La population de Gaza, prise au piège, n’a nulle part où aller

Oxfam fournit de l’eau aux familles qui cherchent refuge face à la violence

Plus de 120 000 personnes ont désormais fui de chez elles mais n’ont aucun lieu sûr où aller. Etant donné que toute sortie via Israël est impossible à cause du blocus, et de la fermeture de la frontière avec l’Egypte, la majorité de la population ne peut fuir la violence.

Jusqu’à présent, ces derniers jours ont été les plus meurtriers à Gaza. Les civils, dont les femmes et les enfants, sont les principales victimes. En moyenne, un enfant est tué toutes les heures à Gaza. Des roquettes continuent d’être tirées depuis Gaza vers Israël.

Alors que les frappes aériennes s’intensifient, la population a été avertie qu’elle devait évacuer quasiment la moitié du territoire de Gaza. Cependant, alors que les bombardements et les combats font rage à Gaza, la population ne peut fuir vers aucun lieu sûr. Des milliers de familles déplacées trouvent refuge dans des écoles, alors que 85 écoles ont aussi été endommagées ces deux dernières semaines.

Pour Um Mohammed Al Azazma, mère de huit enfants: « Les gens terrifiés couraient en portant leurs enfants sous les tirs des obus. J’ai dû sauter par dessus des cadavres dans les rues. Les écoles étant toutes surpeuplées nous avons trouvé refuge dans une église. Mes enfants ont peur et nous essayons de nous convaincre que nous sommes dans un endroit sûr, mais il n’y a aucun endroit sûr à Gaza maintenant. La seule chose dont nous ayons besoin est d’être chez nous en sécurité ».

Les conditions dans les écoles sont de plus en plus désespérées, l’eau potable, la nourriture et les abris se font de plus en plus rares. Oxfam fournit de l’eau potable à 19 000 personnes ayant trouvé refuge dans des écoles, une église et une mosquée. Oxfam apporte aussi de l’eau à l’hôpital Al Shifa, qui a fait face à un afflux massif de victimes civiles ces derniers jours, dont des femmes et des enfants. Les hôpitaux et les équipements de santé ont eux-mêmes été touchés et sévèrement endommagés.
 
« Le terrible prix payé par les civils est choquant. Les hôpitaux et les sources d’approvisionnement en eau subissent une pression massive et les besoins augmentent de jour en jour. La population, terrifiée, fuit. Normalement, dans ce genre de crises, nous verrions un exode de personnes fuyant la violence, mais à Gaza il n’y a aucun lieu sûr où aller. Pendant des années le blocus a empêché la majeure partie de la population de quitter Gaza, a restreint le commerce et a dévasté l’économie. Pour parvenir à une paix et une sécurité durables pour les deux populations, il faut mettre fin au blocus et à la peine collective de la population de Gaza », affirme Nishant Pandey, qui dirige la réponse d’Oxfam en Territoire Palestinien Occupé et Israël.

Les dommages causés aux systèmes d’eau potable et d’électricité ont perturbé l’approvisionnement en eau de plus d’un million de personnes. La destruction des usines d’assainissement crée un risque de contamination de l’eau par les eaux usées, ce qui accroît le risque de maladies. Seule la moitié des stations d’épuration de Gaza fonctionnent à l’heure actuelle. La majeure partie de Gaza reçoit de l’électricité seulement quatre heures par jour voire moins.

La violence et les frappes aériennes intensives rendent extrêmement difficile et dangereuse la distribution d’aide à la population, malgré les besoins grandissants. De nombreux employés et partenaires d’Oxfam ont eux-mêmes été affectés par la violence et ont dû quitter leurs maisons.

Oxfam condamne la violence exercée à l’encontre des civils quelle que soit la partie en cause, dont les actions militaires israéliennes et les tirs de roquettes palestiniens. Nous appelons la communauté internationale à faire davantage pour parvenir à un cessez-le-feu durable qui mette fin au blocus et s’attaque aux racines du conflit.

Contact

Fanny Mantaux
fmantaux@oxfamfrance.org
01 77 35 76 00  / 06 51 15 54 38

Notes aux rédactions