Conférence internationale sur le financement du développement (Doha, 29 novembre – 2 décembre 2008)

{{Le sommet de Doha : une occasion manquée}}

Après quatre jours de débats, Oxfam France regrette que la déclaration finale du sommet de Doha n’apporte aucune nouvelle réponse concrète pour financer le développement des pays pauvres ainsi que les profondes divisions sur la gouvernance financière et économique mondiale révélées par les discussions.

A l'heure du bilan, le sommet de Doha pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Ouverte sur l’absence remarquée des dirigeants de la Banque mondiale et du FMI, Robert Zoellick et Dominique Strauss-Kahn, la conférence appelait à une réforme en profondeur des institutions financières internationales. Mais les tractations de couloirs et le chantage effectué par certains pays de ne pas signer de texte final, au risque d’un échec complet des négociations, ont montré à quel point le rôle central des Nations unies dans la nouvelle architecture financière et économique internationale n’est pas acquis.

« La tenue en 2009 d’une conférence des Nations unies sur le système financier international et son impact sur le développement a été négociée jusqu’à la dernière minute au niveau ministériel, analyse Maylis Labusquière d’Oxfam France. Les pays riches tentent de préserver leurs clubs informels, tel le G20, au détriment d’une reforme ambitieuses des Nations unies ».

Sur l’aide publique au développement, la déclaration finale représente un recul par rapport aux engagements des pays du G8 d’augmenter leur aide de 50 milliards de dollars supplémentaires par an avant 2010. « Le texte souligne l’urgence de financer le développement des pays pauvres au moment où ils sont frappés par les crises financière, alimentaire et climatique, mais passe sous silence les moyens d’atteindre les engagements déjà existants » s’indigne Maylis Labusquière.

Aucune mesure décisive contre la fraude fiscale

Les organisations de la société civile présentes à Doha et certains gouvernements avaient également fait de l’évasion fiscale une priorité pour la conférence de Doha. En effet, pour chaque euro d’aide au développement versé au continent africain, environ 5 euros en provenance du continent s’abritent sur des comptes off-shore.

Cette hémorragie fiscale compromet directement la capacité des pays du Sud à renforcer leur budget pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement. La création d’une organisation fiscale des Nations unies pour lutter contre l’évasion fiscale dans les pays en développement est retardée.

« La nécessité de s’attaquer à la compétition fiscale et à la fraude fiscale des entreprises est la grande absente du texte final de Doha, regrette Maylis Labusquière. Le sommet de Doha est une occasion manquée de mettre fin aux pertes fiscales des pays du Sud, pourtant plus que jamais nécessaires pour développer leurs propres politiques de santé ou d’éducation ».

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