Couverture santé universelle : vers le chemin de l’équité, pas celui des inégalités

Dans le cadre de sa nouvelle campagne« La santé, à quel prix? », Oxfam France publie aujourd'hui un rapport sur la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement. Dans ce document, l'ONG explique comment, au prétexte de vouloir mettre en place la CSU, nombre de bailleurs de fonds et de gouvernements promeuvent souvent des régimes d'assurance maladie qui privilégient les populations les plus riches au détriment des plus démunis, soit la grande majorité des populations de ces pays.

Pour Oxfam France, il est urgent que les barrières financières à l'accès aux soins disparaissent pour que les populations des pays pauvres puissent bénéficier de l'ensemble des services nécessaires et que cesse l'inégalité face à la santé. La France doit soutenir fortement de telles politiques en santé. Dans ce rapport, l'ONG montre que dans de nombreux pays en développement, seuls les plus aisés sont généralement en mesure de souscrire aux régimes d'assurance alors que la majorité de la population reste sans couverture, obligeant les plus pauvres à payer des sommes astronomiques pour se faire soigner. Dans les pays africains ayant introduit l'assurance maladie, les faibles taux de couverture représentent un défi majeur et récurrent. Au Ghana, le régime d'assurance maladie est généralement perçu comme un succès alors qu'il exclut 64% de la population. Dix ans après l'introduction de l'assurance maladie en Tanzanie, seule 17% de la population est couverte. Au Kenya, ils sont seulement 18% alors que l'assurance maladie est en place depuis 50 ans. Pour Oxfam France, il est indispensable que les pays en développement et les bailleurs de fonds travaillent à la mise en œuvre de solutions plus équitables pour financer la CSU. En améliorant la collecte de l'impôt dans les pays en développement par exemple, il serait possible de lever 198 milliards d'euros par an ce qui permettrait aux gouvernements concernés de doubler leur budget santé. Le Gabon a ainsi réussi à collecter près de 22 millions d'euros pour la santé grâce à un infime prélèvement sur les bénéfices des sociétés de transferts de fonds et des opérateurs téléphoniques. « Les pays en développement devraient se concentrer sur des solutions de financement de la santé adaptées à leurs réalités locales et faire en sorte qu'elles ne laissent personne de côté. En parallèle, les bailleurs doivent impérativement cesser de pousser en faveur de systèmes d'assurance maladie qui dans bien des cas renforcent les inégalités« , précise Charlotte Soulary d'Oxfam France. Avec la campagne « La santé, à quel prix? », Oxfam France exige la mise en place d'une couverture santé universelle qui garantisse véritablement un accès gratuit à des soins de qualité pour tous, indépendamment des ressources financières ou de la situation professionnelle de chacun. Alors que dans le monde, trois personnes basculent dans la pauvreté chaque seconde suite à des dépenses de santé trop importantes, il est impératif que les pays riches, en tant que bailleurs de fonds, appuient les pays du sud qui souhaitent supprimer les barrières financières à l'accès aux soins. « La France doit faire de la question de la couverture universelle en santé une des priorités de son aide au développement, en y allouant les moyens nécessaires. La protection sociale en santé ne représente aujourd'hui que 0,5% de l'aide française dédiée à la santé. Ce chiffre doit fortement augmenter« , conclut Charlotte Soulary.

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Photo : Justyna Mielnikiewicz / Oxfam