375 millions de personnes victimes des conséquences du changement climatique en 2015 : l’aide internationale doit s’adapter de toute urgence

Dans un nouveau rapport publié aujourd’hui, Oxfam international affirme que le nombre des victimes de catastrophes climatiques pourrait atteindre les 375 millions de personnes d’ici à 2015. L’organisation souligne également que l’aide humanitaire d’urgence doit être repensée en profondeur afin de répondre à cette nouvelle menace.

Chaque année, près de 250 millions de personnes en moyenne subissent les conséquences de catastrophes dites « naturelles ». Entre 1998 et 2007, 98 % d’entre elles ont été touchées par des catastrophes liées au climat comme des sécheresses et des inondations et non par des événements autres comme les séismes Oxfam a élaboré ce rapport en analysant les données du Centre for Research on the Epidemiology of Disasters (CRED) de l’université de Louvain en Belgique. Les données ont couvert plus de 6 500 catastrophes liées au climat depuis 1980 ainsi que le nombre de personnes qui ont été touchées par ces catastrophes.

La définition des personnes « touchées » par une catastrophe comprend les personnes qui ont subi des blessures corporelles ou une maladie, de même que les personnes devenues sans-abri ou ayant eu besoin d’une assistance immédiate pendant une période d’urgence.].

Dans son rapport intitulé e droit de survivr, Oxfam international estime que l’accélération du changement climatique ne fera qu’aggraver cette tendance au-delà de 2015 et appelle les pays riches à s’engager dès aujourd’hui à réduire les émissions de gaz à effet de serre Afin d’éviter un changement climatique catastrophique, le réchauffement planétaire ne doit en aucun cas dépasser les 2 °C. Pour y parvenir, les pays industrialisés doivent ensemble réduire d’ici 2020 les émissions polluantes qu’ils produisent de 40 pour cent par rapport aux niveaux de 1990. Cet engagement doit être pris au plus tard à la fin de l’année, à l’occasion de la rencontre de ces pays à Copenhague dans le but de conclure un nouvel accord mondial sur le changement climatique.].

Une aide d’au moins 50 milliards de dollars par an est nécessaire afin d’aider les pays pauvres à s’adapter à un changement climatique inévitable, responsable, avec la mauvaise gestion des enjeux environnementaux, de la multiplication des sécheresses, des glissements de terrain, des inondations et autres catastrophes locales.

Le rapport montre entre autre qu’un nombre croissant de personnes vivent dans des bidonvilles construits sur des terres directement menacées par des catastrophes climatiques. Plus de la moitié des habitants de Bombay vivent ainsi dans des bidonvilles construits sur des terrains gagnés sur les marécages. En 2005, une importante inondation avait fait environ 900 victimes, la plupart ayant été tuées par des glissements de terrain ou l’effondrement d’immeubles.

Oxfam international affirme que le système actuel d’aide d’urgence n’aura pas les moyens financiers et humains de faire face à l’accroissement du nombre de victimes des catastrophes climatiques, un système répondant par ailleurs trop souvent à des intérêts géopolitiques. En 2004, 1 241 dollars étaient en moyenne dépensés pour chaque victime du tsunami contre 23 dollars en moyenne pour chaque personne touchée par la crise humanitaire au Tchad [[Oxfam France a publié un « baromètre de la protection des civils 2008 » compare 10 conflits majeurs de 2008 : nouveaux déplacés, réponse de la communauté internationale (forces de maintien de la paix, aide au développement), taux de mortalité, de malnutrition, couverture des principaux médias… Il est téléchargeable sur :
https://www.oxfamfrance.org/pdf/barometre_protection_civils_2008.pdf]].

« L’aide humanitaire est distribuée de manière aléatoire, sans se baser sur les besoins réels des populations menacées. La réponse est souvent irrégulière – insuffisante, en retard et inadéquate. Le monde arrive à peine à répondre au niveau actuel des désastres. Ce sont principalement la pauvreté et l’indifférence politique qui transforment une tempête en catastrophe. Une réforme fondamentale de l’aide d’urgence, centrée sur les personnes dans le besoin, doit être mise en place » a déclaré Jeremy Hobbs, directeur général d’Oxfam International.

Mais le rapport démontre qu’il est encore temps d’agir. En dépit de la pauvreté qui sévit dans leur pays, certains gouvernements, comme ceux de Cuba, du Mozambique et du Bangladesh ont en effet lourdement investi dans la protection de leurs habitants contre les tempêtes. À la suite du méga cyclone qui a fait 250 000 victimes au Bangladesh en 1972, ce pays a investi de fortes sommes dans des mesures de prévention et de protection. Le bilan meurtrier des méga cyclones au Bangladesh se situe désormais dans les quelques milliers de victimes. Bien qu’il soit encore trop élevé, il est toutefois beaucoup moins dévastateur. L’expérience de Cuba, du Mozambique et du Bangladesh montre qu’avec une aide suffisante, même les pays les plus pauvres peuvent mieux protéger leurs citoyens.

Notes

Le rapport e droit de survivr est disponible en français, en anglais et en espagnol.

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