Réaction 18 février 2022
Oxfam France

Aujourd’hui, les dirigeants de l’Union africaine et de l’Union européenne ont discuté de l’inégale répartition des vaccins à l’échelle de la planète pénalisant en premier lieu le continent africain. 90% de la population africaine n’a toujours pas eu accès à la moindre dose de vaccin anti-covid. Les dirigeants africains, au premier rang desquels le président sud-africain Cyril Ramaphosa a placé au cœur des débats la demande de levée temporaire des brevets sur les vaccins, tests et autres traitements contre le covid-19, portée depuis plus d’un an par l’Inde, l’Afrique du Sud et tout le continent africain au sein de de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Sandra Lhote-Fernandes, responsable du plaidoyer santé d’Oxfam France déclare :

« Malgré les promesses qu’il avait faites à Cyril Ramaphosa lors de sa visite en Afrique du Sud en juin dernier de soutenir l’Afrique dans son combat au sein de l’OMC, on ne peut que constater que le Président français Emmanuel Macron n’a pas convaincu ses partenaires européens de lever des brevets sur les vaccins anticovid. La France aura donc présidé un sommet ou l’Union Européenne a tourné le dos à ses partenaires africains pour continuer de défendre les intérêts des BigPharma. »

« Les initiatives de transferts de technologie en Afrique vont dans le bon sens, mais sont ralenties par l’absence de coopération des laboratoires pharmaceutiques qui refusent de partager leur savoir-faire. L’exemple du centre de production de vaccin à ARN messager en Afrique du Sud en est l’exemple criant ».

« Une fois de plus, l’Europe protège les monopoles de milliardaires du vaccins au lieu de prendre les décisions qui permettrait d’augmenter massivement la production de génériques et casser les prix des vaccins. En faisant ce choix elle laisse courir le risque de l’émergence de nouveaux variants, de toujours plus de décès et retarde de fait la fin de la pandémie ».

En réponse, Peter Kamalingin, directeur du programme Oxfam Pan Africa, a déclaré :

« Les dirigeants de l’UE continuent les beaux discours sur l’importance de leur relation avec le continent africain. Pourtant, ils ont une fois de plus mis les intérêts de leurs sociétés pharmaceutiques avides de profit au premier plan. Le refus catégorique d’envisager même la suspension temporaire des brevets est honteux et une insulte pour les millions de personnes dans les pays les plus pauvres qui ont inutilement perdu des êtres chers à cause de l’inégalité vaccinale. Alors que les Européens reçoivent leur troisième dose, près de 90 % des Africains n’ont pas encore reçu leurs deux doses initiales.

« Ce dont les Africains ont besoin, c’est d’un accès égal et équitable aux vaccins. Le « modèle caritatif » a échoué. L’Europe a déjà jeté plus de vaccins qu’elle n’en a donné aux pays africains cette année. Il est temps que les dirigeants africains, les gouvernements et les peuples du monde entier remettent sérieusement en question l’engagement de l’Europe envers leur soi-disant partenariat d’égal à égal.

« Au lieu de se ranger du côté des grandes sociétés pharmaceutiques qui gagnent des milliards grâce aux vaccins, l’UE et les pays européens doivent soutenir la levée des brevets et insister pour que la technologie des vaccins soit partagée. C’est le seul moyen de garantir une distribution efficace  des vaccins, des tests et des traitements partout dans le monde. Ce n’est comme ça que nous pourrons enfin metre un terme à cette pandémie.

Notes aux éditeurs

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