Journée mondiale de la santé : après les paroles, la France doit prouver son engagement

A l’occasion de la journée mondiale de la santé, Action Santé Mondiale et Oxfam France rendent public un rapport intitulé « Pour une nouvelle politique française en santé mondiale ».

En ce 7 avril, Journée mondiale de la santé, Action Santé Mondiale et Oxfam France rappellent l’urgence de la situation sanitaire dans le monde et l’importance d’investir dans la santé. Si la France est engagée en faveur de la couverture universelle pour l’accès à la santé, comme l’a rappelé François Hollande à Lyon le 23 mars dernier, il est impératif qu’elle réforme sa politique de coopération en santé mondiale et augmente ses financements pour répondre aux défis posés.

« Nous constatons et saluons une volonté du président de la République de se mobiliser plus fortement pour la santé mondiale après plusieurs années de désengagement budgétaire, explique Bruno Rivalan, d’Action Santé Mondiale. A Lyon, François Hollande a indiqué que la France se place au deuxième rang mondial de l’aide en santé ; nous aimerions en avoir la preuve sur le plan financier. »

En dépit de progrès significatifs, aujourd’hui plus de 400 millions de personnes dans le monde n’ont pas accès aux soins les plus essentiels. Chaque année 100 millions de personnes basculent dans la pauvreté à cause de dépenses en santé. Au Sénégal, par exemple, 80 % de la population du pays n’est pas couverte contre le risque maladie. 10 millions de personnes ne sont donc pas en mesure de se soigner si elles tombent malades, pour des raisons financières ou encore par manque d’infrastructures sanitaires ou de personnel.

L’amélioration de l’état de santé des populations et le renforcement durable des systèmes de santé nécessitent des investissements importants et de long-terme. « Les besoins en financement annuel pour garantir un accès universel à la santé sont estimés à environ 35 milliards d’euros. Les montants d’aide publique au développement consacrés par la France sont encore trop faibles pour répondre aux besoins en santé. La France, si elle veut être à la hauteur de ses engagements, doit  augmenter son aide au développement pour atteindre l’objectif des 0,7 % du RNB au plus tard en 2022. Et ceci en augmentant les crédits budgétaires et en mobilisant des fonds additionnels via la TTF en élargissant son assiette aux opérations les plus spéculatives », déclare Sandra Lhote-Fernandes, chargée de plaidoyer Santé d’Oxfam France.

Au-delà des besoins financiers, Action Santé Mondiale et Oxfam France soulignent les incohérences de la politique d’aide en santé actuelle avec notamment un recours accru aux prêts et l’absence d’un pilotage clair entre les différents ministères (Quai d'Orsay, Bercy, Ministère de l'éducation,..) et les opérateurs (AFD, Expertise France). Le sommet du G7 au Japon en mai prochain, qui a mis la couverture santé universelle en haut de l’agenda et la reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme sont des opportunités pour la France de prouver son engagement et de faire de  la lutte contre les inégalités et pour l’accès aux soins une priorité de sa politique de développement. 

Contact

Oxfam France : Sarah Roussel – Chargée de la communication et des relations médias
+33 (0)6 51 15 54 38 / sroussel@oxfamfrance.org / @Sarah_Roussel

Action Santé Mondiale : Pauline Pruvost – Chargée de plaidoyer
01 80 48 91 26 / ppruvost@ghadvocates.org

Notes aux rédactions

Une version électronique du rapport « Pour une nouvelle politique française en santé mondiale » est disponible en suivant ce lien: https://www.oxfamfrance.org/sites/default/files/file_attachments/a3_bdef_-_2016_guide_politique_fr_sante_mondiale.pdf
Une étude publiée dans ODI, estime les besoins pour garantir une couverture universelle en santé à 37 milliards de dollars supplémentaires par an : http://www.odi.org/sites/odi.org.uk/files/odi-assets/publications-opinion-files/8319.pdf
Les 22 et 23 mars, la France a accueilli à Lyon une conférence de haut-niveau sur la sécurité sanitaire internationale co-organisée avec l’UE et placée sous le patronage de l’Organisation mondiale de la santé. En marge de cette conférence, François Hollande et Jacob Zuma, Président de l’Afrique du Sud, ont lancé la Commission de haut-niveau des Nations Unies sur l’emploi en santé et la croissance économique.