Oxfam France réagit à l’annonce par le gouvernement français de sa propre liste de paradis fiscaux

Selon Maylis Labusquière, chargée de plaidoyer d’Oxfam France, la liste des paradis fiscaux publiée par la France ne reflète pas la réalité de l'industrie financière dans le monde.

« Nicolas Sarkozy émettait en juillet dernier des doutes sur l’efficacité des listes OCDE et le critère de douze nouveaux accords fiscaux pour 'être blanchi' « Si les progrès ne suivent pas, nous mettrons la barre au-dessus de douze, et nous replacerons ceux qui n’ont pas réalisé de nouveaux progrès sur la 'liste grise' », extrait de la Déclaration de Gordon Brown et Nicolas Sarkozy le 6 juillet 2009, dans [« Paradis fiscaux : à quand la fin des petits arrangements entre amis ? Retour sur les promesses du G20, dossier d’Oxfam France, août 2009, p. 10.]]. Le gouvernement français semble maintenant se satisfaire de voir un paradis fiscal signer un seul traité avec la France pour le déclarer transparent, et cela avant même de voir la ratification de ce traité et sa mise en œuvre effective. Principale conséquence : tous les territoires européens disparaissent de cette liste française… et toujours aucune considération pour les pays en développement. »

« Les mesures contre l’évasion fiscale, décidées dans le budget à l’automne dernier, devraient contraindre, à partir de mars, les entreprises et les banques françaises à rendre compte de leur présence dans les paradis fiscaux en fonction de cette liste. Les quelques dix-huit territoires épinglés dans les Caraïbes, l’Océanie et l’Amérique centrale ne reflètent pourtant pas la réalité de l’industrie financière dans le monde aujourd’hui La comparaison de la liste française avec l’index des territoires opaques de la société civile, réalisé par Tax Justice Network, est instructive : aucun des territoires de la liste française n’apparaît dans les vingt premiers territoires considérés comme les plus opaques et les plus centraux par l’index, excepté le Panama.
_ [Voir l’inde
. Cet index a le mérite, au-delà de décrire l’opacité de chaque territoire examiné à l’aide de douze critères objectifs différents, de considérer la place de chaque territoire dans le volume de transactions financières mondiales.]]. »

« Pris entre ses intérêts diplomatiques et les intérêts économiques de ses plus grandes entreprises, la France veut ménager la chèvre et le chou. En publiant cette bien maigre liste, avec plus d’un mois de retard, le gouvernement français envoie un signal très négatif et fait le jeu de ceux qui veulent faire croire que la lutte contre les paradis fiscaux est un dossier clos. »

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