Niger : l’enjeu de la renégociation des contrats miniers d’AREVA

AREVA doit recevoir cette semaine le résultat de l'audit externe de ses contrats miniers au Niger. Alors même que les contrats sont renégociés et que le gouvernement français se veut "exemplaire" sur ce dossier, selon les mots du ministre du développement Pascal Canfin, Oxfam France demande la publication de cet audit.

Oxfam France revient cette semaine d'une mission au Niger sur ces enjeux et, avec les partenaires de la coalition "Publiez ce que vous payez" au Niger , interpelle dès à présent les gouvernements français et nigérien pour que la renégociation des contrats d'AREVA au Niger soit véritablement transparente. AREVA est en effet le premier acteur du secteur extractif au Niger, qui est son principal fournisseur, via ses deux filiales Somaïr et Cominak. Pour Christian Reboul, d'Oxfam France :
"Paradoxalement, le Niger est un des pays les plus pauvres de la planète et pourtant l'un des plus riches en ressources naturelles de la région sahélienne. L'ouverture de la renégociation des contrats miniers doit justement permettre au pays de financer son développement par ses propres ressources fiscales. Il dépendra ainsi moins de l'aide publique au développement qui peut représenter selon les années jusqu'à 50% de son budget." Oxfam France demande aux pouvoirs publics français, dans le cadre de ces négociations aux multiples dimensions politiques et économiques, que le droit commun nigérien et sa législation fiscale soient pleinement respectés, qu'aucune pression ne soit exercée pour y déroger et que les autorités françaises priorisent les immenses enjeux du développement du pays. Surtout, les Nigériens et leurs représentants élus doivent pouvoir participer à cette renégociation et ne pas se retrouver une fois de plus devant le fait accompli, une fois le contrat signé. "La France ne doit pas faire pression sur le Niger pour obtenir un accord favorable à AREVA qui réduirait les retombées financières pour le pays et dans le même temps utiliser l'aide publique au développement comme 'compensation'. Il est temps de briser le cercle vicieux qui classe le Niger parmi les pays les moins développés au monde ; la fin des contrats opaques est une étape indispensable. Cela passe par une négociation transparente dès le début du processus et donc, dès à présent, par la publication de cet audit externe des contrats qu'AREVA a commandité. Les entreprises du secteur extractif ne sauraient exiger sans cesse des dérogations afin de minimiser les taxes dues à l'Etat du Niger, privant d'autant de moyens ce pays pour financer des services essentiels comme la santé ou l'éducation", rappelle Christian Reboul . Notes aux rédactions : Voir le communiqué ROTAB / "Publiez Ce Que Vous Payez" du 30 octobre 2013. Le Niger est classé 186ème pays au classement de l'Indice de Développement Humain (IDH).
Près de 50% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Oxfam France était présent au Niger du 21 au 30 octobre 2013.


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