Alors que s’ouvre la deuxième semaine des négociations à Glasgow, Oxfam exhorte les gouvernements à agir plus rapidement et avec détermination au cours des cinq prochains jours, s’ils veulent parvenir à un accord qui permettra de garder à portée de main l’objectif d’1,5°C et d’augmenter le soutien aux communautés vulnérables.

Armelle Le Comte, responsable du plaidoyer climat à Oxfam France, réagit sur les principaux sujets à l’agenda.

 

Sur la nécessité de maintenir en vie l’objectif d’1,5°C :

« La semaine dernière a été ponctuée d’une avalanche d’annonces, de l’arrêt de la déforestation à la réduction des émissions de méthane en passant par la fin de l’utilisation du charbon ou des financements des énergies fossiles à l’étranger. Ce sont des signaux positifs qui ne doivent pas masquer le fait que pour certaines de ces annonces, il y a un manque flagrant de détails sur ce qu’elles impliquent.

Ces annonces ne doivent pas servir à détourner l’attention de la question la plus pressante : la nécessité pour les pays d’augmenter l’ambition de leurs objectifs nationaux de réduction des émissions (NDC) d’ici 2030. Les engagements actuels nous mènent toujours vers un réchauffement catastrophique de 2,7 °C.

C’est une COP de crise. Il n’y a pas de temps à perdre. Les gouvernements doivent prendre leurs responsabilités et tout faire pour garder l’objectif d’1,5°C à portée de main. Cette semaine doit absolument voir émerger un accord qui oblige tous les pays à augmenter l’ambition de leurs NDC conformément à leur juste part. »

 

Sur la question du financement de l’adaptation :

« Le financement de l’adaptation est une bouée de sauvetage pour les communautés pauvres, cruciale pour aider les pays à s’adapter aux événements climatiques extrêmes dont ils sont pourtant les moins responsables. Mais actuellement, seulement 20 milliards de dollars des 100 milliards promis sont alloués à l’adaptation, soit moins de la moitié.

« Nous avons besoin que cette COP débouche sur une augmentation significative du financement pour l’adaptation, conformément aux appels répétés des pays en développement à une répartition 50/50 entre l’adaptation et l’atténuation, ainsi qu’une part plus importante de fonds fournis sous forme de subventions et non de prêts. La semaine dernière, un nombre croissant de pays, dont l’Allemagne, ont déclaré que cet appel pour 50% de financements pour l’adaptation devait être pris au sérieux. »

 

Sur le financement des pertes et dommages :

« Même avec le réchauffement actuel de 1,1 °C, nous assistons tous à des impacts climatiques plus fréquents et dévastateurs dans le monde. Et les pays les plus pauvres du monde paient la facture d’une crise climatique à laquelle ils n’ont contribué qu’à la marge.

« Nous avons vu une lueur d’espoir au début de la première semaine lorsque l’Écosse est devenue la première nation riche à s’engager explicitement à financer les pertes et les dommages. Nous avons besoin que d’autres nations riches fassent de même.

« Depuis des années, les pays développés font preuve d’une très grande réticence à mobiliser des ressources pour aider les pays en développement qui sont frappés de plein fouet par les pires impacts du changement climatique. Les gouvernements ont désormais cinq jours pour montrer à ces communautés qu’elles ne sont pas seules. »

 

Contact presse

Elise Naccarato / enaccarato@oxfamfrance.org / + 33 (0) 6 17 34 85 68

Armelle Le Comte est présente à la COP26 jusqu’au 13 novembre et disponible pour des interviews.