Signature de l’accord de Paris : une étape symbolique pour accélérer la lutte contre le changement climatique

Quatre mois après la Conférence internationale sur le climat (COP21), plus de 160 pays s’apprêtent à signer l'accord de Paris. Cette cérémonie de signatures, qui aura lieu vendredi 22 avril au siège de l’ONU à New York, a avant tout un rôle symbolique. Mais elle doit aussi être l’occasion de consolider la dynamique issue de cet accord international et de poursuivre la lutte contre le changement climatique. 

Les Etats doivent passer des paroles aux actes mais ils doivent également renforcer leurs engagements actuels pour limiter le réchauffement en dessous de 1,5 °C. Rappelons que les contributions actuelles de plus de 190 pays, couvrant environ 90 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, nous mettent sur une trajectoire de réchauffement proche de 3°C et que le calendrier repousse à plus tard les efforts qui devraient être fournis dès aujourd’hui pour éviter les conséquences toujours plus dévastatrices du changement climatique.

De plus, si l’Accord de Paris donne aux Etats un cadre de travail, de nombreux points restent à préciser comme celui – essentiel – des financements climat et plus particulièrement  du financement de l’adaptation au changement climatique, parent pauvre de ces négociations.La crise alimentaire sans précédent qui touche actuellement plus d’une dizaine de pays dans le monde nous rappelle ce qui se passe lorsque nous ne parvenons pas à investir suffisamment dans l’adaptation des communautés vulnérables au changement climatique.En 2016 environ 60 millions de personnes seront confrontés à la faim et aux maladies en Afrique australe, dans le Pacifique, en Amérique latine et dans les Caraïbes, à cause de sécheresses intenses et de pluies irrégulières dues à un phénomène El Nino particulièrement puissant cette année.

Financer l’adaptation, un enjeu de solidarité

Malgré les annonces financières de 2015, la plupart des États n’ont pas encore pris conscience de la gravité des risques posés par un manque de préparation et d’adaptation. Pourtant, renforcer les mécanismes de résistance aux catastrophes naturelles pour les populations les plus vulnérables est indispensable si l’on veut pérenniser les efforts faits depuis des années en faveur du développement et de la lutte contre la pauvreté.

À long terme tous les gouvernements devront donc renforcer leurs efforts, et il appartient aux pays riches, responsables historiques du changement climatique, de montrer l’exemple. La France, qui reste présidente avant de passer le flambeau au Maroc en novembre prochain, doit faire preuve d’ambition en poussant pour un objectif chiffré pour le financement de l’adaptation d’ici à 2020.

Oxfam estime qu’un engagement de 35 milliards de dollars par an de financement public est un strict minimum. C’est à cette condition que la France montrera son engagement et sa solidarité pour la justice climatique.