Conflit d’intérêts Commission européenne / PricewaterhouseCoopers : réaction d’Oxfam

Pour Catherine Olier, d'Oxfam :

"Nous sommes méfiants sur le choix de la Commission Européenne de confier à PWC l’évaluation de la faisabilité du reporting pays par pays public pour le secteur bancaire, censé apporter plus de transparence sur les activités des banques Européennes, y compris dans les paradis fiscaux".

"Ce cabinet d'audit et de conseils aux entreprises, mieux connu sous le nom de PricewaterhouseCoopers et faisant partie des fameux ‘Big four’, a déjà annoncé par le passé son opposition à la publicité de telles informations, notamment dans le cadre des consultations de l’OCDE sur le sujet en mai dernier. Comment alors ne pas avoir de sérieux doutes quant aux conclusions du rapport à venir ? Il s'agit d'un cas flagrant de conflit d'intérêts alors que la Commission aurait pu faire cette évaluation elle-même de manière plus indépendante".

Le reporting pays par pays est un outil indispensable pour soumettre les entreprises multinationales à une obligation de transparence et vérifier qu'elles payent bien leur impôts dans les pays où elles ont une réelle activité économique.

Le manque à gagner fiscal dans les pays en développement (montant de l'impôt dû par les entreprises mais non perçu) est estimé à 104 milliards de dollars par an (en intégrant les transferts vers et depuis les paradis fiscaux), soit quatre fois le montant nécessaire pour combler les besoins en éducation primaire de ces mêmes pays pauvres chaque année (26 milliards).

Ce communiqué a été produit avec le soutien financier de la Commission européenne. Son contenu relève de la seule responsabilité d'Oxfam France et ne reflète pas nécessairement les positions de la Commission européenne et de ses services.