A la veille du Sommet sur le climat les 22 et 23 avril 2021, Oxfam appelle le Président Biden et les dirigeant.e.s du monde participant à ce sommet virtuel à faire preuve de plus d’ambition pour combattre la crise climatique.

 

Organisé par le président des Etats-Unis, ce sommet rassemble une quarantaine de chef.f.e.s d’État et de gouvernement, mais également des acteurs non-étatiques, en particulier des entreprises. Les changements climatiques et les inégalités sont les deux cotés d’une même pièce et ce Sommet international doit être un point de départ pour affronter ces deux crises conjointement.

 « En amont de la COP26 qui aura lieu en novembre à Glasgow, les pays riches doivent s’engager fermement, notamment pour réduire leurs émissions et augmenter leur soutien financier aux pays les plus vulnérables, qui sont non seulement les moins responsables de la crise mais aussi les moins bien équipés pour y faire face. En tant que plus gros émetteur historique, les Etats-Unis ont une responsabilité toute particulière sur ces enjeux », déclare Armelle Le Comte, responsable du plaidoyer Climat à Oxfam France.

La moitié la plus pauvre de la population mondiale (3,1 million de personnes) est responsable d’une très faible partie des émissions carbone. Pourtant ce sont les personnes les plus vulnérables, celles avec le moins de ressources et les moins responsable du problème, qui payent le prix fort de la crise climatique. A l’inverse, les 10% des personnes les plus riches dans le monde produisent plus de la moitié des émissions carbone (1).

 

Les Etats-Unis attendus au tournant

« Après des années d’inaction, les Etats-Unis doivent prendre des mesures urgentes et ambitieuses qui transforment leur cadre institutionnel afin de répondre à la crise climatique tout en incluant les communautés marginalisées », prévient Armelle Le Comte.

« L’action climatique des Etats-Unis doit faire preuve de justice et se traduire par un engagement moral autant que politique et scientifique. Les Etats-Unis on le devoir, envers les plus vulnérables, de présenter des objectifs climat ambitieux qui contribuent à un partage équitable des efforts pour réduire les émissions . Ces engagements doivent constituer un tournant pour atteindre la neutralité carbone dans les deux prochaines décennies. Tout engagement moindre serait vu comme une tentative d’échapper à leurs responsabilités vis-à-vis de ceux et celles qui souffrent d’ores et déjà des conséquences dévastatrices du changement climatique. »

 

La France à contretemps de l’urgence climatique

Alors que l’Etat français vient d’être condamné pour inaction climatique dans l’Affaire du Siècle (2), que le gouvernement défend une loi Climat et résilience au rabais et prend des mesures inadéquates (3), Emmanuel Macron arrive largement décrédibilisé sur la scène internationale. « Depuis 2017, le fossé n’a fait que se creuser entre les discours – nombreux sur la scène internationale – et les actes au niveau national. La loi Climat, vidée de son sens, en est la parfaite illustration. Ce n’est pas un énième beau discours qui est attendu lors de ce sommet, mais des actions concrètes et rapides afin de faire face aux crises climatiques et sociales » explique Armelle Le Comte.

Face aux impacts croissants des dérèglements climatiques, Emmanuel Macron doit faire preuve de solidarité et annoncer une augmentation significative des financements climat pour les pays les plus vulnérables, soit 8 milliards d’euros par an d’ici 2025, dont la moitié pour l’adaptation. La France doit également augmenter la part de ses financements climat bilatéraux fournie sous forme de dons à 35 % afin de s’aligner avec la moyenne de l’OCDE (4).

Alors que les scientifiques alertent sur la course contre la montre engagée pour limiter la hausse des températures et s’adapter aux changement existants, la pandémie COVID-19 nous donne une dure leçon. Le monde est témoin des conséquences de l’inaction climatique par des centaines de milliers de vies perdues et des millions de personnes plongées dans la précarité et la faim. « Les dirigeants mondiaux ne doivent pas ignorer les leçons de la pandémie, ils doivent traiter ensemble les crises climatique et des inégalités, qui doivent être au cœur de la stratégie post-covid. Le temps est venu pour une action plus forte, plus audacieuse, qui apportera un future plus résilient et digne où chaque personne peut s’épanouir – et pas juste survivre. » conclut Armelle Le Comte.

 

Notes aux rédactions

 

(1)Les 10% les plus riches sont responsables de plus de la moitié (52%) des émissions carbone rejetés dans l‘atmosphère entre 1990 et 2015. Les 1% les plus riches sont responsables de 15% des émissions durant cette période – plus que tous les citoyens de l’Union Européenne et plus de deux fois ce qu’émettent le moitié la plus pauvre de l’humanité (7%). Téléchargez le rapport d’Oxfam « Combattre les inégalités des émissions de CO2 » et le rapport de recherche “Confronting Carbon Inequality” (en anglais) pour plus d’information.

Actuellement les plans climats des différents pays entraineraient une baisse de 1% des émissions carbone, ce qui est très éloigné des 45% de réduction nécessaire pour limiter le réchauffement climatique en-dessous des 1,5 degrés et éviter des conséquences désastreuses sur les populations les plus vulnérables.

(2) Communiqué suite au jugement de l’Affaire du Siècle

(3) Alors que le Royaume Uni a annoncé l’arrêt de ses garanties exports sur les énergies fossiles dès 2021, le gouvernement français s’est fixé la date de 2035 pour mettre fin à tout soutien public à des projets gaziers. Soit 16 ans de retard sur nos voisins britanniques.

(4) En 2019, la France a mobilisé 6 milliards d’euros, dont 29% pour l’adaptation. 7,8% des financements climat était fourni sous forme de dons (chiffres AFD, 2019)

 

Contact presse

Elise Naccarato enaccarato@oxfamfrance.org  0617348568