Alors que des citoyen-ne-s du monde entier réclament à cor et à cri des mesures urgentes pour lutter contre les changements climatiques, la COP25 – qui s’achève aujourd’hui à Madrid – a été paralysée par le manque d’ambition politique.

« Les nations les plus pauvres sont engagées dans une course contre la montre pour leur survie, mais de nombreux gouvernements rechignent toujours à passer à l’action. Au lieu de s’engager à des réductions d’émissions plus ambitieuses, les pays se sont querellés sur des aspects techniques », déclare Armelle Le Comte, responsable du plaidoyer climat pour Oxfam France.

Jusqu’à présent, seul un petit nombre de pays – représentant environ 10% des émissions mondiales – s’est engagé à revoir ses objectifs climatiques. Cela ne suffira pas pour remettre la planète sur une trajectoire de réchauffement limité à 1,5 °C. Par conséquent, il est indispensable que tous les pays, en particulier les plus grands émetteurs, s’engagent à réduire considérablement leurs émissions dès début 2020 pour espérer éviter des impacts catastrophiques.

Pertes et dommages : les pays riches refusent toujours des financements supplémentaires

Les pays les plus pauvres ont parlé d’une seule et même voix pour demander des financements afin de compenser les pertes et dommages causés par l’urgence climatique : logements devenus inhabitables, terres incultivables et conditions de vie insupportables. Un récent rapport d’Oxfam [1] a montré que les catastrophes climatiques sont désormais le principal facteur de déplacements internes, forçant une personne à quitter son domicile toutes les deux secondes.

« Les pays riches, avec la complicité des entreprises polluantes, ont tenté par tous les moyens d’entraver les progrès et de se soustraire à leurs responsabilités, notamment en termes de financements supplémentaires pour aider les personnes les plus vulnérables face aux conséquences irréversibles de la crise climatique », déplore Armelle Le Comte.

La COP25 n’a pas créé un nouveau mécanisme de financement spécifique aux pertes et dommages. A la place, les pays ont convenu de créer un nouveau groupe d’experts sur le financement des impacts climatiques irréversibles et demandent au Fonds vert pour le climat de se saisir de cette question. Mais sans financement nouveau et supplémentaire, cela laisse les personnes les plus vulnérables du monde bien démunies face aux effets croissants de la crise climatique.

Des raisons de rester optimiste

Alors que les pays les plus pollueurs rusent et tentent de s’exonérer de leurs responsabilités, le mouvement citoyen qui appelle à l’action prend de l’ampleur et gagne en influence. De jeunes militant-e-s plaident pour un futur plus sûr et font preuve d’un leadership qui manquait cruellement jusqu’à maintenant. Les premières communautés concernées, des Fidji au Malawi en passant par le Pérou, se joignent aussi à la lutte.

« Il est plus important que jamais pour les citoyen-ne-s du monde entier de maintenir la pression sur leurs gouvernements pour qu’ils passent sans plus tarder à l’action et réduisent leurs émissions. Cela s’applique en premier lieu à la France où tous les signaux sont au rouge concernant les objectifs climatiques nationaux. La voie ouverte par l’Accord de Paris n’a pas encore tout à fait disparu, mais il n’y a plus de temps à perdre » conclut Armelle Le Comte.

Notes aux rédactions

[1] Le document d’information d’Oxfam « Populations contraintes de fuir : des déplacements exacerbés par le changement climatique » a été publié le 2 décembre à l’occasion de l’ouverture de la COP25. Il soulignait le besoin de financements additionnels pour aider les communautés qui ne peuvent pas s’adapter à la crise climatique.

[2] La COP26 se déroulera à Glasgow en Écosse du 9 au 20 novembre 2020.

Contacts presse:

  • Noélie Coudurier, responsable de campagne climat : ncoudurier@oxfamfrance.org /  Mob : 06 17 34 85 68
  • Armelle Le Comte, responsable du plaidoyer climat, est disponible pour des interviews en français et en anglais : alecomte@oxfamfrance.org / Mob : 06 85 13 89 58