Climat : la facture du changement climatique s’élève à 500 milliards de dollars depuis le Sommet de Copenhague

Sommet climat de Ban Ki-moon : un énième coup d’épée dans l’eau ?

Dans la note « Le sommet de Ban Ki-moon : à quand la fin de l’inertie ? », publiée aujourd’hui, Oxfam établit que depuis 2009, les catastrophes liées au climat ont touché plus de 650 millions de personnes et fait plus de 112 000 morts. Elles ont également coûté près de 500 milliards de dollars, soit trois fois plus que pour l’ensemble des années 1970.

Les populations les plus pauvres sont les premières victimes et souvent les plus durement touchées, car elles n’ont pas les moyens financiers, techniques et humains pour faire face aux conséquences du changement climatique. Il détruit les moyens de subsistance et les cultures, entraînant la hausse des prix des denrées alimentaires et empêchant des millions de personnes de manger à leur faim.

Le sommet de Ban Ki-moon sur le climat, vise à « donner un nouvel élan à la lutte contre le changement climatique ». Il doit être un moment clé dans la préparation des deux prochaines conférences des Nations unies qui se dérouleront à Lima fin 2014 et à Paris fin 2015. Cependant, malgré l’initiative du Secrétaire général des Nations unies, la plupart des dirigeant-e-s mondiaux devraient venir les mains vides à la table des négociations.

« Les dirigeant-e-s mondiaux se comportent comme s’ils avaient le temps de se livrer à un petit jeu politique. Mais en définitive, la vie d’hommes et de femmes est en jeu », s’indigne Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam International. « Le changement climatique est un phénomène bien réel ; il fauche des vies et aggrave la faim dans le monde. Le coût humain et économique ne cesse de s’alourdir, et tout atermoiement ne fait qu’empirer les choses ».

Alors que les chefs d’État et de gouvernement se sont mis d’accord, lors de la Conférence de Copenhague en 2009, pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C, et que plus de 100 des pays les plus vulnérables continuent d’affirmer qu’une limite de 1,5°C est nécessaire, aucun de ces objectifs ne semble en passe d’être atteint. Ils se sont également engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an, d’ici à 2020, pour aider les pays en développement à combattre le changement climatique et ses conséquences. Au vu des montants actuels, cet engagement a peu de chances d’être tenu. Oxfam estime le flux total de financement à 16 ou 17 milliards de dollars par an au mieux. Le Fonds vert, mécanisme créé en 2010 et censé recevoir ces nouveaux financements, reste largement une coquille vide : quatre ans après, il n’est toujours pas opérationnel.

« En tant que future présidente de la COP21, et bailleur majeur de la lutte contre les changements climatiques, la France se doit d’être crédible et légitime sur la question du Fonds Vert. Elle doit montrer l’exemple en annonçant une contribution financière d’un milliard d’euros de financements additionnels aux engagements existants, sous forme de dons et sur trois ans. Sans financement additionnels pour l’adaptation, la lutte contre la pauvreté et la sécurité alimentaire continueront d’être remise en question »,déclare Romain Benicchio d’Oxfam France [2].

Oxfam appelle également les Etats à renouveler leur engagement vis-à-vis de l’objectif des 2 °C, à s’engager rapidement vers une vraie politique de sobriété énergétique, d’arrêt de la consommation d’énergies fossiles (particulièrement polluantes) de réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre,  et d’un choix clair en faveur des énergies durables et renouvelables.

Pour appeler le gouvernement français à prendre des mesures ambitieuses et concrètes,  Oxfam France se mobilisera aux côtés d’autres organisations de la société civile dimanche 21 septembre lors de la marche mondiale pour le climat [3].

Contact

Sarah Roussel : +33 (0)1 77 35 76 10 / +33 (0)6 51 15 54 38 /

sroussel@oxfamfrance.org

Notes aux rédactions

[1] La note « Le sommet de Ban Ki-moon : à quand la fin de l’inertie ? » est disponible en français ici.

[2] Romain Benicchio sera présent à New-York du 21 au 23 septembre et disponible pour des interviews (GMT +6).

[3] Oxfam France et son directeur général Luc Lamprière seront présents à la marche du 21 septembre.

Selon la base de données EM-DAT, les dommages s’élèvent à un total de 491 827 336 000 dollars (prix constants de 2013) pour les années 2010, 2011, 2012 et 2013, ainsi qu’une partie de 2014. L’ensemble des années 1970 ont coûté environ 160 milliards (en prix constants de 2013). Ce chiffre a été calculé à l’aide de données tirées d’une base de données sur les catastrophes accessible au public et gérée par le Centre de recherche sur l’épidémiologie des catastrophes (CRED), à l’université de Louvain, (http://www.emdat.be)qui classe les sécheresses, températures extrêmes, incendies de forêt, tempêtes, inondations et mouvements de masse (humide) dans la catégorie des catastrophes liées au climat. Les coûts totaux ont été convertis en dollars constants de 2013 à l’aide des données de http://oregonstate.edu/cla/polisci/download-conversion-factors. L’augmentation des coûts depuis les années 1970 est imputable à la multiplication des événements météorologiques extrêmes, à l’amélioration des techniques de signalement des catastrophes naturelles et à l’accroissement de la population et de la valeur des biens exposés aux phénomènes météorologiques extrêmes.

 


Ce communiqué a été produit avec le soutien financier de la Commission européenne. Son contenu relève de la seule responsabilité d’Oxfam France et de ses partenaires et ne reflète pas nécessairement les positions de la Commission européenne et de ses services.