A la veille de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, la France n’annonce aucun engagement financier pour le Fonds mondial

Le président de la République a lancé ce 23 mars la commission de haut-niveau des Nations Unies sur l’emploi en santé et la croissance économique que la France co-préside avec l’Afrique du Sud. Mais si la France s’affiche comme second contributeur mondial de l’aide en santé, elle peine à s’engager financièrement pour les années à venir. 

« Si cette co-présidence et la présence de François Hollande malgré une actualité chargée sont des signes de l’importance donnée à la santé dans la politique extérieure de la France, nous restons inquiets quant au niveau des financements qui seront alloués à la santé mondiale.» selon Bruno Rivalan d’Action Santé Mondiale, présent à Lyon

A la veille de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, le président de la République a souligné l’importance de lutter contre les fléaux sanitaires dont la tuberculose qui est en réémergence sous sa forme résistante aux médicaments. La tuberculose infecte chaque année plus de 9,6 millions de personnes et en tue 1,5 million. Il a aussi rappelé que la France a investi 360 millions d’euros par an dans le Fonds mondial mais n’a donné aucune indication sur le niveau d’engagement de la France pour les années à venir.

« La France rappelle à juste titre qu’elle a contribué largement au financement du Fonds mondial depuis sa création mais la lutte contre la tuberculose et les autres pandémies va se jouer dans les années à venir, déclare Friederike Röder de ONE. La question de l’engagement futur de la France reste encore ouverte. Nous attendons qu’elle annonce au plus vite un renouvellement de son engagement d’au moins 1 ,08 milliard d’euros en soutien au Fonds mondial pour les trois prochaines années.»

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme fournit près de 80% des financements extérieurs alloués à la lutte contre la tuberculose et est un outil indispensable vers la fin des trois pandémies d’ici 2030.

En septembre prochain, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme tiendra sa cinquième conférence de reconstitution de ses ressources pour la période 2017-2019 et a appelé ses bailleurs à lever environ 12 milliards d’euros qui lui permettront de sauver plus de 8 millions de vies et éviter 300 millions de nouvelles infections.

Les associations demandent à la France de renouveler son engagement au minimum  de 1,08 milliard d’euros sur trois ans au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

« L’aide publique au développement de la France stagne depuis plusieurs années. Des engagements financiers additionnels significatifs, par une augmentation des crédits budgétaires et une taxe sur les transactions financières ambitieuse, doivent accompagner ces déclarations politiques afin d’assurer un accès universel à des services de santé de qualité » selon Sandra Lhote d’Oxfam France. 

Contact

Sarah Roussel
sroussel@oxfamfrance.org
06 51 15 54 38
Twitter : @Sarah_Roussel

 

Notes aux rédactions

Dans un communiqué de presse daté du 17 mars, les associations Action Santé Mondiale, Act Up-Paris, Amis du Fonds Mondial Europe, ONE France, Oxfam France, Sidaction, Solthis et Solidarité Sida demandent à la France de poursuivre son engagement envers le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a minima à hauteur des années précédentes, soit 1,08 milliards d’euros sur 3 ans.

Les 22 et 23 mars à Lyon, la France a accueilli une conférence de haut-niveau sur la sécurité sanitaire internationale co-organisée avec l’Union Européenne et placée sous le patronage de l’Organisation mondiale de la santé.

En marge de cette conférence, François Hollande et Jacob Zuma ont lancé la commission de haut-niveau des Nations Unies sur l’emploi en santé et la croissance économique. La deuxième réunion aura lieu en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies.