Climat : les manifestations du week-end doivent continuer de résonner dans les oreilles des chefs d’Etat

Aujourd’hui plus de 120 chefs d’Etat, chefs d’entreprises et représentants de la société civile se sont réunis à New York pour le sommet 2014 sur le Climat. Annoncé comme une plateforme pour des engagements internationaux et nationaux d’envergure, le sommet a été le témoin d’annonces variées et limitées, ne permettant pas, seules, de faire face à l’urgence du changement climatique.

Pour Romain Benicchio, d’Oxfam France, présent sur place :

« Ce sommet n’a pas reflété l’urgence de la situation, et il n’a pas été à la hauteur des attentes exprimées lors des manifestations historiques de dimanche, qui devront continuer de résonner pendant longtemps dans les oreilles de nos chefs d’Etat ».
« Alors que 500 000 personnes ont manifesté pour demander des actions sur le climat il y a deux jours, ce sommet se conclut avec des engagement partiels et peu structurés. Quelques signaux positifs ont été donnés, mais trop d’annonces manquent de clarté ou sont tout simplement recyclées. Aucun gouvernement ne peut quitter New York avec la satisfaction du devoir accompli ».

Oxfam accueille positivement certains nouveaux engagements des gouvernements ou du secteur privé, notamment de nouvelles promesses pour le Fonds Vert à hauteur de 1,3 milliard de dollars de la part de la Corée du sud, du Danemark, de la France, du Luxembourg, du Mexique, de la Norvège, de la République Tchèque et de la Suisse.

4 ans après sa création, Le Fonds Vert commence enfin à recevoir des promesses de financement, mais les progrès se font à pas comptés. Les regards se tournent désormais vers les Etats unis, l’Angleterre, l’Australie, le Canada, le Japon ou la Nouvelle-Zélande qui sont restés silencieux sur le sujet, ainsi que sur les clarifications attendues par ceux qui ont fait des annonces. Au total, les engagements pris à ce jour sur le Fonds vert ne représentent qu’un sixième de la contribution attendue des pays développés.

« La France, qui se veut un bailleur majeur du climat, était très attendue sur la question du Fonds Vert. L’annonce d’une contribution d’1 milliard de dollars, soit 776 millions d’Euros est un timide premier pas, qui risque d’être insuffisant  pour créer une dynamique de capitalisation ambitieuse qui permettra d’atteindre les 15 milliards de dollars sur les trois prochaines années », ajoute Romain Benicchio.

« De plus, trop de questions restent en suspens sur le détail de cette contribution pour tirer un bilan définitif. La question est notamment de savoir s’il s’agit véritablement de nouveaux financements ou si d’autres engagements français dans le domaine de la solidarité seront la variable d’ajustement. En outre, il conviendra de s’assurer que ces fonds seront exclusivement des dons et ne dissimuleront pas, même en partie, des prêts ».

Plusieurs initiatives ont également été annoncées pour mobiliser des financements privés pour le climat.
« L’intérêt croissant des investisseurs à verdir leurs investissements et à abandonner les énergies fossiles est bienvenu. Toutefois, l’établissement de standards impliquant les pays en développement et les communautés affectées doit devenir une priorité pour éviter que ces flux financiers ne soient de l’éco-blanchiment », conclut Romain Benicchio.

Contact

Sarah Roussel :

+33 (0)1 77 35 76 10 / +33 (0)6 51 15 54 38 – sroussel@oxfamfrance.org

Notes aux rédactions

Romain Benicchio est présent à New York et disponible pour des interviews (GMT +6).