Le texte final de la COP26 ne donne aucune assurance que les Etats limiteront le réchauffement climatique à 1,5°C conformément à l’Accord de Paris. Les pays riches ont tourné le dos aux pays les plus pauvres, les plus exposés aux conséquences des changements climatiques, en refusant des financements pour les pertes et dommages.

 

Armelle Le Comte, responsable du plaidoyer climat d’Oxfam France, déclare :

« Cette COP26 est un rendez-vous manqué pour la solidarité avec les populations les plus vulnérables. Certains dirigeants mondiaux ne vivent décidément pas sur la même planète que nous. Rien ne semble pouvoir les ramener à la raison pour mettre un terme à l’augmentation des émissions au détriment de l’humanité – ni les incendies, ni la montée du niveau des mers, ni les inondations et sécheresses à répétition.

Il est douloureux de constater que les efforts diplomatiques ont une nouvelle fois échoué à se montrer à la hauteur de l’urgence climatique. Mais il ne faut pas désespérer : un mouvement grandissant de citoyen.ne.s à travers le monde défie les gouvernements et n’hésite pas à leur demander des comptes. Un monde meilleur est possible. Avec courage et détermination, nous n’avons d’autre choix que de continuer à nous mobiliser pour la justice climatique. »

 

Soutien financier pour les pays en développement

Les populations des pays en développement ont besoin d’un soutien financier de la part des pays riches (qui sont les plus gros émetteurs historiques de gaz à effet de serre) pour, d’une part, s’adapter et décarboner leur économie et, d’autre part, pour faire face aux pertes et aux dommages, ces dégâts irréversibles liés au changement climatique qui les touchent d’ores et déjà si durement.

A Glasgow, les pays en développement, qui représentent plus de 6 milliards de personnes, ont proposé un mécanisme de financement pour les pertes et dommages afin de les aider à se reconstruire après des événements climatiques extrêmes. « Les pays riches ont bloqué cette proposition et seulement consenti un financement limité pour de l’assistance technique et un « dialogue ». Cette issue dérisoire est sourde à la souffrance de millions de personnes. », déplore Armelle Le Comte.

« Pour la première fois, un objectif pour le financement de l’adaptation a été convenu. L’engagement de doubler les financements pour l’adaptation est bien en deçà de ce que les pays en développement réclamaient et dont ils ont besoin, mais s’il est atteint, cela augmentera le soutien aux pays en développement de plusieurs milliards », juge Armelle Le Comte.

 

Maintenir en vie l’objectif d’1,5°C

« La demande de renforcer les objectifs de réduction d’émissions à l’horizon 2030 dès 2022 est une étape importante. Le travail doit commencer dès maintenant. Les pays les plus pollueurs, en particulier les pays riches, doivent se mettre au travail tout de suite pour limiter le réchauffement à 1,5°C.

 

Le rôle de la France

« Lors de cette COP, la France a tenu un double discours qui frôle le cynisme. Après avoir cédé à la pression internationale en rejoignant, très tardivement, l’alliance sur la fin des financements fossiles à l’étranger d’ici fin 2022, la France a finalement décidé de maintenir son calendrier initial (fin des soutiens au pétrole en 2025 et au gaz en 2035)(1) pour les projets avec technologies de captage et stockage de CO2. C’est honteux car ces techniques, encore peu développées et coûteuses, ne sont qu’une distraction pour éviter de sortir des énergies fossiles.

Alors même que l’Etat français est sous le coup d’une double condamnation de la justice pour son inaction climatique, la France doit absolument revoir à la hausse ses engagements. Cela implique désormais tou.te.s les candidat.e.s à l’élection présidentielle. Enfin, en tant que prochaine présidente du Conseil de l’Union européenne, la France devra peser de tout son poids pour que le continent européen se montre à la hauteur des enjeux. »

Note aux rédactions

1 : La France met fin aux financements publics à l’étranger pour les énergies fossiles

Contact médias

Armelle Le Comte, Responsable de Plaidoyer Climat et Energie – 06 85 13 89 58 – alecomte@oxfamfrance.org

Elise Naccarato, Responsable de campagne Climat – 06 17 34 85 68 – enaccarato@oxfamfrance.org