Climat et solidarité : à l’ONU Emmanuel Macron se contente de recycler de vieilles promesses insuffisantes

Réaction d’Oxfam France au discours d’Emmanuel Macron à l’AG des Nations unies

A l’occasion de son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU, le Président de la République française a annoncé que la France mobiliserait 5 milliards d’euros par an d’ici 2020 pour le climat, reprenant sienne, une promesse insuffisante, déjà formulée par François Hollande.

Le 12 décembre prochain se tiendra à Paris le sommet international sur les financements climat qui doit contribuer à accélérer la mise en œuvre de l’Accord de Paris : le financement de l’adaptation reste le parent pauvre des financements climat alors que les événements extrêmes se multiplient.

Pour Armelle Le Comte, chargée de plaidoyer Climat et énergie à Oxfam France : « Pour que ce sommet sur les financements soit utile, outre des annonces, il faut des engagements rapides et concrets y compris de la France. A ce jour, seulement 16% des financements internationaux sont dédiés à l’adaptation alors que les besoins sont croissants. Emmanuel Macron dispose de solutions pour réunir davantage de fonds pour le climat. Il peut par exemple aller au-delà de la communication pure en prenant à bras le corps le dossier de la taxe européenne sur les transactions financières, pour l’instant en suspens ».

La taxe européenne sur les transactions financière est une opportunité en or de financer durablement la solidarité internationale et la lutte contre le changement climatique : ses recettes annuelles sont estimées à 22 milliards d’euros.

Au niveau national, le gouvernement français doit également prendre ses responsabilités et s’engager pour le climat et la solidarité internationale. L’occasion lui sera donnée lors du vote du projet de loi Finances 2018, en augmentant les fonds pour l’aide internationale.

Pour Nicolas Vercken, directeur Campagnes et plaidoyer : « Contrairement àcertains deses voisins, la France est à la traîne en matière de solidarité avec les pays les plus pauvres. Le 27 septembre prochain, lors de l’annonce du projet de loi Finances 2018, elle doit s’engager effectivement sur la trajectoire des 0,7 % de son revenu national brut – et non des 0,55 % annoncés à l’ONU – consacré à l’aide publique au développement en 2022. Pour cela, renforcer la taxation française sur les transactions financières en augmentant son taux à 0,5 % et l’affecter à 100 % à la solidarité internationale et au climat est indispensable dès 2018. »

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Caroline Prak
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