Dômes de chaleur, canicules, méga-feux, inondations historiques : l’année 2022 rend concrète les effets du dérèglement climatique partout dans le monde. Parmi ces évènements climatiques extrêmes, les inondations et submersions sont un des risques dont l’intensité et la fréquence va augmenter dans les années à venir. En France comme sur tous les continents, les conséquences humaines et matérielles de ces événements sont déjà considérables. Pour faire face à ce risque, la réponse doit allier adaptation face à cette nouvelle réalité et réduction de nos émissions de gaz à effet de serre.
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Changement climatique, inondations, événements climatiques extrêmes : de quoi parle-t-on ?
Le dérèglement climatique, changements irréversible et rapide du climat mondial, a des conséquences de plus en plus concrètes au quotidien. Il est dû aux activités humaines (source GIEC), notamment la combustion d’énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole) qui émet des gaz à effet de serre qui ont pour conséquence d’augmenter la température terrestre globale. Les dernières publications du GIEC rappellent que 3,3 milliards de personnes sont directement menacées par les conséquences du dégèlement climatique.
Le dérèglement climatique a pour conséquences une augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements climatiques extrêmes. Ce sont des événements qui peuvent être longs et persister plusieurs semaines, voire plusieurs mois dans le cas, par exemple, d’une sécheresse, ou bien des événements dont la durée est beaucoup plus courte, quelques jours ou quelques heures, mais qui sont caractérisés par leur forte intensité. C’est le cas des cyclones ou des canicules.
Les inondations font partie de ces événements climatiques extrêmes. Depuis des années, les très fortes précipitations se font toujours plus nombreuses dans le monde, et bouleversent les vies de millions de personnes.
Découvrez dans notre dossier ci-dessous une analyse et mise en perspective de l’actualité en France et dans le monde.
Les inondations liées aux changements climatiques ont causé
25 fois plus
de dommages en 2010 qu’en 1970.
La France est l’un des pays développés les plus touchés
par les risques d’événements climatiques extrêmes.
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Dans l’actualité
En 2022, le Pakistan connaît les pires inondations de son histoire
En septembre 2022 le Pakistan souffre des ravages causés par des pluies exceptionnelles. Partout dans le pays, les dégâts humains et matériels sont inédits. Des dizaines de millions de personnes sont aujourd’hui dans une situation d’extrême difficulté.
Le bilan fait état de plus de 1000 personnes décédées, 33 millions de personnes impactées et un tiers de la superficie du Pakistan sous l’eau.
Cette situation s’inscrit dans un été 2022 ravageur, notamment marqué par des sécheresses exceptionnelles partout dans le monde, durant lequel les épisodes climatiques extrêmes se sont multipliés.
Ces inondations d’une ampleur inédite au Pakistan illustrent les conséquences de ce changements climatiques ne sont plus une lointaine menace, mais bel et bien une réalité qui affecte toutes les populations partout dans le monde.
En France
La France très exposée aux risques climatiques
Actuellement, 62% de la population française est déjà exposée de manière forte ou très forte aux risques climatiques. Cette proportion augmentera dans les années à venir.
La France est l’un des pays développés les plus touchés par les risques d’événements climatiques extrêmes. Selon le Global Climate Risk Index, classement établi par l’ONG Germanwatch, elle est au 15e rang des pays les plus touchés au niveau mondial sur les vingt dernières années (1999-2018).
Plus de 17,1 millions de personnes en France sont notamment exposées aux inondations par débordement de cours d’eau, soit environ un habitant sur quatre. D’ici la fin du siècle, ce risque sera bien plus important dans les villes côtières en raison de la montée du niveau de la mer et de tempêtes violentes. En Polynésie française, 1/3 des îles seraient menacées de disparition.
Si le réchauffement climatique se poursuit à un rythme similaire, l’élévation du niveau de la mer touchera également les villes à l’intérieur du territoire, près des fleuves.
Et l’augmentation de la fréquence de précipitations extrêmes pourrait sensiblement aggraver le risque d’inondation par ruissellement dans de nombreuses zones urbaines.
Illustration récente : en octobre 2020, la vallée de la Roya, à la frontière franco-italienne est dévastée par les inondations. Plus d’électricité, plus d’eau potable, de télécommunication : un scenario digne des pires films catastrophe se matérialise.
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Dans le monde
Les impacts globaux du réchauffement climatique déjà mesurables et mesurés
L’humidité atmosphérique et le niveau de la mer, impactés par les changements climatiques
Les impacts globaux des changements climatiques déjà mesurables et mesurés depuis trente ans, se font ressentir de façon plus concrète depuis quelques années, comme expliqué par le Centre Européen de Prévention du Risque d’Inondation.
- L’humidité atmosphérique augmente : une atmosphère plus chaude devient plus humide. L’évapotranspiration et la concentration de la vapeur d’eau atmosphérique augmentent.
- Le niveau de la mer augmente : + 20 centimètres en moyenne dans le monde depuis 1900, souvent difficile à percevoir.
Les conséquences de ces changements sont déjà dévastatrices pour des centaines de milliers de personnes.
