COP17 : 17ème conférence des Nations unies sur le climat

Alors que que la crise économique et financière semble éloigner l’intérêt des gouvernements pour la lutte contre le changement climatique, le sommet de Durban doit rappeler l’urgence des efforts à entreprendre au niveau international sans plus attendre. Les négociations des Nations unies sur le climat sont peut-être lentes et parfois imparfaites, mais elles gardent une importance capitale. La lutte contre le changement climatique nécessite une ampleur, une action collective et des engagements financiers qui ne peuvent être atteints qu’au niveau mondial. Le processus des Nations unies ne résoudra pas la situation en un tour de main. Nous ne pouvons pas espérer des solutions éclairs, mais nous pouvons et nous devons espérer des résultats concrets.

COP 17 : nos demandes

Lors du Sommet des Nations unies sur le climat, la COP17, qui se déroule du 28 novembre au 10 décembre 2011, à Durban, en Afrique du Sud, les gouvernements doivent prendre plusieurs mesures qui sont réalisables et paraissent évidentes pour aller de l’avant : – Maintenir le Protocole de Kyoto en vie : la première étape du Protocole de Kyoto, l’accord mondial en vigueur pour lutter contre le changement climatique, va arriver à son terme sous peu. Il s’agit du seul cadre de travail légalement contraignant. Il doit se poursuivre pour une deuxième période, qui servira de tremplin à un accord mondial juste, ambitieux et contraignant sur le climat ; – Montrer l’exemple : les pays développés doivent augmenter leurs objectifs de réduction d’émissions, pour parvenir à un niveau d’émissions de 40 % inférieur à celui de 1990 d’ici à 2020 ; – Convenir de mécanismes pour lever les 100 milliards de dollars par an pour financer le Fonds vert qui doit aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique. Il y a de réelles possibilités de réaliser des progrès cette année, avec notamment l’établissement de deux nouvelles sources de fonds, une taxe sur les émissions mondiales produites par le transport maritime et une taxe sur les transactions financières. Cet argent devrait être dépensé à part égale pour atténuer les effets négatifs du changement climatique et pour aider les communautés à trouver des moyens de s’adapter à la réalité du changement climatique. – Établir ce fonds et le rendre opérationnel, en plaçant les besoins et les droits des femmes au centre de ses préoccupations, et distribuer les fonds en fonction des besoins identifiés par les pays en développement eux-mêmes et non de façon imposée.

Le travail d’Oxfam à Durban

Bilan de la COP17 : Notre communiqué de clôture : « Durban laisse le monde se diriger comme un somnambule vers un réchauffement de 4 degrés »Agir pour le climat, par le men : tribune d’Angélique Kidjo, chanteuse béninoise et ambassadrice d’Oxfam. (6 décembre) – Justice climatique : des milliers de manifestants appellent les États à lever leurs oeillères : Conor Costello, coordinatrice de la mobilisation d’Oxfam Grande-Bretagne raconte la grande manifestation du 3 décembre et les attentes de la société civile. (6 décembre) – Sommet de Durban sur le climat : festivités, dynamisme et… immobilisme : bilan de la première semaine par Ian Sullivan, chargé de campagne, en direct de la COP 17. (2 décembre) – Menaces climatiques sur la sécurité alimentaire : les recommandations d’Oxfam aux négociateurs à Durban. (28 novembre)

La société civile à la COP17

Le Réseau Action Climat (dont Oxfam France fait partie) édite tous les jours, durant les négociations à Durban, un bulletin d’information « ECO », dans lequel le soleil du jour est décerné au Groupe Afrique, pour s’être montré constructif, et avoir fourni des propositions progressistes sur l’ambition et l’intégrité environnementale. Les fossiles du jour sont les Etats-Unis : Aspire beaucoup, mais n’agit pas ; Japon, Canada, Russie : Tournent le dos au protocole de Kyoto ; Nouvelle-Zélande : Pour poser des conditions non-négociables. -* La Caravane de l’espoir : Il y a plus d’un mois, l’Alliance Pan-Africaine pour la Justice Climatique (PACJA) a pris la route, traversant 9 pays présents à Durban (Rwanda, Ouganda, Kenya, Tanzanie, Malawi, Zambie, Zimbabwe, Botswana et enfin l’Afrique du Sud), pour informer et sensibiliser le grand public sur les enjeux de ces négociations et faire pression sur les décideurs politiques.

