30 Septembre 2022 

Aujourd’hui, les ministres européens de l’énergie se sont mis d’accord sur un ensemble de mesures d’urgence visant à enrayer la flambée des prix de l’énergie, notamment en taxant les bénéfices extraordinaires des entreprises du secteur de l’énergie et des combustibles fossiles. Il s’agit de mesures de bon sens mais l’UE doit aller plus loin, taxer l’ensemble des secteurs qui profitent de la crise (agroalimentaire, transport, finance, pharma, etc.) et ce dès cette année.

Quentin Parrinello, Responsable Plaidoyer sur les questions fiscales à Oxfam France réagit :

« C’est une bonne chose que les pays européens aient, pour la première fois, accepté de capter une partie les superprofits de certaines entreprises. Il faut maintenant qu’ils soient beaucoup plus ambitieux. Le secteur de l’énergie n’est pas le seul à profiter de la crise pour faire des superprofits, il n’y a aucune raison de ne pas taxer les autres secteurs. Une taxe ambitieuse doit s’appliquer dès 2022 et continuer au-delà. Cela n’aurait aucun sens de ne pas taxer les secteurs qui ont littéralement vu leurs profits tombés du ciel dès cette année. »

« Si les pays européens ne se montrent pas plus ambitieux, ils ne recevront que les miettes des bénéfices colossaux qui sont tombés du ciel pour certaines entreprises. Pour la France, cela passe par une taxe sur le modèle espagnol ou italien qui prend en compte l’activité économique réelle de l’entreprise, et notamment les ventes, pour déterminer la taxe. Cela permettrait notamment de capter les superprofits dégagés par des entreprises comme Total qui déclarent officiellement peu ou pas de bénéfice en France alors qu’une part significative de leur activité économique réelle y est localisée. »

« A plus long-terme, il faut réfléchir sur la mise en place d’une taxe qui s’appliquerait automatiquement en cas de superprofits. Ces superprofits seraient capturés et redistribués dans les pays où l’entreprise à une activité économique réelle sur le modèle de ce que proposent les ONG mais aussi désormais le FMI. Cela permettrait de lutter contre l’inflation et les inégalités. Pour rappel, les recettes dégagées par une taxation des superprofits sont estimées pour la France à entre 10 et 20 milliards d’euros pour qui permettraient de financer la transition écologique et des mesures sociales. »

Note aux rédactions

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