Sommet Finance en Commun : la France face à l’incohérence de ses financements publics

450 institutions publiques financières se réunissent du 10 au 12 novembre prochain lors du premier sommet mondial des banques de développement, le sommet « Finance en Commun ».

A l’heure où les gouvernements mobilisent des montants sans précédent d’argent public pour faire face à la crise du Covid-19, les institutions publiques ont un rôle-clé à jouer. Elles doivent orienter les investissements vers une relance juste, verte, résiliente et inclusive, qui contribue à endiguer la crise climatique.

La France, hôte de l’évènement, doit profiter de l’occasion pour faire preuve d’ambition et rectifier le tir après ses récentes annonces en totale contradiction avec l’Accord de Paris.

Communiqué de presse

Pas un euro de plus pour des projets qui vont à l’encontre des objectifs de l’Accord de Paris

Nous appelons les institutions financières publiques à adopter les engagements suivants lors du Sommet :

  • Mettre un terme à leurs financements directs et indirects dans le charbon, le pétrole et le gaz au plus vite et d’ici à la fin de l’année 2022, pour aligner leurs activités et portefeuilles avec l’Accord de Paris.
  • Augmenter les financements dans la transition juste, pour rendre les sociétés plus résilientes et répondre aux besoins des communautés les plus vulnérables.
  • Faire du respect des droits humains, des droits des peuples autochtones, de l’égalité de genre et de l’équité, les principes clés de l’action des institutions publiques financières.
  • S’engager à utiliser les outils financiers qui n’aggravent pas le poids de la dette dans les pays en développement, en privilégiant notamment les dons, par rapport aux prêts.

La France doit corriger le tir sur ses politiques environnementales

Hôte du Sommet Finance in Common, la France doit se montrer à la hauteur de l’enjeu et prendre sa part de responsabilité pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.

  • Elle doit annoncer son intention de fixer un nouvel objectif de financements climat pour la période 2021-2025, avec augmentation substantielle des financements climat de la France et incluant des sous-objectifs en matière de financements de l’adaptation, de financements en faveur de l’égalité de genre et de part de dons.
  • La France doit jouer un rôle de leader dans la promotion et le renforcement de la prévention et de la réponse aux pertes et dommages.
  • L’AFD doit adopter d’ici à mi-2021 une nouvelle politique vis-à-vis des intermédiaires financiers afin d’encadrer leurs pratiques dans le respect de l’Accord de Paris, et mettre un terme aux financements de projets de centrales de production d’électricité au gaz fossile.
  • La France doit mettre fin dès 2021 à toutes les aides à l’exportation dans le secteur des énergies fossiles et le gouvernement doit exiger la mise en place de réelles conditions sociales et environnementales à l’octroi des garanties publiques.

Dossier de presse