Accord de Paris : un coup d’accélérateur pour une entrée en vigueur avant la fin de l’année ?

Alors que se clôture aujourd’hui l’événement de haut niveau sur le climat de l’Assemblée Générale de l'ONU, ce sont 60 pays représentant près de 48% des émissions mondiales de gaz à effet de serre qui ont désormais ratifié l'Accord de Paris sur le climat. 

« Après la ratification de la Chine et des Etats-Unis, l’annonce de 31 pays supplémentaires aujourd’hui donne un véritable coup d’accélérateur pour une entrée en vigueur de l’Accord dès cette année [1]»,déclare Armelle Le Comte, Chargée des questions climat et énergie pour Oxfam France. « Mais il ne faut pas oublier que l’Accord signé à Paris en décembre dernier constitue un point de départ pour demander davantage d’efforts aux Etats. Chaque pays doit certes tenir ses engagements nationaux, mais plus d'ambition est nécessaire si l’on veut éviter un réchauffement en-dessous de 1.5°C ».

En effet, Oxfam rappelle que les contributions actuelles des Etats en termes de réduction des émissions nous mettent sur une trajectoire de 2,7° à 3°C.

Par ailleurs, si l’Accord de Paris reconnaît bien la nécessité d'une augmentation urgente des fonds destinés à l'adaptation des pays les plus vulnérables au changement climatique, il ne fixe aucun objectif chiffré [2].

« Selon nos estimations, suite aux annonces faites l’année dernière, seulement 6 à 9 milliards de dollars par an seront destinés à l’adaptation sous forme de dons. C’est largement insuffisant au regard des besoins en constante augmentation [3]»,explique Armelle Le Comte.

En amont de la COP22 qui se tiendra au Maroc en novembre prochain, les pays riches doivent adopter une feuille de route sur la façon dont ils vont réunir chaque année d’ici à 2020 les 100 milliards de dollars promis pour venir en aide aux pays les plus pauvres [4]. 60 millions de personnes dans le monde sont aujourd’hui confrontées à la faim et à la pauvreté du fait du changement climatique et des sécheresses et mauvaises récoltes induites par l’un des plus puissants épisodes El Niño jamais enregistrés. 

« La France, qui reste présidente jusqu’en novembre 2016 ne peut s’affranchir cette année de sa responsabilité dans le cadre des négociations internationales. Elle doit s’assurer que les plus pauvres ne seront pas oubliés, ce qui implique notamment de répondre au déficit de financement de l’adaptation », ajoute Armelle Le Comte.

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Sarah Roussel
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Twitter : @Sarah_Roussel

Notes aux rédactions

1] Pour entrer en vigueur en 2020, le texte doit être ratifié par au moins 55 pays, représentant au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales

[2] Rapport Oxfam « un goût d’inachevé » : https://www.oxfamfrance.org/sites/default/files/file_attachments/rapport_oxfam_climat_un_gout_dinacheve.pdf

[3] Les coûts de l'adaptation au changement climatique augmentent. En 2014, le rapport Adaptation Gap Report du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) estimait que d'ici 2025/2030, les coûts incombant aux pays en développement avoisineraient 150 milliards de dollars par an, en se basant sur un scénario d'élévation de la température d'environ 2 °C. En 2016, le document Adaptation Finance Gap Update du PNUE évoquait des coûts encore supérieurs.
http://web.unep.org/adaptationgapreport/2016

[4] Note Oxfam « Financements climat : après l’accord de Paris, des engagements qui restent à concrétiser » : https://www.oxfamfrance.org/sites/default/files/file_attachments/note_oxfam_france_financements_climat.pdf