte des glaces et l’élévation du niveau des mers, l’érosion progressive des côtes, la désertification, la raréfaction des ressources, le bouleversement des écosystèmes et la disparition de certaines espèces.

Ces impacts peuvent être très différents d’une région à l’autre, mais ces phénomènes climatiques concernent toute la planète et s’intensifieront au cours des prochaines décennies.

– Quels sont les chiffres des changements climatiques ? –

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On estime que 80% des catastrophes naturelles survenues entre 1990 et 2016 sont liées aux changements climatiques.

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Entre 2015 et 2020 les impacts des changements climatiques ont augmenté de plus de 20%, et ces cinq années ont été les plus chaudes jamais enregistrées.

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En 2020, les quinze plus grosses catastrophes naturelles ont coûté plus de 120 milliards.

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Le nombre de personnes déplacées à cause de catastrophes naturelles a bondi de 30 % entre 2014 et 2019 (19,1 millions contre 24,8 millions).

L’impact du changement climatique sur les populations : aggravation de la faim, de la pauvreté et des inégalités

Si les changements climatiques sont une réalité pour l’ensemble de la planète, tous les pays n’en subissent pas les mêmes conséquences et ne disposent pas des mêmes moyens pour s’en prémunir.

Détérioration des moyens de subsistance, augmentation de la faim, déplacements forcés : alors qu’elles sont les moins responsables du dérèglement climatique, ce sont les populations les plus pauvres et les plus vulnérables qui en sont les premières victimes.

Les changements climatiques contribuent à creuser les inégalités. La raréfaction des ressources naturelles, comme l’eau, encore l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes (cyclones, incendies, sécheresses) exacerbent l’instabilité dans de nombreuses régions et aggravent les risques de conflits.

Les changements climatiques, principaux facteurs de déplacement interne

Les catastrophes dues aux changements climatiques sont le principal facteur de déplacement interne dans le monde, avant les séismes ou les conflits. Les populations vivant dans des pays pauvres ont cinq fois plus de risques d’être déplacées du fait de catastrophes climatiques que celles des pays riches. Celles-ci ont forcé plus de 20 millions de personnes par an à quitter leur foyer au cours de la dernière décennie.

Une menace sur la sécurité alimentaire

Au rythme actuel, le réchauffement climatique pourrait conduire à une chute des rendements agricoles dans de nombreuses parties du globe. Les changements climatiques impactent déjà très fortement les moyens de subsistance d’un grand nombre de producteurs et productrices agricoles des pays pauvres, les exposant ainsi davantage à la faim et à la pauvreté.

D’autre part, quand les sécheresses ou les inondations se multiplient, la perte des récoltes entraîne une hausse des prix des denrées alimentaires qui rend d’autant plus difficile l’accès à la nourriture pour des milliers de personnes. Entre 2010 et 2020, le prix des denrées de base (riz, maïs, blé) a été multiplié par 2. La moitié de cette hausse serait imputable aux changements climatiques.

– en chiffres –

10% = 50%

La moitié la plus pauvre de la population mondiale n’est responsable que de 10% des émissions de CO2, tandis que les 10% les plus riches de la planète génèrent à eux seuls 50% de ces émissions.

20%

Le nombre de personnes souffrant de la faim risque d’augmenter de 10 à 20% d’ici 2050 en raison des changements climatiques.

100 millions

Sans action climatique ambitieuse, 100 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté d’ici 2030.

Quelles solutions pour lutter contre le changement climatique ?

Les changements climatiques sont un problème mondial qu’il convient d’affronter sur tous les fronts : à l’échelle collective, que ce soit au niveau local, national ou international, mais aussi à l’échelle individuelle.

Face à ces dérèglements climatiques, des solutions existent, à commencer par la nécessité cruciale de maîtriser les émissions de gaz à effet de serre. La responsabilité des États dans ce domaine – ainsi que celles des entreprises, dont il faut réguler l’activité – est immense.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre

Si les émissions de gaz à effet de serre continuent d’évoluer au rythme actuel, la hausse de la température moyenne de la terre pourrait atteindre 5°C d’ici 2100 (voire 7°C dans les scénarios les plus pessimistes), avec des conséquences dramatiques sur les écosystèmes et une intensification des événements climatiques extrêmes.

Selon les experts du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)*, il est nécessaire de limiter cette augmentation à 1,5°C, seuil au-delà duquel le risque d’assister à des changements climatiques catastrophiques sera beaucoup plus élevé.

Renforcer les capacités d’adaptation des populations vulnérables

Nous ne pouvons laisser des millions de personnes affronter, seules, les conséquences d’une crise climatique planétaire dont elles ne sont pas les principales initiatrices. Face au péril climatique, les pays riches, historiquement à l’origine de ce dérèglement climatique global, ont une double responsabilité : agir pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et aider les populations les plus vulnérables à s’adapter aux impacts déjà dévastateurs des changements climatiques, en leur apportant une aide financière plus conséquente, mais aussi en leur permettant de se développer tout en limitant leurs propres émissions de gaz à effet de serre.

L’Accord de Paris : le bilan inquiétant d’un engagement historique

Premier accord universel pour lutter contre les changements climatiques, l’Accord de Paris a été adopté en décembre 2015 par 192 Etats qui se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour maintenir l’augmentation de la température mondiale en dessous de +1,5°C d’ici la fin du siècle.

Malheureusement, cet accord n’est toujours pas mis en œuvre. Trop peu d’Etats ont jusqu’ici mis en place des mesures suffisantes pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, alors que celles-ci ont augmenté de 1,5% en moyenne chaque année depuis 10 ans.

Les pays riches peinent également à mobiliser les financements nécessaires pour aider les pays en développement à s’adapter aux effets des changements climatiques, malgré l’engagement pris, il y a plus de 10 ans, d’y consacrer 100 milliards de dollars par an d’ici 2020.

Face à l’urgence climatique, le pouvoir de la mobilisation citoyenne

Mouvement « Friday for future » lancé par Greta Thunberg, marches pour le climat, pétition l’Affaire du siècle : face à l’inaction de nombreux Etats, les citoyen.ne.s du monde entier se sont largement mobilisé.e.s ces dernières années pour exiger de leur gouvernement des actions plus ambitieuses. En France, la crise climatique est perçue comme une priorité par une majorité de personnes.

Car pour lutter contre les changements climatiques, la participation de tou.te.s est nécessaire et les moyens d’agir sont bien plus nombreux qu’on ne le croit : au travail, chez soi, dans la rue ou auprès d’ONG qui œuvrent au quotidien pour une meilleure prise en compte du dérèglement climatique.

Un jeune homme tient une pancarte lors de la Marche pour le climat, le 16 mars 2019 à Paris.
Marche pour le climat, à Paris, le 16 mars 2019. Crédit photo : June Assal.

Le climat, c’est l’affaire de tou.te.s : agissez à nos côtés !

Chacun.e peut ainsi se mobiliser via un engagement citoyen fort. Que ce soit en prenant part aux actions des groupes locaux d’Oxfam, en soutenant nos campagnes, en participant à des évènements d’envergure ou tout simplement en témoignant de son intérêt pour la construction d’un monde plus juste, durable et solidaire, chaque citoyen est en capacité de faire entendre sa voix.

Chacun.e peut aussi faire sa part au quotidien, pour limiter son empreinte carbone et œuvrer à la transition écologique. Cela passe par exemple par le fait de favoriser les aliments locaux, de diminuer notre consommation de viande et de produits laitiers, de privilégier les modes de transports peu ou pas émetteurs de CO2 ou de consommer des énergies plus sobres et « vertes ».

Aujourd’hui le temps presse. La planète est déjà en surchauffe. S’il est impossible de stopper les changements climatiques, il est en revanche possible d’enrayer leurs effets dévastateurs, à condition de se mobiliser, ensemble, dès maintenant.

>> Découvrir pourquoi et comment agir pour le climat 

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Notes :
*Depuis 1988, le GIEC évalue l’état des connaissances sur l’évolution du climat mondial, ses impacts et les moyens de les atténuer et de s’y adapter.

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