Les prix alimentaires devraient rester élevés et volatiles annonce la FAO

La FAO a déclaré mardi 7 juin que les prix des céréales sont plus élevés de 69% qu'il y a un an et que les produits agricoles risquent fort de rester volatiles et élevés pour le reste de l'année 2011 et en 2012.

Luca Chinotti, conseiller politique d'Oxfam à Rome réagit :

« Nous connaissons depuis des mois des prix alimentaires élevés et volatiles et nous n'en voyons pas la fin. Pour la plupart des plus pauvres de la planète, qui dépensent plus de 80% de leurs revenus en nourriture, cela signifie encore un autre mois sans avoir assez à manger. Les producteurs et productrices pauvres non seulement ne bénéficient pas de la hausse des prix mais en pâtissent. Cette situation est le résultat d'années de sous-investissement dans l'agriculture des pays en développement. »

« Le système alimentaire mondial est défaillant. La réunion des ministres de l'Agriculture du G20 en France fin juin est l'occasion d'en combler les failles. Les marchés des matières premières doivent être régulés, les politiques biaisées concernant les agrocarburants, qui récompensent des entreprises pour détourner des terres de la production de nourriture, doivent être réformées et les pays pauvres soutenus afin d'augmenter leurs réserves de nourriture. »

Jean Cyril Dagorn d'Oxfam France ajoute : « La France s'est affichée comme ambitieuse pour lutter contre la faim et l'insécurité alimentaire en mettant l'agriculture à l'agenda du G20 cette année, il s'agit maintenant de montrer du courage dans les faits en soutenant l'agriculture paysanne et familiale, un secteur clé pour nourrir la planète, et non pas signer un blanc-seing aux grands investisseurs privés appâtés par les perspectives de spéculation sur la terre et la production agricole dans les pays du Sud. »

La FAO rapporte également que des récoltes exceptionnelles devraient à peine suffire à répondre à la demande.

« Alors que l'on s'attend à ce que les récoltes suffisent à peine à répondre à la demande, les ministres doivent aussi investir dans les 500 millions de petites exploitations agricoles dans les pays en développement. Elles offrent en effet le plus grand potentiel d'augmentation des rendements dans le monde. Les gouvernements doivent également adopter un accord sur le climat au niveau mondial pour empêcher que des conditions climatiques de plus en plus imprévisibles et extrêmes ne viennent affecter encore davantage la production agricole. »

« Les politiques du laisser-faire de ces dernières années ne sont pas une solution. Le rapport Cultiver un avenir meilleur récemment publié par Oxfam montre que les prix alimentaires au niveau mondial pourraient plus que doubler dans les 20 prochaines années, à moins que les gouvernements n'agissent maintenant. »

« Oxfam appelle à une transformation de la façon dont nous cultivons et partageons la nourriture afin que chacun et chacune ait suffisamment à manger. »

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