Appel mondial à mettre fin au blocus de Gaza

Plus de 400 000 personnes dans le monde ont soutenu à un appel sans précédent lancé par 36 organisations humanitaires, confessionnelles, de développement et de défense des droits de l’homme, exhortant le gouvernement israélien à lever le blocus de Gaza.

Alors que le nombre de personnes soutenant l'appel croît d’heure en heure, cela est rapidement devenu le plus grand appel mondial jamais émis par des organisations internationales et le grand public pour mettre fin au blocus sur la bande de Gaza, exigeant ainsi que les dirigeants mondiaux tiennent les promesses faites il y a un an pour la reconstruction de Gaza.

A l’occasion de l'anniversaire de la fin du conflit entre le gouvernement israélien et les groupes armés palestiniens, les organisations demandent que les matériaux de construction comme le bois, le ciment et les barres d’acier soient autorisés à entrer à Gaza afin de reconstruire urgemment les hôpitaux, les écoles et les maisons.

L’année dernière, plus de 19 000 maisons ont été détruites et 100 000 personnes laissées sans abri à cause du conflit. Les bailleurs de fonds ont promis 3,5 milliards de dollars pour reconstruire Gaza, mais un an plus tard, les restrictions israéliennes continuent de causer des retards. Les travaux de reconstruction ont commencé sur un peu plus de 2 000 des 19 000 maisons détruites l'an dernier mais aucune maison n’a été entièrement reconstruite.

Soutenant la campagne, Fadi Quran, Chargé de campagnes à Avaaz a déclaré : "Il est scandaleux qu'un an après la dernière guerre à Gaza, pas une seule maison n’ait été entièrement reconstruite et que le monde ait laissé les familles dans les décombres. Les gouvernements permettent à Israël de violer les lois humanitaires les plus élémentaires, et depuis le début du blocus, trois guerres ont éclatées et des centaines d’enfants ont été tués. Cet appel massif montre que partout dans le monde des gens veulent que leurs gouvernements agissent maintenant pour mettre fin à ce blocus illégal, inhumain et dangereux."

La campagne lancée par le mouvement citoyen mondial Avaaz et les organisations signataires précise : "En imposant des restrictions sur le mouvement des biens et des personnes, le blocus punit des civils innocents pour des actes dont ils ne sont pas responsables. Aucun motif ne peut justifier de laisser des familles sans domicile et des malades sans hôpital ".

Ibrahim ElShatali, habitant de la ville de Gaza, témoigne depuis l’intérieur de la bande de Gaza : "Beaucoup de mes amis et des membres de ma famille sont sans-abri depuis des mois maintenant – comment pouvons-nous vivre comme cela, entourés par des gravats, sans espoir et sans aucune perspective pour un avenir meilleur ? Tout ce dont nous avons besoin, ce sont des matériaux de construction et un nouveau départ dans la vie ".

Selon un récent rapport publié par des ONG internationales dont Oxfam, le blocus illégal imposé par Israël a entravé les efforts de reconstruction, et aggravant ainsi la crise humanitaire dans la bande de Gaza :

• Seulement 5% des 6,7 millions de tonnes de matériaux de reconstruction urgemment requis pour réparer ce qui a été détruit l'été dernier ont été autorisés à entrer dans Gaza un an après le cessez-le feu. A ce rythme, la reconstruction pourrait prendre 17 ans.

• 11 écoles et universités ont été totalement détruites et 253 autres institutions scolaires ont été gravement endommagées pendant la guerre, privant ainsi 559 000 étudiants d'un enseignement de qualité ;

• 120 000 personnes n’ont toujours pas accès aux réseaux d’eau et de traitement des eaux usées. Les réparations des 35 000 mètres de canalisations endommagées ou détruites sont très lentes. L’assainissement dans certaines parties de la bande de Gaza est épouvantable, avec des bassins qui débordent et des déchets non traités qui s’écoulent à travers les rues.

• 81 hôpitaux et cliniques ont été endommagés ou détruits par le conflit. Malgré les fonds alloués pour la reconstruction de certaines de ces installations, les matériaux de construction requis n'ont pas été autorisés à entrer à Gaza.

