Engie s’engage (enfin !) à sortir du charbon

Mercredi dernier, la Ministre de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie Ségolène Royal, a annoncé qu'Engie (ex GDF Suez) stoppait ses investissements dans les centrales à charbon. Annonce confirmée peu de temps après par Gérard Mestrallet, PDG d'Engie. C’est une victoire importante pour la société civile qui mène ce combat depuis des années ainsi que pour les communautés affectées par les centrales à charbon.

Une belle avancée après des mois de mobilisation…

Interviewée sur RMC le 14 octobre dernier, Ségolène Royal a annoncé cette décision, rapidement confirmée par le PDG de l’entreprise, Gérard Mestrallet. Celui-ci précise qu'Engie (ex GDF Suez) renoncera à tout nouveau projet de financement de l'industrie charbon et mettra également un terme à certains de ses projets en cours. Malheureusement, il semble que certains projets pour lesquels des « engagements fermes ont été pris iront, quant à eux, jusqu'à leur terme.

Depuis quelques mois, et en amont de la COP21 à Paris, la mobilisation s’est intensifiée pour exiger d’Engie et d’EDF, entreprises détenues par l’Etat français, une sortie définitive du charbon. Engie fait aujourd’hui le premier pas mais devra faire ses preuves.

… mais des garanties qui doivent encore être confirmées !

Certaines garanties doivent impérativement être respectées pour que cette sortie puisse être considérée comme effective.

  • L'annonce immédiate d'arrêt de tout projet de nouvelle centrale au charbon, quelque soit la technologie prévue, en particulier les 4 nouvelles centrales en planification dans le monde.
  • La fermeture immédiate des centrales à charbon les plus polluantes et les plus âgées.
  • La publication avant la COP21 d'un plan de sortie du charbon à horizon 2020, prenant en compte la reconversion des travailleurs du secteur. Les actifs existants doivent être fermés, et non pas revendus.

N'oublions pas qu'à ce jour Engie dispose toujours de 30 centrales à charbon dans le monde, qui émettent chaque année 81 millions de tonnes de CO2. Or, le charbon a des conséquences dramatiques sur les conditions de vie des populations, et sur le climat. Pour une entreprise sponsor de la COP21, poursuivre ces investissements serait une grave erreur.

Le chemin déjà parcouru avec cette importante décision ne doit donc pas cacher le chemin qu'il reste à parcourirjusqu'à un arrêt complet et effectif de ces investissements qui nuisent indéniablement et durablement à la lutte contre le changement climatique et contre ses effets nocifs, notamment sur les populations les plus vulnérables, à travers le monde.

Un engagement qui doit aller plus loin que la COP21 !

Enfin, en amont de la COP21, conférence des Nations Unies pour le climat, qui aura lieu du 30 novembre au 11 décembre prochain, une telle décision pourrait créer une dynamique positive au sein d’autres entreprises publiques, EDF en tête.

Détenue à 84% par l’Etat français, l’entreprise possède 16 centrales à charbon dans le monde qui émettent chaque année 69 millions de tonnes de CO?. Or pour l’instant EDF n’a pris aucun engagement concernant la fin de ses activités charbon.