Nos organisations lui demandent de renoncer à ce projet et de promouvoir une taxe sur les transactions financières. Elles regrettent que M. Strauss-Kahn promeuve la création d'un fonds d'assurance auquel toutes les banques cotiseraient pour y puiser en cas de faillite. Ce projet que le FMI s'apprête à recommander est doublement problématique.
Tout d'abord il n'empêchera pas de nouveaux krachs financiers. Loin d'imposer des changements de comportements, ce système d'assurance encourage les banques à des prises de risque excessives en les garantissant contre la faillite.
Surtout, l'intégralité des montants recueillis par le fonds d'assurance proposé sera mise en réserve en prévision d'une prochaine crise, sans dégager aucune ressource pour financer les urgences sociales et écologiques. Plutôt que de se résigner à simplement colmater les prochaines crises financières, M. Strauss-Kahn devrait chercher à remédier aux conséquences de la crise actuelle en finançant la lutte contre la pauvreté et les grandes pandémies, ainsi que l'adaptation aux changements climatiques, en particulier dans les pays pauvres.
Pour relever ces deux défis – prévenir une nouvelle crise et dégager de nouvelles ressources – les associations demandent à Dominique Strauss-Kahn d'examiner objectivement la possibilité d'établir une taxe sur les transactions financières, et de la promouvoir dans son prochain rapport au G20.
Une taxe sur les transactions financières consiste en un micro-prélèvement, par exemple de 0,05%, sur l'ensemble des transactions financières, qui représentent plus de 20 fois le produit national brut mondial. Elle pourrait générer jusqu'à 600 milliards de dollars par an, tout en encadrant fortement la spéculation, et ainsi contribuer au financement des biens publics mondiaux.
Notes aux rédactions
– Dominique Strauss-Kahn ffirme que taxer les transactions financières est « probablement » (sic) impossible|International Monetary Fund – « IMF to Assess G-20 Progress on Recovery, Mulls Financial Levy » (November 7, 2009 en pratique. Cette affirmation n'est pas étayée et se trouve contredite par des ravaux récents|A General Financial Transaction Tax: A Short Cut of the Pros, the Cons and a Proposal (Stephan Schulmeister, WIFO) (document PDF en anglais. Comment expliquer d'ailleurs que de tels prélèvements existent déjà, comme le prélèvement CLS sur les transactions interbancaires de change, ou la taxe britannique sur les achats d'actions ? La Banque centrale européenne liste l'organisme CLS comme pérateur de compensation des transactions de change impliquant l'euro|Large-value payment systems operating in euro (site de la BCE, en anglais. [CLS|CLS Group->http://www.cls-group.com/Pages/default.aspx] déclare opérer un prélèvement forfaitaire sur toutes les transactions de change dont il assure le règlement (« CLS charges the bank counterparty and custodian a low fee to settle deals in CLS »).
La taxe britannique, Stamp Duty, est décrite sur le site gouvernemental [www.direct.gov.uk|Site du gouvernement britannique (en anglais)->http://www.direct.gov.uk].
– Ces transactions, qui portent surtout sur les produits dits « dérivés », sont dans leur immense majorité purement spéculatives.
Contacts presse
– Oxfam France : Magali Rubino / [mrubino@oxfamfrance.org->mailto:mrubino@oxfamfrance.org] / + 33 (0)1 56 98 24 45 / + 33 (0)6 30 46 66 04
– Coalition Plus : Khalil Elouardighi / kelouardighi@coalitionplus.org / +33 (0)6 33 20 74 66
– Attac France : Eric Le Gall / eric@attac.org / +33 (0)1 41 58 17 50 / +33 (0)6 77 95 33 65
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