63% des Français soutiennent l’aide publique au développement

{Budget 2012 : la volonté politique doit rejoindre les souhaits des Français}

Le {{[5ème baromètre AFD/Ifop->http://www.afd.fr/home/presse-afd/communiques?cache=bypass&actuCtnId=68634]}} montre que les Français sont, malgré la crise, très attachés à l'aide publique au développement. 63% d'entre eux « soutiennent la poursuite de l'aide publique au développement » qui doit privilégier l'accès à l'eau, l'éducation et la santé. Pourtant, le budget 2012 est en décalage avec ces priorités. Le Gouvernement doit revoir sa copie.

Le gouvernement français ne tient pas ses promesses et la crédibilité de la France est en jeu. L'engagement, pris en 2010, de consacrer 0,7% de son revenu national brut à l'APD d'ici 2015, s'éloigne un peu plus chaque année. De 0,50% en 2010, les prévisions sont de 0.47% pour 2011.

L'aide publique au développement française se caractérise par un décalage persistant entre moyens et objectifs. La priorité donnée dans les discours à l'Afrique et à l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement est loin de se traduire dans la réalité. L'essentiel de l'aide française profite aux pays émergents sous forme de prêts.

L'analyse des chiffres de l'APD révèle des effets d'annonce qui ne se traduisent pas par des moyens ambitieux pour lutter contre la pauvreté et les inégalités. De l'aveu même des rapporteurs budgétaires au Sénat, la France a les ambitions des Etats-Unis avec le budget du DanemarkCambon, Christian, Vantomme, André, Rapport d'information, « L'AFD, fer de lance de la coopération française », mai 2011, p 97.]. « Pourtant, quand l'aide est réellement mise au service du développement, les exemples où elle apporte des résultats ne manquent pas« , explique Sébastien Fourmy, d'Oxfam France et chef de file de la commission APD de Coordination SUD.

Dans un monde globalisé, les Français s'intéressent aux enjeux de la coopération au développement. 66% demandent plus d'informations sur l'aide publique au développement. En 2011, le Document de politique transversale qui informe les parlementaires sur les crédits de l'aide publique au développement n'avait été rendu public qu'après le vote de crédits à l'Assemblée nationale. Un réel effort de transparence et de clarté est attendu cette année. La diffusion de l'information sur les politiques de coopération au développement répond à un impératif démocratique.

Le Président de la République s'est aussi engagé à augmenter les financements aux ONG. Aujourd'hui 1% de l'APD française transite par les ONG[La collaboration des membres du Comité d'aide au développement (CAD, un sous-groupe de l'OCDE) avec les organisations de la société civile : une vue d’ensembl, OCDE,
2011]]. La moyenne des membres du CAD de l'OCDE est de 13%, la France se classe bonne dernière derrière la Grèce ou le Portugal.

Au regard de ces incohérences entre discours politiques et réalités budgétaires, Coordination SUD appelle à un respect des engagements internationaux pour une aide publique au développement en mesure de répondre aux besoins des populations les plus vulnérables.

Contact presse

Chantal Duray-Soundron, uray@coordinationsud.or, 01 44 72 03 78

Notes

Coordination SUD – Solidarité Urgence Développement est la coordination nationale des ONG françaises de solidarité internationale.
_ Fondée en 1994, elle rassemble aujourd'hui plus de 130 ONG, dont une centaine via six collectifs (CLONG-Volontariat, CNAJEP, Coordination d'Agen, CRID, FORIM, Groupe Initiatives) qui mènent des actions humanitaires d'urgence, d'aide au développement, de protection de l'environnement, de défense des droits humains auprès des populations défavorisées mais aussi des actions d'éducation à la solidarité internationale et de plaidoyer.

Contact

Notes aux rédactions