Aujourd’hui, la Commission européenne a proposé que les pays de l’UE taxent les bénéfices exceptionnels réalisés par les entreprises du secteur de l’énergie. Cette taxe unique permettrait de récupérer les bénéfices excessifs réalisés lors de la récente flambée des prix du gaz. Les annonces de la Commission visent également à accroître les investissements de l’Union Européenne dans les énergies renouvelables.

Pour Caroline Avan, chargée de Plaidoyer sur les questions de régulations des entreprises à Oxfam France, « Bâtir une énergie européenne plus durable est également de la responsabilité des grandes entreprises de l’énergie, or TotalEnergies continue à investir à 85% dans le pétrole et le gaz. En 2030, le groupe produira deux fois trop d’hydrocarbures. A noter par ailleurs que 40% des réserves en gaz du groupe se trouvent en Russie. Sa stratégie d’expansion est bien basée sur le gaz, une énergie carbonée. Avec un bénéfice mondial de 16 milliards de dollars en 2021, le groupe a les moyens de faire autrement : il doit inverser son ratio d’investissement vers les énergies renouvelables et mettre fin à ses projets fossiles ».

Les groupes énergéticiens ne sont pas les seuls à faire des bénéfices exceptionnels. 2021 a marqué une année record pour le CAC 40 avec 137md€ de profits, qui vont en priorité aux actionnaires : 98% des bénéfices en 2021 du CAC 40 ont été reversé à leurs actionnaires.
« En ces temps de crise, de plus en plus de personnes sont poussées dans la pauvreté alors que les grandes entreprises engrangent des bénéfices inattendus. La proposition de l’UE d’appliquer une taxe sur les bénéfices exceptionnels permettra de lever des fonds bien nécessaires pour lutter contre la crise climatique et protéger les consommateurs contre les factures d’énergie élevées. Mais cette taxe ne devrait pas se limiter aux seules entreprises du secteur de l’énergie, mais concerner toutes les entreprises qui profitent de la pandémie, comme les grandes entreprises pharmaceutiques et les géants de la technologie. »

Contact presse

Stanislas Hannoun
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Notes aux rédactions

1. En novembre 2021, la People Vaccine Alliance, dont Oxfam fait partie, a estimé que Pfizer, BioNTech et Moderna ont réalisé à elles trois des bénéfices avant impôts de 34 milliards de dollars en 2021. Les monopoles détenus par ces entreprises ont produit cinq nouveaux milliardaires pendant la pandémie, avec une richesse nette combinée de 35,1 milliards de dollars.
En France, même si Sanofi n’a pas produit de vaccin contre le Covid-19, cela ne l’a pas empêché d’engranger des profits importants. Le laboratoire a ainsi distribué 4,3 milliards d’euros à ses actionnaires.

2. Tandis que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités, le partage des richesses est une nécessité absolue et les grandes entreprises doivent prendre leur part notamment en répartissant mieux les bénéfices entre PDG, salariés et actionnaires. Par ailleurs, au rythme actuel, les entreprises du CAC40 nous mènent tout droit vers un réchauffement climatique de +3,5°C qui aurait des conséquences dévastatrices.