Réaction d’Oxfam France aux annonces de Bruno Le Maire sur les versements de dividendes en 2020.

Pour Quentin Parrinello, porte-parole d’Oxfam France :

« La mesure annoncée est clairement insuffisante : en cette période de crise, l’Etat doit jouer son rôle ! On ne peut pas juste se reposer sur le « sens civique » des entreprises, l’Etat ne doit pas juste « inviter », même avec « gravité » ou « fermeté », il faut imposer ! Hormis le report de charges et d’impôts, les entreprises pourront bénéficier des autres mesures d’urgence et notamment le dispositif renforcé de chômage partiel tout en continuant de verser des dividendes à leurs actionnaires. Il serait incompréhensible et inacceptable qu’un seul euro d’aide publique soit utilisé pour rémunérer des actionnaires ou payer des bonus aux PDG des grandes entreprises, et que les salariés en paient les pots cassés, dans le contexte de crise que nous vivons actuellement. »

« De manière très claire et immédiate, le gouvernement doit geler tous les versements de dividendes en 2020, à fortiori pour les entreprises qui bénéficient de fonds publics. Pas besoin de passer par un projet de loi, celui sur l’Urgence sanitaire permet déjà au gouvernement de prendre une ordonnance sur le sujet. La Norvège et la Suède sont en train de le faire pour le secteur bancaire, et la Fédération Bancaire européenne l’encourage. La France ne peut être à contre-courant. Le simple « report » dividendes au mois de septembre 2020 est tout simplement irresponsable dans le contexte actuel. »

« L’ensemble de l’effort financier de l’Etat doit aller à soutenir les activités économiques essentielles, le paiement des salariés et des fournisseurs, pas à rémunérer les actionnaires. Pour cela, il est nécessaire d’interdire le versement de dividendes en 2020. Au-delà des mesures d’urgence, cette crise doit nous amener à repenser notre modèle économique pour mieux partager les richesses par des mesures de long terme pour encadrer les versements de dividendes afin de financer la transition sociale, écologique et climatique. Le modèle financiarisé et court-termiste actuel est celui qui rend les entreprises si vulnérables en cas de crise mais aussi qui alimente la catastrophe climatique ».

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