Aide au développement : les députés demandent plus de dons et une réorientation bienvenue de l’aide vers les plus vulnérables

Nouvelle victoire pour la solidarité internationale : les député-e-s ont voté aujourd’hui en faveur d’un amendement réaffectant 50 millions d’euros du budget 2016 sous forme de prêts à des dons aux pays les plus pauvres.

« Ce vote est l’amorce d’un rééquilibrage plus que nécessaire. Ces dernières années, la France est devenue la championne des prêts, qui bénéficient surtout aux pays intermédiaires, au détriment des dons aux pays plus vulnérables d’Afrique subsaharienne, comme le Mali ou le Niger », analyse Christian Reboul, responsable de plaidoyer Financement du développement à Oxfam France.

Les besoins des populations les plus vulnérables déterminent de moins en moins la politique d’aide au développement de la France. Depuis 2005, le volume des prêts accordés par l’Agence Française de Développement a été multiplié par plus de cinq. « Le gouvernement française privilégie la financiarisation de l’aide. Cette logique risque d’être encore renforcée avec le rapprochement entre Agence Française de Développement et Caisse des Dépôts et Consignations », prévient Christian Reboul. 

« Pour garantir un accès universel  à des services essentiels de qualité en santé et éducation, pour que les plus vulnérables aient les moyens de s’adapter au changement climatique, pour répondre aux crises humanitaires de grande ampleur, les dons sont bien l’outil à privilégier » affirme Christian Reboul. Les financements climat français ne sont constitués qu’à 7% de dons alors qu’ils sont essentiels pour l’adaptation des pays vulnérables au changement climatique. « La France fait une nouvelle fois figure de mauvaise élève, alors que, par exemple, 90% des financements climat de l’Allemagne se font sous forme de dons », explique Christian Reboul. 

Face à des propositions gouvernementales déconnectées des promesses présidentielles des dernières semaines sur l’aide au développement, la lutte contre le changement climatique ou le soutien au Mali , les députés ont donc à nouveau pris l’initiative de redresser la barre. Pour Christian Reboul : « Depuis le début des débats sur le budget 2016, les députés se sont mobilisés massivement pour concrétiser les annonces de François Hollande en matière de solidarité internationale. Cette mobilisation exceptionnelle doit se poursuivre jusqu’à l’adoption finale du budget 2016, afin que l’aide au développement de la France reparte véritablement à la hausse à quelques semaines de la COP21 ». 

Contact

 

Cécile Génot – cgenot@oxfamfrance.org – 01 85 34 17 66 – 07 82 63 47 57

Notes aux rédactions

[1]Le 27 septembre 2015, à la tribune des Nations Unies, François Hollande promet l'augmentation annuelle de 4 milliards d’euros de l’Aide publique au développement d’ici 2020. Le 28 septembre 2015, aussi aux Nations Unies, le Président de la République française s’engage à porter les financements climat de 3 à 5 milliards d’euros d’ici 2020. Le 22 octobre 2015, le Président a annoncé une aide au Mali à hauteur de 360 millions d’euros pour les années 2015-2017.