_ A Bonn, après deux semaines de négociations sur le climat, entre blocages de procédures et maigres avancées techniques, les négociations semblent très loin de cette réalité. L'Europe et la France auront fort à faire d'ici la conférence de Durban – à la fin de l'année – pour tirer vers le haut ces discussions pourtant cruciales qui stagnent.
Le Protocole en mal d'optimisme…
La sauvegarde du Protocole de Kyoto est la priorité de l'année pour ces négociations. D'ici Durban l'Union européenne doit décider si et comment elle acceptera une seconde période d'engagement du Protocole de Kyoto.
_ « Mais comme à son habitude, l'Europe tergiverse et conditionne entièrement son engagement au bon vouloir des autres pays. Néanmoins, s'engager au sein d'une deuxième période du Protocole de Kyoto après 2012 ne demandera aucun effort supplémentaire de réduction d'émissions à l'Union européenne. Au contraire elle a tout à y gagner d'un point de vue politique, diplomatique et économique. L'Europe doit donc – sans attendre- faire preuve de leadership et d'optimisme pour tirer les négociations vers le haut. » explique Sébastien Blavier, responsable du pôle international du Réseau Action Climat-France.
Le flou entretenu sur les financements
Une fois actée la création d'un Fonds Vert pour accueillir les financements climat, encore faut-il se donner les moyens de l'alimenter et d'atteindre l'objectif – entériné à Copenhague de 100 milliards de dollars par an d'ici 2020.
« Et il faut faire vite : les financements précocesLes financements précoces représentent les 30 milliards de dollars engagés par les Etats développés à Copenhague pour la période 2010-2012] prennent fin en 2012. Or à Bonn, les discussions sur les financements climat ont été repoussées aux calendes grecques par les Américains. Ceci ne doit pas empêcher l'Europe de montrer l'exemple en s'engageant sur le soutien qu'elle compte apporter aux pays en développement après 2012″ précise Alix Mazounie, chargée de mission climat & développement du Réseau Action Climat-France.
La question des réductions d'émissions n'a été qu'effleurée à Bonn. Alors que la science du climat, reprise au sein du Plan d'Action de Bali, indique qu'une augmentation des températures au delà de 2°C serait catastrophique, les engagements de réduction actuellement sur la table nous placent sur la voie d'un réchauffement de plus de 3°C d'ici 2100. L'urgence de l'action se fait chaque jour plus pressante.
Communiqué du Réseau Action Climat, dont Oxfam France fait partie.
Aller plus loin
– Lire le communiqué de 'Agence Internationale de l'Energi
– Voir le travail d'Oxfam France sur les hangements climatique et consulter [notre page spéciale sur le sommet de Cancùn->Conference-de-Cancun,946] en novembre et décembre 2010.
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