L’expédition d’armes au Zimbabwe souligne le besoin urgent d’un meilleur contrôle du commerce des armes

{{Paris, 23 avril 2008}} – Alors qu’une cargaison d’armes chinoises est en attente d’un port d’accueil avant d’être acheminée ensuite par voie terrestre au Zimbabwe, Oxfam France dénonce les risques liés au manque de contrôle en matière de commerce international des armes.

« Dans ce contexte d’instabilité et alors que nous parviennent de nombreux rapports attestant de violences suite aux élections au Zimbabwe, il n’existe aucune garantie que ces armes ne seront pas utilisées à des fins de répression envers les citoyens. L’expédition d’armes chinoises à destination du Zimbabwe ne devrait pas aboutir. Il est impératif que ce marché soit annulé », déclare Nicolas Vercken, responsable de plaidoyer à Oxfam France.

Selon Oxfam France, quel que soit le sort réservé à cette cargaison d’armes, la situation présente souligne le besoin urgent de renforcer les mécanismes contraignants de contrôle du commerce des armes.

« C’est un exemple scandaleux des marchés qui se concluent continuellement dans le monde. Quand les gouvernements achètent des armes qui seront peut-être utilisées pour réprimer leur propre population, la marge de manœuvre laissée à la communauté internationale est très restreinte. Comme le montre cet envoi chinois, un marchand d’armes peu scrupuleux se contente d’aller dans une région où les contrôles sur les exportations sont plus faibles afin de transférer ses armes via cette zone », explique Nicolas Vercken.

Nous avons besoin d’un Traité international sur le commerce des armes, qui empêche l’exportation d’armes dès lors qu’il existe un risque qu’elles soient utilisées à des fins de graves violations des droits de l’homme, pour attiser des conflits ou freiner le développement. Un tel traité aurait non seulement interdit ce transfert, mais en aurait également empêché l’acheminement depuis un pays voisin du Zimbabwe.

Le mois prochain, les Nations unies reprendront leurs discussions en vue de la création d’un Traité international sur le commerce des armes classiques (TCA) En 2006, à l’Assemblée Générale des Nations Unies, 153 Etats ont voté en faveur d’un Traité international sur le commerce des armes classiques (TCA). Un Groupe d’experts gouvernementaux (GEG) de 28 membres – dont la France, la Chine et l’Afrique du Sud – poursuivra les négociations autour du futur TCA du 12 au 16 mai prochains aux Nations Unies à New-York.], qui permettrait de contraindre tous les gouvernements à suivre les mêmes règles. « La sécurité et l’avenir de millions de personnes, notamment en Afrique, dépendent en effet d’un traité fort et effectif », rappelle Nicolas Vercken.

Les accords régionaux disparates qui existent déjà en matière de contrôle de commerce des armes doivent par ailleurs être renforcés.

La France, 4e exportateur mondial de matériel d’armement et bientôt présidente de l’Union européenne, a une responsabilité particulièrement importante dans ce domaine. Officiellement favorable à la création d’un Traité international sur le commerce des armes, elle doit agir pour que le code de conduite européen en matière de contrôle des exportations d’armement devienne juridiquement contraignant et constitue ainsi l’un des instruments les plus aboutis en matière de contrôle des transferts d'armes : la France et l’UE pourront ainsi peser de façon crédible sur les négociations autour du TCA.

Contact

Contact presse :

ldine Furi, + 33 (0)1 56 98 24 45

Notes aux rédactions