Faim dans le monde : les ministres de l’Agriculture du G8 reconnaissent leur échec

Les ministres de l’Agriculture des pays du G8 ont reconnu aujourd’hui dans le communiqué final du G8 agricole que {{l’objectif des Nations unies de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de manière chronique de la faim d’ici à 2015 était très loin d’être atteint}}, admettant ainsi qu’ils ne pourraient tenir cette promesse.

Pour Oxfam international, les pays du G8 ont une grande responsabilité dans la crise alimentaire actuelle. Pourtant, ils ont laissé passer l’occasion de réguler davantage les marchés agricoles internationaux et d’enfin investir les sommes promises en faveur des agricultures familiales dans les pays du Sud. Oxfam France rappelle que sur les 22 milliards annoncés depuis le sommet de Rome en juin 2008, seuls 10% ont été effectivement déboursés.

Ce sont désormais les ministres du développement du G8 qui devront faire des propositions à leurs gouvernements après leur rencontre à la fin du mois de mai. Pour Jean-Denis Crola, d’Oxfam France « Les chefs d’état devront prendre des décisions concrètes contre la faim dans le monde lors de leur prochaine rencontre en juillet et mettre un terme aux effets d’annonce ».

« Les pays du G8 doivent clairement s'engager à favoriser et à appuyer la mise en place politiques agricoles ambitieuses dans les pays pauvres. Il est plus que nécessaire de permettre à la fois l’augmentation de la production alimentaire et la protection des plus pauvres contre les sécheresses, les inondations et la volatilité des marchés » ajoute Jean-Denis Crola.

En raison de la hausse brutale des prix des produits alimentaires, 150 millions de personnes supplémentaires souffrent de la faim depuis l’année dernière, portant le total à près d’un milliard d’individus. Sans une action urgente, ce nombre va continuer à augmenter rapidement sous l’effet de la crise économique mondiale et des changements climatiques.

Oxfam France appelle par ailleurs les pays du G8 à supprimer leurs subventions aux exportations qui détruisent les moyens de subsistance des petits producteurs du Sud et à assurer des moyens de protection suffisants des marchés agricoles dans les pays pauvres.

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a appelé les dirigeants mondiaux à éradiquer la faim dans le monde d'ici 2025. « Fixer ce nouvel objectif ne fera aucune différence tant qu’il n’existera aucun moyen de contraindre les gouvernements à prendre leurs responsabilités. Nous disposons de tous les moyens pour éradiquer la faim dans le monde, sauf de la volonté politique » conclut Jean-Denis Crola.

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