L’escalade de la violence à Gaza engendre des besoins humanitaires grandissants

Les partenaires d’Oxfam à Gaza essayent actuellement de répondre au coût humain grandissant qui résulte de l’escalade de violence.

Alors que les victimes se multiplient, Nishant Pandey, directeur pays d’Oxfam, affirme que les partenaires d’Oxfam sur le terrain rapportent que des infrastructures vitales d’approvisionnement en eau et d’assainissement ont aussi été détruites ou fortement endommagées par les frappes aériennes israéliennes. « Les services peinent à faire face aux besoins, et l’insécurité complique la fourniture de l’aide », déplore-t-il.

A cause de l’insécurité, des partenaires d’Oxfam ont été contraints de suspendre leurs efforts visant à chlorer les sources d’approvisionnement en eau à Gaza. Nishant Pandey affirme que 90% de l’eau à Gaza est déjà impropre à la consommation. L’approvisionnement en eau de 100 000 personnes a été interrompu car un pipeline du camp de réfugiés d’Al-Shati ainsi que deux puits de la ville de Gaza ont été touchés et détruits. « Les pompes à eau et les stations d’épuration pourraient s’arrêter de fonctionner dans les jours qui viennent à cause de sévères pénuries de carburant », affirme Nishant Pandey.

Un hôpital qui bénéficie de l’appui d’Oxfam, et qui a à ce jour soigné plus de 50 personnes blessées par des frappes aériennes, rapporte qu’il sera à court de carburant dans les jours à venir, mettant ainsi en péril les opérations de secours.

« Environ 40% des victimes que nous avons prises en charge sont des enfants et beaucoup d’autres sont des femmes enceintes. Notre personnel médical travaille 24 heures sur 24 pour répondre aux besoins et il est dangereux de rentrer chez soi. Si le carburant n’est pas disponible dans les jours à venir, l’hôpital devra fermer nombre de ses services qui assistent 360 000 personnes à Gaza. Il s’agit du seul centre dans la partie nord de Gaza qui possède une unité obstétrique spécialisée pour les femmes enceintes », selon Ahmed Manna, médecin en chef de cet hôpital.

Hier, une clinique mobile bénéficiant de l’appui d’Oxfam qui apporte des soins de santé de base à plusieurs milliers de famille dans la partie nord de Gaza a été contrainte de suspendre tous ses services. Les routes sont devenues trop dangereuses pour se déplacer. Un centre de santé dirigé par un partenaire d’Oxfam à Beit Hanoun et spécialisé dans le soin pré- et post-natal a été gravement endommagé et se trouve dans l’incapacité d’opérer. « Nous apportons un soutien à d’autres cliniques qui tentent de continuer à fournir leurs services mais nombre d’entre elles se trouvent dans des zones qui ont été touchées par de lourdes frappes aériennes et la population locale a peur d’essayer de s’y rendre », explique Nishant Pandey.

La station d’épuration qui dessert la moitié de la ville de Gaza a été gravement endommagée : 25 millions de litres d’eaux usées à l’état brut se sont déversés dans la mer et accroissent les risques de maladies liés aux piètres conditions sanitaires. On estime qu’il faudra des mois entiers pour la réparer complètement.

Les partenaires d’Oxfam évaluent actuellement leur capacité à distribuer davantage de bons alimentaires aux familles en difficulté. De nombreuses personnes ont peur de sortir de chez elles pour acheter des produits essentiels. Des centaines d’agriculteurs ne peuvent se rendre dans leurs champs. Pendant ce temps, selon l’ONU, au moins 32 écoles ont été touchées par les bombardements, tandis que des dizaines d’habitations ont été détruites et plus de 2000 ont été endommagées.

Des roquettes palestiniennes continuent d’être envoyées sur Israël, endommageant des écoles et d’autres bâtiments. Plusieurs civils ont été blessés, dont au moins un gravement.

D’après les estimations récentes, plus de 100 personnes ont été tuées à Gaza et il y a plus de 600 blessés. De nombreuses victimes sont des femmes et des enfants. Nombre de personnes et de services sont particulièrement vulnérables et victimes de pauvreté en raison du blocus actuel à Gaza, qui est en place depuis 2007.

Oxfam appelle toutes les parties à trouver un accord immédiat sur un cessez-le-feu et à respecter le droit international humanitaire.

Contact

Fanny Mantaux
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