D’après Tony Laurance, Directeur Exécutif de Medical Aid for Palestinians, "ce dont Gaza a besoin plus que tout est la reconstruction, mais le gouvernement israélien limite l'entrée des matériaux de construction, même les plus élémentaires. Ces restrictions strictes empêchent la reconstruction des infrastructures les plus vitales dans la bande de Gaza, y compris les hôpitaux et les cliniques. Les gens à travers le monde sont en train de dire «ça suffit», et exhortent les leaders mondiaux à accentuer la pression sur Israël pour mettre fin au blocus maintenant. "

Si la responsabilité de lever le blocus de Gaza incombe avant tout à Israël, les organisations adhérant à la campagne reconnaissent que la reconstruction est également entravée par l'échec des partis politiques palestiniens à se réconcilier et à prioriser la reconstruction, ainsi que par la fermeture par l'Egypte de sa frontière avec Gaza.

Le gouvernement israélien justifie les restrictions pour des raisons de sécurité. Cependant, les Nations Unies et le Comité international de la Croix-Rouge ont rappelé à plusieurs reprises que le blocus est une violation du droit international. En effet, rien ne peut justifier de punir collectivement une population entière et de laisser des dizaines de milliers de familles sans abri et des centaines de milliers d'enfants sans écoles ou centres de santé.

William Bell, Chargé de Plaidoyer pour Israël et les Palestiniens à Christian Aid, a déclaré : "Avec les égouts débordant sur les trottoirs, l’approvisionnement très limité en eau et en électricité et les écoles qui ressemblent plus à des sites de bombardements qu’à des lieux où les enfants peuvent recevoir une éducation, l'espoir s’amenuise et l'avenir de la bande de Gaza reste sombre. Le blocus a contribué à créer des taux de chômage et de dépendance à l'aide parmi les élevés au monde, plongeant dans la misère plus de 1,8 million de civils. Il doit prendre fin maintenant. "

Le texte intégral de la pétition soutenue par les organisations signataires peut être lu ici. Il appelle notamment les dirigeants des États-Unis et de l'Union européenne à faire pression pour mettre fin au blocus et autoriser l’importation des matériaux de construction requis désespérément, y compris le bois, les agrégats, les barres d'acier et le ciment.

Contact

Cécile Génot
Chargée de relations média
cgenot@oxfamfrance.org
01 77 35 76 00 / 07 82 63 47 57

Notes aux rédactions

Les organisations signataires sont :

1.     Avaaz

2.     Action Against Hunger (ACF)

3.     ActionAid

4.     Asamblea de Cooperacion por la Paz (ACPP)

5.     Alianza por la Solidaridad

6.     Broederlijk Delen

7.     Christian Aid

8.     COSPE, Cooperazione per lo Sviluppo dei Paesi Emergenti

9.     CISP-Comitato Internazionale Sviluppo dei Popoli

10.  CCFD-Terre Solidaire

11.  Diakonia

12.  Embrace the Middle East

13.   Fobzu (Friends of Birzeit University) 

14.   Plateforme des ONG françaises pour la Palestine

15.   GVC

16.   HelpAge international

17.  Heinrich Böll Foundation Palestine/Bureau Jordanie

18.   HEKS/EPER 

19.   Japan International Volunteer Center

20.  Medical Aid for Palestinians (MAP – UK)

21.  medico international

22.  Mennonite Central Committee

23.  Norwegian Church Aid (NCA)

24.  Norwegian People’s Aid (NPA)

25.  Overseas

26.  Oxfam

27.  Pax Christi Flanders

28.  Pax Christi International

29.  Physicians for Human Rights – Israel

30.  Rebuilding Alliance

31.  Secours Islamique France

32.  Trócaire

33.  Terre des Hommes Italie

34.  The Lutheran World Federation

35.  The Swedish Organisation for Individual Relief/ IM- Swedish Development Partner

36.  World Vision International

Les 36 organisations et les 400 000 personnes mentionnées dans ce communiqué représentent le nombre de soutiens accordés à cette action à 07h58 le 26 août 2015. Au fur et à mesure que les soutiens à cet appel croîtront, vous pourrez consulter la page de la pétition pour obtenir la liste complète des organisations et personnes signataires. Cette page sera mise à jour régulièrement étant donné que les soutiens augmentent d’heure en heure.

Des porte-paroles sont disponibles pour des interviews avec les médias à Gaza, Jérusalem, Paris, Londres, New York et d’autres villes majeures à travers le monde.