Baromètre de la protection des civils 2010

A l'occasion de la 2e Journée humanitaire mondiale, Oxfam France publie la deuxième édition de son « Baromètre de la protection des civils ».

Quels sont les conflits armés qui font le plus de victimes dans le monde ? La protection des civils est-elle la même partout et sur quels critères est-elle décidée ? Pourquoi le Conseil de Sécurité ne se saisit-il pas de situations parmi les plus dramatiques à travers le monde ?

De la région du Swat au Pakistan ou à l’Est de la République démocratique du Congo, en passant par la Colombie ou le Yémen, le Baromètre Oxfam France compare 12 conflits ayant perduré en 2009, à travers différents critères, notamment les déplacements de population, les taux de mortalité, la vulnérabilité des populations, les violences, l’aide internationale, la présence militaire internationale, la diplomatie française et internationale, ainsi que la couverture médiatique.

L’étude souligne l’ampleur des disparités dans la protection des populations et l’assistance qui leur est apportée. Elle montre que même la solidarité peut être injuste et, au-delà du constat général de carence, rappelle ces autres injustices que sont les « conflits oubliés », l’indifférence et l’incapacité à agir.

En 2009, des millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été menacés, tués, déplacés, blessés, violés, enrôlés de force, privés d’accès à l’eau ou à l’alimentation. Ils sont pourtant protégés par le droit international humanitaire consacré par les Conventions de Genève, dont l’année dernière a marqué le 60ème anniversaire. Mais la réponse de la communauté internationale est encore aujourd’hui insuffisante et déséquilibrée.

Le Baromètre relève par exemple qu’un Congolais reçoit 27 fois moins d’aide au développement qu’un Palestinien, et 7 fois moins qu’un Afghan. Le plan de sauvetage pour la Grèce conçu par le FMI et l’UE s’élève à 100 milliards d’euros, alors qu’on estime que l’aide au développement pour le Soudan, le Tchad, la Somalie et la RDC réunis n’avait atteint que 2,9 milliards d’euros l’année dernière.

En 2009, on comptait cinq fois plus de troupes internationales en Irak qu’en RDC, et près de deux fois moins de troupes internationales par habitant déployées au Sud-Soudan qu’au Darfour. En 2008, les exportations d’armes de l’Union européenne vers le Pakistan se sont chiffrées à 265 millions d’euros ; la France a quant à elle doublé ses exportations d’armes vers Israël et ses livraisons d’armes au Tchad ont augmenté de 50%.

Concernant la couverture médiatique, le Baromètre montre qu’en 2009, l’opération militaire israélienne à Gaza a été autant couverte par les principaux médias français que la RDC, le Pakistan, le Sri Lanka, le Soudan et la Colombie réunis. Pourtant, les opérations militaires contre les insurgés au Pakistan ont provoqué la mort de 5 000 civils Selon la consolidation des chiffres publiés chaque mois dans les Pakistan Security Reports du Pakistan Institute for Peace Studies.] au cours de l’année et le déplacement de près de 3 millions de personnes, soit le plus rapide et le plus important déplacement de population dans le monde depuis au moins dix ans.

En publiant ce Baromètre, Oxfam France souhaite rappeler que la volonté politique est un facteur clé pour assurer une meilleure protection des populations touchées par les conflits.

« Le Baromètre d’Oxfam vise non seulement à décrire et à rendre compte mais aussi à interroger, à faire réagir, à provoquer un débat. Bref à pousser à l’action. La communauté internationale doit s’assurer que quel que soit le type de réponse apporté, militaire, humanitaire ou diplomatique, l’objectif prioritaire demeure la protection des populations civiles prises au piège de ces conflits« , explique Nicolas Vercken d’Oxfam France.

L’association appelle par ailleurs les Nations unies à publier une analyse complète et systématique, afin que la communauté internationale, les acteurs humanitaires, et les gouvernements nationaux disposent de tous les éléments pour évaluer l’impact des violences sur les civils, et pour mieux y répondre.

« On ne dispose que de très peu de données consolidées, fiables et récentes concernant les viols, les violences faites aux femmes ou le recrutement d’enfants soldats. Il s’agit pourtant de pratiques massives au cœur des souffrances que subissent les civils en situation de conflit. Ces informations sont essentielles pour être en mesure de mieux répondre aux besoins des populations en proie aux conflits armés, et de mieux travailler à la résolution de ces derniers« , ajoute Nicolas Vercken.

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