Les enjeux du changement climatique

Gaël Derive, réalisateur et expert des questions climatiques, est allé, en partenariat avec Oxfam et l’Organisation météorologique mondiale, à la rencontre de six hommes et femmes, au cœur des six principaux climats de la planète. Chacun-e raconte les effets déjà visible du changements climatique. Ainsi, pour Satu, éleveur en Ethiopie, chaque sécheresse est une menace de mort.[En savoir plus sur « Une planète. Une civilisation » et voir des extraits du film->Une-planete-Une-civilisation,1260] Les effets du changement climatique sont complexes. Qu’ils se produisent brutalement ou bien progressivement, ils touchent presque toujours les populations pauvres en premier, et le plus durement. Mais les responsables politiques mondiaux n’ont pas encore fait preuve du courage et du leadership dont nous avons besoin pour trouver une solution juste. – Les réductions volontaires des émissions de gaz à effet de serre actuellement proposées par les gouvernements nous entraîneraient, collectivement, vers un réchauffement de la planète de l’ordre de 3 à 4 degrés supplémentaires, soit un niveau catastrophique ; – Les pays d’Afrique sub-saharienne risquent, en raison du changement climatique, d’accuser une baisse catastrophique de leur rendements agricoles de 20 à 30 % d’ici à 2080, baisse qui pourrait même atteindre 50 % au Soudan et au Sénégal ; – Selon de récentes estimations, seulement 10 % des fonds que les pays en développement reçoivent pour lutter contre le changement climatique sont affectés au financement de l’adaptation ; – En Afrique, bon nombre de personnes, et surtout des femmes, dépendent pour leur survie de la nourriture que leur fournissent leurs propres cultures. Mais le climat changeant a un effet dévastateur sur leurs récoltes. L’évolution du schéma des précipitations, des sécheresses plus longues et plus sévères, les inondations et la hausse des températures, représentent de réels défis pour les agricultrices et agriculteurs, qui ont de plus en plus de mal à identifier le moment propice pour faire leurs semis, cultiver ou récolter leurs cultures.

Le coût de l’inaction

Selon l’Agence internationale de l’énergie, chaque année de retard d’investissement dans des sources d’énergie à faible intensité de carbone représenterait à l’échelle mondiale entre 300 et 400 milliards supplémentaires d’euros. – Le niveau de la mer sera probablement plus élevé de 30 à 70 centimètres d’ici à 2100 qu’il ne l’était au début du siècle. La hausse du niveau de la mer causée par le réchauffement de la planète sera susceptible de toucher environ 150 millions personnes vivant dans les zones côtières de faible altitude, entre autres dans certaines des plus grandes métropoles du monde ; – Selon les estimations des scientifiques, il y aura d’ici à 2050 un milliard de personnes déplacées à cause du climat, et une personne sur 45 qui en sera victime ; – D’ici à 2030, le changement climatique causera de manière indirecte la mort d’un million de personnes chaque année et infligera 157 milliards de dollars de dommages, selon les estimations présentées dans le cadre des négociations des Nations unies ; – Il faudra deux fois plus d’eau pour nourrir 3 milliards de personnes supplémentaires, ce qui pourrait impliquer une réduction de 18% dans la disponibilité mondiale de l’eau destinée à la production agricole d’ici à 2050.

Aller plus loin

– Découvrir la campagne CULTIVONS, qui vise à changer le système alimentaire mondial et pointe, entre autres, les conséquences du changement climatique sur l’agriculture mondiale.

(Re-)voir notre dossier sur la précédente session de négociations climatiques à Cancùn, en décembre 2010 – Visiter le site de la campagne menée en 2011 par Oxfam France, Aides et Attac, pour une Taxe Robin des Bois une taxe de 0,05% sur les transactions financières, pour le développement et le climat.

Communiqué envoyé dans le cadre d’une campagne lancée en septembre 2009 sur la lutte contre le changement climatique et réalisée avec l’aide financière de l’Union européenne. Le contenu de cette campagne relève de la seule responsabilité d’Oxfam France et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne.