En préparation du sommet du G7, qui aura lieu en France fin août, les ministres des Affaires étrangères des sept pays membres (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) se réuniront les 5 et 6 avril prochains à Dinard (Ille-et-Vilaine). A cette occasion, Oxfam appelle le G7 à négocier sans plus attendre des solutions concertées aux grandes crises et conflits actuels, et d’avancer dans leur stratégie de coopération avec les pays en développement.

Pour Jon Cerezo, responsable de campagne humanitaire à Oxfam France, les décideurs politiques doivent se concentrer sur la Syrie et le Yémen : « Dans ces deux pays, la situation humanitaire est catastrophique, laissant des millions de personnes en besoin d’aide humanitaire d’urgence. Au Yémen 14 millions de personnes sont au bord de la famine, plus de 6 millions de syriens se sont vu forcés à se déplacer par la guerre. Le G7 doit promouvoir des solutions politiques avec des processus de paix inclusifs, en particulier basés sur la participation des femmes et des plus jeunes.

Sur le Yémen plus particulièrement, les pays du G7 peuvent décider dès maintenant soit d’œuvrer à une solution durable, soit de maintenir un statu quo qui ne ferait qu’aggraver encore plus un conflit qui a déjà fait trop de victimes. « La réponse à la crise doit être humanitaire et politique mais pour cela, l’hypocrisie au sein du G7, et de la France, en particulier, doit cesser. Selon informe l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, le podium de vendeurs de matériel militaire à l’Arabie Saoudite depuis 2013, soit les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, est à l’origine du 87,6% de toutes les importations. C’est privilégier des intérêts économiques, et contrevenir le droit international humanitaire pour la France, en même temps que d’autres pays prennent position, comme l’Allemagne ou les Pays-Bas, et cessent leur transfert d’armes. Les armes exacerbent le conflit et aggravent la situation humanitaire dans un pays où 14 millions de personnes sont au bord de la famine.» continue Jon Cerezo.

Alors que la France a fait de la lutte contre les inégalités le thème central de sa présidence du G7, il est essentiel que l’aide publique au développement contribue également à cet enjeu. Celle-ci doit répondre aux besoins des plus pauvres et des communautés locales, en particulier les femmes, or depuis plusieurs années la tentation est forte chez nombre de bailleurs de diriger l’aide au développement vers des enjeux sécuritaires, comme dans le cas du Sahel. « Si les pays sahéliens ont effectivement besoin de soutien en termes de sécurité, l’aide au développement doit, quant à elle, répondre aux besoins économiques et sociaux des populations avant tout, et garder sa raison d’être : sécuriser n’est pas développer. »

Cette réunion ministérielle offre enfin l’occasion de renouveler l’engagement de tous les pays membres du G7 en faveur de la promotion des droits humains et du droit international humanitaire, et de contribuer à un monde plus pacifique. Cela signifie prendre des mesures politiques audacieuses pour défendre les droits des populations les plus vulnérables, étape indispensable dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités.

Notes aux rédactions:
– Le 25 mars, Oxfam France et ses partenaires ont envoyé des recommandations aux ministres des Affaires étrangères du G7 sur la construction de la paix et la protection des civils dans les conflits.

Contact presse :
Jon Cerezo, 06 51 15 54 38 jcerezo@oxfamfrance.org