Des inondations aux dégâts considérables
Les inondations liées aux changements climatiques créent de multiples dommages et cette tendance ne cesse de s’amplifier au fil des années. On estime que ces inondations ont causé 25 fois plus de dommages en 2010 qu’en 1970. Les dommages causés aux biens, aux personnes, aux activités ainsi qu’aux usages liés au sol sont grandissants.
En Europe, le littoral devrait être de plus en plus exposé aux inondations au cours du XXIème siècle, en lien avec la montée du niveau de la mer. De 2050 à la fin du siècle, 400 000 européens pourraient ainsi être forcés de quitter leur logement et le montant des dommages annuels pourrait être multiplié par cinq. Dans le pire des scénarios, ce montant pourrait atteindre 38 milliards d’euros par an en 2100.
Le secteur agricole, grande victime des inondations
Les pluies torrentielles et les inondations ont de lourdes conséquences sur l’agriculture. Au Pakistan par exemple, les inondations de 2010 ont eu des impacts désastreux et ont directement affecté l’égrenage du coton, la transformation du riz, les minoteries et sucreries. Les pertes de production agricole ont été énormes : on estime que 10% des 10 milliards de dollars de pertes et dommages totaux ont été liés au secteur agricole.
En France aussi, les changements climatiques auront des conséquences directes sur les rendements de certaines cultures et donc, sur les revenus des agriculteurs et agricultrices. On estime par exemple que les rendements de cultures comme le blé, la betterave ou le maïs pourraient chuter de 50% d’ici 2050. Si rien n’est fait, ces pertes pourraient même être de l’ordre de 80% en 2100 selon l’Agence européenne de l’Environnement !
Dans le scénario le plus défavorable, une hausse de 4°C à la fin du siècle entraînerait une baisse des revenus des agriculteurs dans toutes les régions.
1/3 des îles de Polynésie française seraient menacées de disparition d’ici la fin du siècle à cause de la montée du niveau de la mer.
Agir pour faire face aux conséquences des changements climatiques
Réduire les émissions de gaz à effet de serre pour contenir les effets des changements climatiques
La température de surface sur la Terre et les océans s’est réchauffée en moyenne de +1,3°C de 1880 à nos jours. Cette hausse de température est liée à l’augmentation de la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, elle-même due à 100% à l’activité humaine.
D’après l’ONU, nous sommes actuellement sur une trajectoire de réchauffement de +2,7°C, bien loin des +1,5°C inscrit dans l’Accor dd e Paris.
Pour faire face à ce défi, nous devons agir sur deux leviers concomitamment : l’atténuation et l’adaptation.
Afin de limiter les conséquences désastreuses de cette augmentation, il est indispensable de réduire nos émissions de gaz à effet de serre : c’est l’atténuation. L’atténuation recouvre l’ensemble des transformations globales et systémiques qui changent en profondeur nos modes de production et de consommation afin de décarboner les activités humaines.
Tous les acteurs doivent être impliqués dans l’atténuation, les individus bien sûr, mais surtout les entreprises et les Etats, chacun à la mesure de ses capacités et des son pouvoir d’action. Les mesures d’atténuation doivent prendre en compte des aspects sociaux afin de ne laisser personne au bord de la route.
Même si nous stoppions toutes nos émissions de gaz à effet de serre du jour au lendemain, certaines conséquences du dérèglement climatiques sont déjà là, nous devons nous organiser pour y faire face et protéger les personnes les plus vulnérables : c’est l’adaptation.
L’adaptation consiste à trouver de nouvelles organisations sociales, qui permettent à toutes et tous de vivre dans un monde où les conséquences du changement climatique se font déjà sentir. Transformer nos systèmes sociaux, système de santé, notre habitat, nos transports ou encore notre agriculture. L’adaptation est une vision de long terme.
Limiter le réchauffement climatique à 1,5°C : l’importance du pouvoir citoyen
Alors que l’État français s’est engagé lors de l’accord de Paris à tout faire pour contenir la hausse des températures en-dessous des 2°C, le Haut Conseil pour le climat a récemment jugée insuffisante la politique du gouvernement, indiquant que « les actions climatiques de la France ne sont pas à la hauteur des enjeux ni des objectifs qu’elle s’est donnés ».
Pourtant, le temps presse. Les plus vulnérables font déjà les frais du changement climatique. Les populations vivant dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires sont 5 fois plus susceptibles d’être déplacées du fait de catastrophes climatiques que les populations des pays riches. Par ailleurs, le nombre de personnes souffrant de la faim risque d’augmenter de 10 à 20% d’ici 2050 en raison des changements climatiques.
Face à l’urgence, la société civile se mobilise. En 2019, nous étions plus de 2 millions à attaquer l’État français en justice pour inaction climatique dans le cadre de l’Affaire du Siècle. Nous étions également des centaines de milliers à descendre dans la rue pour exiger des actions concrètes de la part des décideurs politiques. Ne laissons pas les changements climatiques aggraver les inégalités. Continuons d’agir, ensemble, et de faire entendre notre voix.
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